La pratique des enchères
publiques remonte à l’Antiquité romaine. À cette époque, le déroulement des
ventes obéissait à un rituel très précis : les auctionatores, officiers publics
intermédiaires, réalisaient les ventes à l’aide du crieur, le praeco, dans la
salle de vente appelée atrium auctionarium. L’organisation actuelle de la
profession s’inspire très largement de cette période. Un ancrage dans la
tradition qui pour autant n’est en rien synonyme d’archaïsme, tant la vente aux enchères constitue un des modes de vente les plus
fiables qui existent aujourd’hui. Les usages professionnels et obligations légales,
auxquels se soumettent volontiers les commissaires-priseurs, offrent aux
acheteurs et vendeurs un niveau de garantie largement supérieur à d’autres
types de transactions, comme le courtage en ligne par exemple. Leur expertise
leur confère donc un rôle indispensable quant au bon fonctionnement du marché
de l’art.
« La France est un
pays d’histoire et de culture aux trésors incomparables où les opérateurs de
ventes volontaires sont parmi les mieux qualifiés pour les valoriser au mieux », a ainsi reconnu
Sylvain Gaillard, député de Paris, dans son discours de clôture de la
Convention nationale des maisons de ventes volontaires, organisée par le
Syndicat national des maisons de ventes volontaires le 28 novembre dernier. Il
reste que depuis la loi du 10 juillet 2000, adoptée sous l’impulsion de l’Union
européenne désirant libéraliser le secteur, et qui a abouti à la distinction
entre le métier de commissaire-priseur judiciaire (lesquels restent réglementés)
et celui de commissaire-priseur de ventes volontaires, les défis pour ces
derniers sont légion : concurrence exacerbée, développement des nouvelles
technologies, vieillissement de la profession, etc. Fort heureusement, la convention
annuelle, laquelle cette année a choisi de s’interroger sur la responsabilité entrepreneuriale
des commissaires-priseurs dans le monde actuel, a été l’occasion pour ces
professionnels de partager leurs inquiétudes mais aussi de chercher ensemble des
solutions adéquates.
Maria-Angelica Bailly