Jean-Pierre Prohaszka, président du Congrès des
notaires, a choisi pour thème central à ces trois jours de réflexions
professionnelles, la protection. Alors que l’état d’urgence, générateur de
mesures d’exceptions, est reconduit, justement pour protéger la population, le
sujet sonnait comme un écho à la situation nationale et internationale. Une
formule laconique énonce pour des antagonistes que « la liberté des uns
s’arrête là où commence celle des autres ». Réinterprétée, elle
pourrait se dire : « notre liberté s’arrête là où commence notre
protection ». L’antinomie entre ces deux piliers de notre vie en
société nécessite une loi impartiale qui préserve chacun. Pour Jean-Pierre
Prohaszka, bien conçue, cette « loi juste » garantit « l’équilibre
entre la liberté et la protection ».
Le congrès a détaillé quatre commissions. Premièrement, protéger les
vulnérables, c’est-à-dire porter une attention accrue dans les relations
juridiques des personnes lorsque l’une d’entre elles, majeure ou mineure, est
en état de faiblesse. Deuxièmement, protéger les proches : réserve
héréditaire, régime conjugal et autres, les outils du notaire doivent s’adapter
aux attentes de la société qui mute. Troisièmement, protéger le logement, et
pour cela, ne pas prendre parti, défendre tant le locataire que le
propriétaire.
Et quatrièmement, protéger les droits, responsabilité fondamentale assurée par
l’officier public à travers l’acte authentique, le conseil et l’information
délivrés au particulier. « Dans le prolongement de la loi, le notaire
permet d’éclairer, de rassurer et de sécuriser » a conclu le
président, avant de céder la parole à l’hôte de ses collègues, Cédric Blanchet,
président de la Chambre interdépartementale des notaires de Paris. « Paris
pleure ses touristes, Paris pleure ses festivaliers, Paris pleure ses
congressistes ! », en dépit de conditions inhabituelles, Cédric
Blanchet s’est dit honoré d’accueillir les notaires de France. Pour lui,
féminisation, rajeunissement, dématérialisation, blockchain indiquent
que le métier avance.
C2M