ACTUALITÉ

Audience solennelle de début d’année judiciaire de la Cour de cassation

Audience solennelle de début d’année judiciaire de la Cour de cassation
Publié le 23/01/2019 à 15:24

Napoléon, cité lors de l’audience solennelle de début d’année par Bertrand Louvel, Premier président de la Cour de  cassation, disait du tribunal de cassation qu’il était « une des plus heureuses institutions qui assure la stabilité de la République ». À condition que celui-ci puisse avoir le temps de se concentrer sur ses véritables missions… Une aspiration chère au coeur du chef de la plus haute juridiction de France, puisque le 20 mars dernier, il avait saisi dans une tribune la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, aux fins de mise en œuvre d’un filtrage des pourvois, pour permettre à la Cour de cassation « de remplir efficacement son double rôle d’éclairage de la norme et d’harmonisation de la jurisprudence ». En effet, la Cour est actuellement en passe d’être asphyxiée par de trop nombreuses procédures civiles interminables qui ne présentent pas de moyens sérieux de cassation. La ministre de la Justice semble avoir été convaincue par les arguments avancés dans la missive de Monsieur Louvel, car le 19 novembre 2018, elle a confié à Henri Nallet, ancien ministre de la Justice, une mission d’évaluation des principes et modalités à retenir pour mettre en place une réforme ambitieuse et partagée du pourvoi en cassation.




Lors de la rentrée judiciaire de la Cour de cassation, Bertrand Louvel s’est réjoui de cette initiative et a formulé, en préambule de son discours, des voeux de réussite pour cette mission. Un projet également salué par François  Molins, Procureur général près la Cour de cassation, qui s’est de son côté inquiété du « malaise profond » qui touche le ministère public : « Alors que jamais autant d’auditeurs de justice dans l’histoire de l’École nationale de la magistrature n’ont été attirés par le parquet, ils sont nombreux à souffrir d’une usure prématurée et à le quitter après quelques années d’activité » a-t-il regretté. Les raisons en sont principalement les difficiles conditions d’exercice de la fonction et non un manque d’intérêt pour le métier. C’est pourquoi « il est temps aujourd’hui de mettre fin à cette contradiction majeure entre la noblesse des missions du ministère public et la précarité des conditions d’exercice de cette mission » a préconisé le plus célèbre des procureurs de France. Une condition sine qua non pour que les magistrats du parquet restent « légitimement fiers de leur mission ».


 


Maria-Angélica Bailly


0 commentaire
Poster

Nos derniers articles