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31e édition du Prix Turgot

31e édition du Prix Turgot
Publié le 23/04/2018 à 11:31

Jean-Louis Chambon, président fondateur du Cercle Turgot, assisté du gouverneur Jean-Claude Trichet, président du grand jury, orchestrait la cérémonie de la 31e édition du Prix Turgot qui s’est tenue le 4 avril 2018 au Ministère de l’Économie et des Finances  Ensemble, ils ont introduit les auteurs et les livres distingués par le jury composé de vingt membres rompus à la finance et à l’économie.




Jean-Louis Chambon a rappelé toute la valeur de la pensée de Turgot. Premier concepteur d’une politique de redressement des finances publiques, il préconisait dans une lettre au roi, devenue une référence, cette règle d’or : « pas d’impôt nouveau, point d’emprunt » et « je sais mieux que quiconque qu’il ne faut pas toujours faire le mieux qu’il est possible, mais corriger peu à peu les défauts d’une Constitution ancienne ». Au-delà d’un principe, Turgot élevait la réduction des dépenses publiques au rang de discipline, destinée à rappeler en permanence que les ressources de l’État ne sont pas sans limites. Cette feuille de route idéale reste valable aujourd’hui. Les contribuables espèrent voir enfin approcher l’efficacité de la dépense publique.



 


Jean-Louis Chambon




Les nominés


Fabrice Houzé, La Facture des idées reçues Odile Jacob ;


Fabrice Houzé est trader. Son métier l’oblige à s’intéresser à tout et l’a poussé à écrire. Technologie, politique, scandale, tout affecte les prix. La perte inéluctable d’argent, dans son activité, fait prendre conscience que modèles et prévisions sont faux, qu’on peut se tromper. C’est une façon d’apprendre à remettre en question ses idées dans un milieu qui partage des émotions collectives au gré des fluctuations des marchés. Se montrer totalement objectif semble difficile, néanmoins, on peut essayer de s’en donner les moyens.

 


Vivien Levy-Garboua, Le Monde à taux zéro : voyage au bout de l’économie PUF ;


La remontée des taux se généralise, mais elle atteindra une limite et les taux réels resteront plafonnés partout où les États sont endettés. La reprise de l’emploi va s’accompagner d’un accroissement de l’inflation. À partir du moment où la hausse nominale des taux d’intérêt s’enclenche, les business models des banques et des compagnies d’assurances vont s’inverser. Pour éviter la déflation, les banques centrales ont accepté le risque d’alimenter les bulles financières par des liquidités abondantes. La mission des régulateurs va se complexifier dans un univers de taux d’intérêt restés faibles et de marchés puissants.


 


François Meunier, Comprendre et évaluer les entreprises du numérique Eyrolles ;


Les rendements d’échelle donnent des avantages considérables aux leaders du Web en position monopolistique qui disposent des ressources financières suffisantes pour acquérir toute nouvelle activité concurrente ou différente. Les autorités de régulation se sont tenues en retrait pendant un temps face à des puissances considérées comme bienveillantes, puis la protection des données personnelles a été portée à l’ordre du jour. Nous constatons une folle volatilité sur les marchés, et un événement d’ampleur peut tout souffler.



François-Xavier Oliveau, Microcapitalisme – PUF ;


Chacun a la possibilité d’utiliser son microcapital pour produire de la valeur (Blablacar, Airbnb…). Sans véritable révolution, le paradigme bouleverse le capitalisme traditionnel. Il donne l’opportunité de participer à l’économie sans accumulation de capital. Un individu seul, avec un compte de résultat simplissime, devient concurrentiel pour une compagnie nationale. L’avantage qui était lié à une surface financière puissante disparaît face à un acteur indépendant. Un pacte social révisé permettrait de construire autour de ce microcapitalisme un environnement réducteur des inégalités. Le système social français est catégoriel, or l’engagement de solidarité de la nation ne devrait pas être attaché au statut, mais à la personne. De plus, la fiscalité n’est pas prête, il faut également la revoir.


Denis Pennel, Travail, la soif de liberté – Eyrolles.


Malgré les discours qui pronostiquent depuis plus de quinze ans le remplacement de l’humain par la technologie, il n’y a jamais eu autant de personnes au travail sur la planète qu’aujourd’hui. D’ailleurs les pays qui achètent le plus de robots industriels arborent les taux de chômage les plus bas (Chine, États-Unis, Japon, Allemagne). Les machines ne nuisent pas, elles améliorent le contexte pour l’homme. En un siècle, la démocratisation s’est étendue, mais curieusement, il semble qu’elle peine à franchir les portes de l’entreprise. Le management reste autoritaire et hiérarchique. Le salariat fonctionne dans une relation de subordination qui ne favorise pas, a priori, l’épanouissement de tous les protagonistes. Cessons de marier travail et emploi.

 


Palmarès


Prix du jeune talent : Valérie Palma-Amalric : L’Autonomie financière des autorités indépendantes – L’Harmattan ;


Prix des ouvrages collectifs : Ezra Suleiman – Frank Bournois – Yasmina Jaïdi : La Prouesse française : le management du CAC 40 vu d’ailleurs – Odile Jacob ;


Prix des directeurs financiers DFCG : Fabrice Houzé : La Facture des idées reçues – Odile Jacob ;


Prix de la pédagogie économique : Revue Banque pour l’ensemble de ses parutions et sa collection Repère.

 

Prix de la francophonie ffa Turgot :

- Prix collectif : S/Dr Laurent Manderieux – Michele Vellano : Éthique globale, bonne gouvernance et droit international économique, Giappichelli Editore ;


- Prix individuel : Abdelmalek Alaoui : Le Temps du continent – chroniques africaines 2016-2017 – Descartes&Cie.


Trois mentions d’honneur :


- Fabrice Houzé : La Facture des idées reçues
Odile Jacob ;


- François Meunier : Comprendre et évaluer les entreprises numériques – Eyrolles ;


- Denis Pennel : Travail, la soif de liberté – Eyrolles.


Prix spécial du jury : François-Xavier Oliveau :
Le Microcapitalisme – Puf.


Prix Turgot : Vivien Levy-Garboua : Le Monde à taux zéro – voyage au bout de l’économie – Puf.


Grand prix d’honneur pour l’ensemble d’une œuvre : pour l’ensemble de son œuvre (et son dernier ouvrage Les Lames de fond se rapprochent chez Odile Jacob) : gouverneur Jacques de Larosière.


C2M


 


 


 


 



 


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