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31e rentrée de la Conférence du Barreau des Hauts-de-Seine

31e rentrée de la Conférence du Barreau des Hauts-de-Seine
Publié le 12/12/2018 à 15:09


C’est par une diatribe enflammée, digne de l’ardent pénaliste qu’il est, que Maître Pierre-Ann Laugery a clos l’exercice de ses fonctions en tant que bâtonnier du barreau des Hauts-de-Seine, lors de la rentrée de la conférence le 16 novembre dernier. Au lendemain du rassemblement de la profession devant l’Assemblée nationale pour protester contre le projet de loi Justice, c’est bien entendu « ce projet de loi dont le gouvernement tente d’accoucher aux forceps », selon ses propres termes, qui a concentré tous ses griefs. « Avez-vous entendu hier, Madame la Ministre, de votre place Vendôme, monter la colère des avocats, magistrats et personnels de greffes devant l’Assemblée nationale (…) ? », a-t-il ainsi hélé la garde des Sceaux, hélas absente. Le bâtonnier a notamment fustigé la création du tribunal criminel départemental, le maintien du directeur de la CAF comme juge des pensions alimentaires, l’abaissement du seuil d’aménagement des peines de deux ans à un an, ou encore la mise en place de visio-conférences y compris pour les jugements. Avant de tirer sa révérence pour « reprendre sa route de défense », Maître Laugery a passé le témoin à son ami depuis vingt ans et successeur, Vincent Maurel, bâtonnier élu.


 


Après un pénaliste, le barreau est désormais sous le patronage d’un commercialiste, d’un « maniaque du Code monétaire et financier », a plaisanté le nouveau maître des lieux. « Ta vigilance, Pierre-Ann, sera également la mienne. Tes dénonciations seront les miennes. Tes combats, seront les miens » a certifié Maître Maurel. Lors de son allocution, ce dernier a plus particulièrement dénoncé l’imprescriptibilité de la faute disciplinaire de l’avocat, la remise en cause régulière en France du secret professionnel, – pourtant essentiel à la profession ainsi que la réforme programmée du régime de retraite des avocats, qui pourtant fonctionne parfaitement bien. Bref, les défis qui s’imposent aux professionnels sont nombreux et variés, mais le nouveau bâtonnier croit et sait « [sa] profession forte, intelligente, agile ». Comme il est d’usage en pareille occasion, un faux procès a été mené ce jour-là. Cette année, ce fut Maître Henri Leclerc, grand pénaliste et doyen du barreau de Paris, qui était invité à comparaître devant les secrétaires de la Conférence, Maîtres Marie Phelippeau et Gauthier Poulin.


 


Maria-Angélica Bailly


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