« On attend du
directeur juridique qu’il soit un business partner, quelqu’un de très impliqué
et non plus qu’un spécialiste du droit ». Cette déclaration d’Isabelle
Eid, Head of knowledge management chez DLA Piper, fait aujourd’hui
largement consensus et pas seulement chez les directeurs juridiques (DJ). Lors
des débats du cercle Montesquieu (association des directeurs juridiques), le 25
avril dernier, Xavier Hürstel, PDG du PMU, a confirmé que la complexification
du droit oblige les DJ à être de plus en plus dans le business. Bénédicte
Bahier, directrice juridique chez Legrand, a évoqué sa propre expérience en
indiquant « délocaliser » certains de ses juristes dans les équipes opérationnelles. Un autre événement
récent est largement revenu sur ces évolutions dans la fonction de DJ. Lors de
la conférence « directeurs juridiques, comment développer votre employabilité ? », qui a eu lieu à
Sciences Po Paris, la vice-présidente du cercle Montesquieu, Anne-Sophie Le
Lay, n’a pas marqué son désaccord : « Je pense que les attentes à la
fois des opérationnels et du top management, c’est d’avoir des directeurs juridiques
ultraflexibles qui comprennent tous les enjeux, qui sont capables de participer
très en amont à la stratégie et de donner des conseils sur les projets complexes
».
« Quant à la vision
d’être proactif, d’anticiper les besoins : elle repose sur la personne, c’est-à-dire
l’appétence ou pas que vous aurez à parler business en interne. Cette
anticipation, cette proactivité, reposent aujourd’hui davantage sur la personne
même que sur une formation reçue. Il va falloir démontrer pourquoi on doit y
aller. Tant qu’une vraie approche standardisée de cette pratique récurrente n’est
pas mise en place dans les directions juridiques, on continuera ainsi, c’est-à-dire
de reposer sur l’humain ». Pour Jérôme Rusak, de chez Day One (le cabinet de
conseil en management qui a réalisé une enquête sur l’employabilité des DJ),
cette (r)évolution du métier repose donc entièrement sur les épaules du directeur
juridique lui-même.
Victor Bretonnier
Retrouvez ces
articles dans le Journal Spécial des Sociétés n° 35 du 3 mai 2017
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