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Entretien avec Éric Bourlion, nouveau bâtonnier du Val-d’Oise

Entretien avec Éric Bourlion, nouveau bâtonnier du Val-d’Oise
Publié le 28/02/2017 à 11:08

Pouvez-vous vous présenter (formation, parcours) ?

J’ai prêté serment en décembre 1990, j’ai effectué mon stage à cette belle époque obligatoire au sein du cabinet de Monsieur le bâtonnier Dominique Marcot.

A cette même époque, j’ai également pu collaborer avec mon confrère Bruno Fabre, brillant plaideur émérite, aujourd’hui disparu mais tout comme Dominique Marcot, très présent dans l’avocat que je suis devenu.

En 1995, nous avons créé avec mon associé Antoine Delpla notre SCP à laquelle à ce jour, 5?autres de nos confrères collaborent.

Pour ce qui me concerne, mes deux domaines d’intervention privilégiés ont toujours été le droit pénal et le droit des affaires.


Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous présenter à l’élection du bâtonnat ? Avez-vous déjà exercé une mandature de représentation ?

J’ai déjà par le passé et pendant six années siégé au conseil de l’Ordre du barreau du Val-d’Oise.

Je me suis par la suite consacré à la formation des jeunes confrères intervenant régulier à l’HEDAC depuis 1994?mais également et depuis 1999, intervenant à l’ESSEC.

Mon métier n’est pas toujours d’exercice facile mais à l’inverse toujours passionnant.

Avec les années et la maturité qui nécessairement l’accompagne l’ordinalité devient une évidence ; elle est comme la liberté, c’est quand elle n’est plus là qu’elle manque.

Il m’est alors apparu le temps pour moi de redonner à mon Ordre.

Je me suis de nouveau porté candidat au suffrage de mes confrères pour les élections des membres du conseil de l’Ordre en 2013.

J’ai à nouveau bénéficié de leur confiance mais également pu bénéficier de celle de mon prédécesseur, Monsieur le bâtonnier Frédéric Zajac puisque j’ai exercé au sein du conseil de l’Ordre à ses côtés les fonctions de secrétaire de notre Ordre.

Avec Monsieur le bâtonnier Frédéric Zajac, nous nous connaissons depuis les bancs de la faculté mais je dois dire que nous nous sommes encore davantage soudés autour de notre ordinalité.

Vous comprenez mon souhait de pouvoir un jour lui succéder et de devenir le bâtonnier de mon Ordre pour les 2?années à venir.


Que retenez-vous des actions de votre prédécesseur ?

Je le connais depuis longtemps mais je vous assure en toute objectivité, mon prédécesseur a été particulièrement actif dans l’intérêt de notre Ordre.

Il a ainsi permis la mise en place de nouveaux logiciels permettant la désignation du bâtonnier au titre de l’aide juridictionnelle pour une parfaite égalité entre tous les confrères.

Il a également entre autre œuvré à la refonte de notre site internet pour permettre un meilleur accueil du visiteur et une meilleure visibilité des avocats du barreau du Val-d’Oise.

 

Que pensez-vous de la loi concernant le divorce par consentement mutuel sans juge ?

Concernant le nouveau divorce par consentement mutuel, il est important de garder à l’esprit qu’un magistrat formé nécessite un temps d’étude important.

Il doit être employé à la hauteur de sa compétence et ne peut être réduit à une simple chambre d’enregistrement sans réelle plus-value au risque de gaspiller l’argent du contribuable.

Néanmoins, ce nouveau divorce marque également une nouvelle conception du mariage.

Sous couvert de recentrer le travail du juge dans le cadre de sa mission et ainsi de lui permettre de réserver son temps de travail à des dossiers plus conflictuels, cette déjudiciarisation permet d’économiser des postes et évite également aux justiciables un temps d’attente inutile lors de la présentation devant le juge.

Néanmoins elle augmente également les frais de la procédure.

L’absence de contrôle du juge sur le consentement des époux ainsi que sur l’équilibre de la convention de divorce étant compensée par l’obligation pour chacun d’avoir son propre avocat.

L’attention des justiciables doit être attirée sur le fait que cette convention est soumise au droit des contrats et que compte tenu de l’importance de cet acte, il est important qu’il soit accompagné par des avocats compétents en droit de la famille et du patrimoine compte tenu des risques pour eux de voir leur accord remis en cause dans le cas contraire.

Au surplus et dans le cadre de ce nouveau divorce, la notion de droit de l’enfant est poussée à l’extrême puisque ce nouveau mode oblige les parents à justifier de l’information de l’enfant de son droit à être entendu en lui faisant remplir de façon manuscrite une déclaration qu’il signera indiquant qu’il renonce à être entendu.

Les enfants sont si souvent malgré eux au cœur du conflit familial. Etait-ce réellement utile de les y remettre davantage en instaurant un tel formalisme ?

Enfin et en cette matière également l’aide juridictionnelle déjà insuffisante, est encore réduite alors que le travail des avocats et leur responsabilité s’accroissent même en l’absence d’audience devant le juge. (…)



Propos recueillis par Myriam de Montis


 

Retrouvez la suite de cet entretien dans le Journal Spécial des Sociétés n° 16 du 25 février 2017

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