What a year ! Si 2020 n’a visiblement épargné aucun pays,
les États-Unis remportent certainement la palme.
La palme, d’abord, du climat qui se dérègle.
Entre incendies, coulées de boue et ouragans, l’année a été marquée par une
série de catastrophes naturelles. À tel point que les médias américains ont
parlé de « weather whiplash
» (« coup de fouet météorologique »).
Paulette, René, Teddy, Vicky et Sally : en septembre, cinq tempêtes se livraient bataille au-dessus du bassin atlantique,
et Le Monde faisait remarquer que l’ONU était sur le
point de se trouver à court de prénoms pour les baptiser.
Mais la météo n’a pas été la seule à secouer
le pays, puisque la crise sanitaire s’est invitée dans la danse. En février, pourtant,
les États-Unis ne se sentaient guère concernés par la propagation du coronavirus
en Europe. L’administration Trump avait allègrement ignoré les recommandations
des autorités sanitaires appelant à élaborer des plans pour prémunir la
population. « En
avril, dès que les températures auront remonté, ce virus disparaîtra. Comme par
miracle », avait assuré le
président américain lors d’un meeting. Résultat, les États-Unis sont aujourd’hui le pays le plus touché au monde
: 7,5 millions de personnes ont été contaminées, et 215 000 en sont mortes.
Donald Trump lui-même, testé positif et hospitalisé, s’est ingénié à ne pas
faire grand cas de cet « incident ».
Ces
derniers mois, l’homme a d’ailleurs laissé les gouverneurs des 50 États gérer la
crise chacun de leur côté, sans aucune coordination fédérale.
Non contente d’avoir plongé le pays dans la
plus grande crise sanitaire après la grippe espagnole, la Covid-19 a, par effet
boule de neige, fait grimper son déficit budgétaire à 3 000 milliards de
dollars, suite aux dépenses engagées pour soutenir l’économie. Le plan de
relance n’a pas suffi à empêcher des millions de licenciements, et la première
économie mondiale est entrée en récession cet été.
C’est donc sur fond de crise polymorphe que
se jouent cette année les élections présidentielles, entre un Donald Trump exalté
et offensif, et un Joe Biden posé en homme de raison. Gros enjeu de ce scrutin,
le vote par correspondance devrait doubler par rapport à 2016. Oui mais voilà, le
président sortant a bien fait comprendre qu’il n’hésiterait pas à contester les
résultats si ces derniers ne le satisfaisaient pas. En cause, selon Donald
Trump, les risques de fraude liés à ce dispositif. Risques démentis par
l’Heritage Foundation, qui souligne qu’en 36 ans, seuls 1 285 cas ont été recensés
sur 2 milliards de votes – donc un taux de fraude de 0,0000007 %. Soit « à peu près le même pourcentage de
risque que le Terre soit frappée par un astéroïde... » ironise John Kennedy, professeur en
Pennsylvanie, dans l’émission suisse Tout un Monde. Alors, les terres américaines seront-elles frappées par un astéroïde ?
Réponse le 3 novembre.
Bérengère Margaritelli