Les congressistes
ont été chaleureusement accueillis par Raphaël Monroux, bâtonnier du barreau de
Libourne, et par Jacques Horrenberger, bâtonnier du barreau de Bordeaux.
Face à un auditoire
captivé, Raphaël Monroux a véhément dénoncé, dans un plaidoyer pétri de références
cinématographiques et technologiques, le danger de voir l’homme complaisant
asservi à l’omniprésence de l’ordinateur. Dénué de sentiment, celui-ci occuperait
le centre névralgique d’une société de consommateurs satisfaits de leur
environnement artificiel. Or, il nous revient de maîtriser les outils modernes
; de plus, il est nécessaire que la justice reste humanisée. Du reste, à s’automatiser,
à devenir hyper rapide, la justice ne risquerait-elle pas de finir expéditive,
voire arbitraire ?
Le bâtonnier de
Libourne a également rappelé que les fonctions de l’avocat présentaient mille
facettes d’exercice très différentes entre cabinets en territoire rural et
territoire urbain. Il a donc demandé à la Chancellerie de ne pas se focaliser
sur une partie des professionnels, fussent-ils très nombreux et puissants, en occultant
l’autre. Pour Jacques Horrenberger, partout dans le monde, le droit accompagne
la paix, il règle les rapports individuels, sociaux et économiques. Il prend
forme à travers la justice qui nécessite des avocats libres et indépendants
parmi ses acteurs essentiels. Le bâtonnier de Bordeaux attend d’un État qu’il assume
ses missions régaliennes. Aussi a-t-il formulé plusieurs souhaits auprès de
Nicole Belloubet, ministre de la Justice :
• pour pallier à des
moyens lacunaires, les médiateurs ne doivent pas se substituer aux juges, leurs
missions se complètent, elles ne se remplacent pas ;
• le traitement de
tout litige, quels que soient les individus et les valeurs en cause, est tenu de
respecter le pacte social ;
• quand bien même la
procédure d’appel mérite une simplification, il convient de conserver, dans le
système, le double degré
de juridiction ;
• enfin, intégrer,
dans la Constitution française, la reconnaissance du droit à être assisté d’un avocat
pour chaque individu.
C2M