Comme chaque année au début du mois de
janvier, le Consumer Electronic Show (CES), le
rendez-vous mondial des nouvelles technologies, a ouvert ses portes à Las Vegas
(états-Unis). Placée sous le
thème de « l’intelligence
artificielle appliquée, au service du développement des entreprises », cette 52e
édition a encore une fois attiré bon nombre d’entreprises françaises qui ont su
se démarquer, notamment Pixminds, PME française la plus récompensée au CES
2019.
Avec plus de
180 000 visiteurs attendus et près de 4 500 exposants, le CES, qui regroupe
des entreprises technologiques du monde entier, est aujourd’hui considéré comme
la grande messe de la tech. Créé en 1967, le CES a encore une fois été cette
année la vitrine des derniers produits et innovations destinés au grand public.
Elles étaient près de 420 start-up et
entreprises à représenter l’Hexagone, faisant de la France la deuxième
délégation, après la Chine. Principalement présentes dans les secteurs de la
santé et de la maison connectée, les entreprises françaises ont
particulièrement brillé. En effet, 57 d’entre elles ont été primées aux CES Innovation Awards, prix qui
récompensent les produits grand public les plus marquants de l’édition.
La French Tech : les
entreprises françaises rassemblées sous le pavillon tricolore
La French Tech, surnom donné à l’écosystème des start-up françaises et de
tous ceux qui le composent, était, comme chaque année depuis quatre ans, présente
au CES. Soutenue par l’État, son objectif est clair : « permettre
l’émergence des start-up françaises » en France et à l’étranger, a
souligné le secrétaire d’État au numérique Mounir Mahjoubi. Outre l’innovation,
ce dernier défend également une valeur humaine du progrès, placé au service du
bien commun. La French Tech a ainsi, à cette occasion, présenté « des
projets qui ont un sens pour l’humanité et pour notre planète »
assure-t-il. Réunies sous le même Pavillon, certaines entreprises se sont alors
particulièrement démarquées cette année, comme l’illustrent les sociétés
Beelife et Snips qui ont reçu le Best of Innovation Award, récompense
considérée comme une médaille d’or du concours attribuée à un seul produit par
catégorie.
« Parce
que les abeilles étaient là avant nous... », tel est le slogan de Beelife,
start-up à l’origine d’une ruche performante traitant le Varroa, un acarien
avec une arme biologique via un système autoalimenté. Installée à
Aix-en-Provence, celle-ci a présenté cette ruche appelée « Cocoon » au CES
2019.
Snips est
quant à elle une start-up spécialisée dans la reconnaissance vocale. Visant à
équiper de nombreux produits de cette technologie, celle-ci fait du respect de
la vie privée de ses utilisateurs un point d’honneur de ses innovations.
Une autre société bleu-blanc-rouge a également fait parler d’elle au
CES 2019, Pixminds, qui a remporté à
cette occasion pas moins de six Innovation Award, faisant d’elle la PME
française la plus récompensée de l’édition, mais aussi, après Samsung (Corée du
Sud) et MSI (Taiwan), la troisième entreprise la plus primée du salon. Créée en
2012, cette dernière est spécialisée dans l’univers multimédia. Les projets que
la jeune entreprise savoyarde développe « sont étroitement liés à la
réalité augmentée et aux jeux ». Visant à « améliorer
l’interface entre l’homme et la machine », l’entreprise se soucie
particulièrement du confort d’utilisation de ses utilisateurs (comme son écran
tactile géant ou sa souris montée sur ressorts). Ayant participé au CES l’année
passée, elle avait déjà fait sensation en y récoltant pas moins de cinq
récompenses, lesquelles lui ont offert le statut d’entreprise la plus
récompensée du continent européen.
Focus sur l’Île-de-France
En
partenariat avec Air France-KLM, Dassault Systèmes et Total, la première région
de France était elle aussi, en ce début d’année, présente à Las Vegas.
Accompagnant une quarantaine de start-up, l’Île-de-France souhaite faire du
territoire francilien la « Silicon Valley » de l’Europe en misant
sur l’IA. Aussi, en octobre dernier, la présidente de la Région Valérie
Pécresse avait présenté le plan Intelligence artificielle 2021, composé de 15?mesures visant « à
conforter l’excellence francilienne et placer les entreprises en pole
position ». Parmi les start-up présentes au salon, quatre d’entre
elles ont été particulièrement mises en avant par la Région sur leur site
Internet :
• Meero (75), une plateforme qui permet aux
utilisateurs de réserver un reportage photographique partout dans le monde et
de récupérer les photos retouchées en quelques heures, seulement grâce à des
algorithmes propriétaires.
• Healsy (92), une application de prédiction de glycémie capable de
s’adapter à la physiologie et aux habitudes de chaque patient diabétique traité
par insuline.
• Datakalab (75), un algorithme qui détecte les émotions lorsqu’une
personne regarde une affiche, un site Internet ou encore une vidéo et les
transforme en données.
• Skillogs (75), une plateforme numérique qui s’engage à adapter la
formation à chaque utilisateur.
Pour les
centaines d’entreprises françaises présentes au CES cette année, cet événement
mondial représente beaucoup : en plus de la visibilité offerte,
l’opportunité économique est particulièrement importante. « C’est un
formidable accélérateur de notoriété et d’activité ! » assurait
Mounir Mahjoubi, dans un entretien accordé à La Dépêche.
La French Tech
aujourd’hui
• Plus de 10 000
start-up, un nombre en croissance de 30 % chaque année
• Une position leader
en Europe dans les indices de start-up à forte croissance.
• Des montants annuels
de fonds levés multipliés par 3 en 5 ans, avec un pic à 2,5 milliards d’euros
en 2017.
• Une participation
significative (>12 %) aux créations nettes d’emplois chaque année en France.
• 35 communautés labellisées en
France et à l’international.
Constance Périn