Si l’activité accuse une
légère baisse, elle ne recule « que de 8 % » par rapport
à 2021, année exceptionnelle, tirée par les secteurs du BTP, des transports et
des technologies, par le dynamisme de plusieurs régions – Île-de-France et
Auvergne-Rhône-Alpes en tête – ainsi que par le mouvement de financiarisation
de l’économie, rapporte la dernière édition du Panorama d’In Extenso France.
Confronté à la hausse des
taux d’intérêt, aux tensions inflationnistes et aux incertitudes liées à la
guerre en Ukraine, le marché des cessions-acquisitions de PME a fait preuve
d’une forte résilience en 2022.
Enregistrant 1 080 opérations
(contre 1 172 en 2021), l’activité n’a reculé que de 8 % par rapport à
2021, qui était une année exceptionnelle de rattrapage, observe la 7e édition du Panorama du
cabinet de conseil In Extenso Finance, publiée début mai.
L’axe Paris-Lyon demeure
largement en tête
L’axe Paris-Lyon reste, en
2022, largement en tête en matière de volume d’opérations, avec 51 % des
transactions. Si l’Île-de-France enregistre pour la première fois une baisse du
volume de ses opérations, après une année 2021 exceptionnelle de rebond, elle
totalise néanmoins 35 % des opérations, grâce à son tissu économique
diversifié dont le dynamisme est tiré par l’organisation des Jeux olympiques et
paralympiques ainsi que par les travaux du Grand Paris, rapporte In Extenso
Finance.
Forte d’un marché de l’emploi
en plein boom et de PME appartenant à des secteurs d’activité variés, la région
Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) a quant à elle continué de voir le nombre de ses
opérations (167) de cessions-acquisitions augmenter en 2022, notamment dans le
secteur technologies, médias et télécommunications (TMT), et continue ainsi de
s’affirmer de plus en plus comme une région motrice de l’économie française,
souligne la 7e édition de ce Panorama.
La région Occitanie, en 3e
position derrière l’Ile-de-France et la région AURA, confirme sa montée en
puissance, notamment grâce à sa transition réussie vers l’économie du digital. Les
régions Bretagne, Hauts-de-France, Normandie et Occitanie ont également su
tirer leur épingle du jeu. Première région de France en production
agroalimentaire et historiquement investie dans les secteurs des TMT, deux
secteurs attisant la convoitise des acquéreurs, la Bretagne a vu ses opérations
de cessions-acquisitions fortement progresser en 2022, constate l’étude. De
même, les Hauts-de-France (+10 %) sont particulièrement dynamiques dans trois
secteurs qui connaissent une consolidation croissante : les TMT, les services
et le BTP. La Normandie, qui avait moins connu l’effet rebond en 2021, reprend
en 2022 le chemin de la croissance en matière de cessions-acquisitions (+14 %).
Les secteurs du BTP, des transports
et des TMT en tête de peloton
Contrairement à 2021, où
l’ensemble des secteurs avait bénéficié de l’effet rebond, l’année 2022 est
beaucoup plus contrastée.
Tiré par les chantiers du
Grand Paris, la préparation des Jeux olympiques et paralympiques, et la montée
en puissance des exigences et des normes environnementales, qui nécessitent
d’agréger de nouvelles compétences, le secteur du BTP reste très dynamique (+52 %
; 112 opérations) pour la deuxième année post Covid, notamment pour les
sociétés du second œuvre qui sont les plus prisées par les acquéreurs, indique
In Extenso Finance.
Le secteur des transports
est, quant à lui, soumis à une tendance lourde de consolidation progressive
(+15 % ; 43 opérations). Les moyennes et les grandes entreprises de ce
secteur se développent au détriment des microentreprises, car l’activité à
faible marge est soumise à une importante pression concurrentielle, explique la
7e édition de ce Panorama.
Le secteur des technologies, médias
et télécommunications (TMT) reste le plus actif et le plus prisé par les
sociétés étrangères, avec un niveau élevé d’opérations qui se maintient en 2022
(332 opérations), nous renseigne-t-elle par ailleurs. Les sociétés d’édition de
logiciel SaaS, qui présentent des perspectives de rendement élevées et
prévisibles, sont les plus recherchées par les acquéreurs, tous secteurs
confondus, et représentent à elles seules 16 % des opérations de l’année.
Les secteurs santé-pharma, agroalimentaire,
énergie, matières premières, chimie et distribution sont quant à eux en retrait
par rapport à 2021.
Une poursuite de la
financiarisation de l’économie
Autre constat tiré de cette
étude : le mouvement de financiarisation de l’économie s’est poursuivi.
Les fonds d’investissement, qui avaient déjà, en 2021, renforcé leur stratégie
d’acquisition, ont continué d’accroître le niveau de leurs investissements dans
les PME françaises, passant de 14 % en 2021 à 22 % en 2022, notamment
dans les secteurs du BTP, des biens d’équipement et des biens de consommation.
Les fonds disposant d’un volume de liquidités important en 2022 ont soutenu les
stratégies de croissance externe de leurs participations.
Les sociétés, cotées et non
cotées, constituent néanmoins 75 % des acquéreurs et ont été très actives
dans des opérations de croissance externe dans les secteurs des TMT et des services,
souligne In Extenso Finance, qui note en outre que le secteur des transports
reste largement dominé par des acquisitions réalisées par des sociétés non
cotées, représentant à elles seules plus d’une opération sur quatre dans ce
secteur.
Enfin, la part des acquéreurs
français reste stable au niveau national par rapport à 2021 (83 %), à l’instar
du niveau international (17 %). Toutefois, les Etats-Unis sont devenus le
premier acquéreur étranger (29 opérations), passant devant le Royaume-Uni (17 opérations)
et l’Allemagne (17 opérations aussi).
Tiré par certains secteurs,
le mouvement de financiarisation de l’économie ainsi que le dynamisme de
certaines régions, le marché des cessions-acquisitions devrait donc continuer,
en 2023, à prouver sa solidité, estime l’étude.