Pouvez-vous vous présenter (formation,
parcours) ?
J’ai prêté serment en décembre 1990, j’ai effectué mon stage à cette
belle époque obligatoire au sein du cabinet de Monsieur le bâtonnier Dominique
Marcot.
A cette même époque, j’ai également pu collaborer avec mon confrère
Bruno Fabre, brillant plaideur émérite, aujourd’hui disparu mais tout comme
Dominique Marcot, très présent dans l’avocat que je suis devenu.
En 1995, nous avons créé avec mon associé Antoine Delpla notre SCP à
laquelle à ce jour, 5?autres de nos confrères collaborent.
Pour ce qui me concerne, mes deux domaines d’intervention privilégiés
ont toujours été le droit pénal et le droit des affaires.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé
à vous présenter à l’élection du bâtonnat ? Avez-vous déjà exercé une
mandature de représentation ?
J’ai déjà par le passé et pendant six années siégé au conseil de
l’Ordre du barreau du Val-d’Oise.
Je me suis par la suite consacré à la formation des jeunes confrères
intervenant régulier à l’HEDAC depuis 1994?mais
également et depuis 1999, intervenant à l’ESSEC.
Mon métier n’est pas toujours d’exercice facile mais à l’inverse
toujours passionnant.
Avec les années et la maturité qui nécessairement l’accompagne
l’ordinalité devient une évidence ; elle est comme la liberté, c’est quand
elle n’est plus là qu’elle manque.
Il m’est alors apparu le temps pour moi de redonner à mon Ordre.
Je me suis de nouveau porté candidat au suffrage de mes confrères pour
les élections des membres du conseil de l’Ordre en 2013.
J’ai à nouveau bénéficié de leur confiance mais également pu bénéficier
de celle de mon prédécesseur, Monsieur le bâtonnier Frédéric Zajac puisque j’ai
exercé au sein du conseil de l’Ordre à ses côtés les fonctions de secrétaire de
notre Ordre.
Avec Monsieur le bâtonnier Frédéric Zajac, nous nous connaissons depuis
les bancs de la faculté mais je dois dire que nous nous sommes encore davantage
soudés autour de notre ordinalité.
Vous comprenez mon souhait de pouvoir un jour lui succéder et de
devenir le bâtonnier de mon Ordre pour les 2?années à
venir.
Que retenez-vous des actions de votre
prédécesseur ?
Je le connais depuis longtemps mais je vous assure en toute
objectivité, mon prédécesseur a été particulièrement actif dans l’intérêt de
notre Ordre.
Il a ainsi permis la mise en place de nouveaux logiciels permettant la
désignation du bâtonnier au titre de l’aide juridictionnelle pour une parfaite
égalité entre tous les confrères.
Il a également entre autre œuvré à la refonte de notre site internet
pour permettre un meilleur accueil du visiteur et une meilleure visibilité des
avocats du barreau du Val-d’Oise.
Que pensez-vous de la loi concernant le
divorce par consentement mutuel sans juge ?
Concernant le nouveau divorce par consentement mutuel, il est important
de garder à l’esprit qu’un magistrat formé nécessite un temps d’étude
important.
Il doit être employé à la hauteur de sa compétence et ne peut être
réduit à une simple chambre d’enregistrement sans réelle plus-value au risque
de gaspiller l’argent du contribuable.
Néanmoins, ce nouveau divorce marque également une nouvelle conception
du mariage.
Sous couvert de recentrer le travail du juge dans le cadre de sa
mission et ainsi de lui permettre de réserver son temps de travail à des
dossiers plus conflictuels, cette déjudiciarisation permet d’économiser des
postes et évite également aux justiciables un temps d’attente inutile lors de
la présentation devant le juge.
Néanmoins elle augmente également les frais de la procédure.
L’absence de contrôle du juge sur le consentement des époux ainsi que
sur l’équilibre de la convention de divorce étant compensée par l’obligation
pour chacun d’avoir son propre avocat.
L’attention des justiciables doit être attirée sur le fait que cette
convention est soumise au droit des contrats et que compte tenu de l’importance
de cet acte, il est important qu’il soit accompagné par des avocats compétents
en droit de la famille et du patrimoine compte tenu des risques pour eux de
voir leur accord remis en cause dans le cas contraire.
Au surplus et dans le cadre de ce nouveau divorce, la notion de droit
de l’enfant est poussée à l’extrême puisque ce nouveau mode oblige les parents
à justifier de l’information de l’enfant de son droit à être entendu en lui
faisant remplir de façon manuscrite une déclaration qu’il signera indiquant
qu’il renonce à être entendu.
Les enfants sont si souvent malgré eux au cœur du conflit familial.
Etait-ce réellement utile de les y remettre davantage en instaurant un tel
formalisme ?
Enfin et en cette matière également l’aide juridictionnelle déjà
insuffisante, est encore réduite alors que le travail des avocats et leur
responsabilité s’accroissent même en l’absence d’audience devant le juge. (…)
Propos
recueillis par Myriam de Montis
Retrouvez la suite de cet entretien dans le
Journal Spécial des Sociétés n° 16 du 25 février 2017
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