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Justice : l’appel à la refonte du systeme

Justice : l’appel à la refonte du systeme
Publié le 25/02/2017 à 09:00


Engorgement des tribunaux, budget limité, judiciarisation à outrance… l’ex magistrat Jean-Philippe de Garate et les avocats Pascal-André Gérinier et Nicolas Duboille, viennent de créer un nouveau think tank  « Quelle justice ? ». Une manière pour ces professionnels de tirer la sonnette d’alarme quant au système judiciaire français.


Le blog quellejustice.fr met en lumière les profonds dysfonctionnements du système judiciaire français, notamment à travers une sélection pertinente d’actualités. Saturation de l’institution judiciaire française, mutations des professions du droit, manque de budget, engorgement des tribunaux… le constat est amer et appelle à des réformes rapides et efficaces. 


Une douzaine de pistes de réforme est donc envisagée, telle que séparer les activités de sécurité et de justice, donner son indépendance à la justice avec l’élection des juges au suffrage universel direct, augmenter le nombre de magistrats du fait des novelles circonscriptions judiciaires, fusionner les ordres administratif et judiciaire. 


Le sujet épineux de la judiciarisation de la société est également mis en exergue, le collectif appelant à une déjudiciarisation des contentieux de masse, notamment en tentant de dissuader le recours abusif aux juridictions : en imposant notamment une phase préalable de tentative de solution amiable des litiges avant toute saisine judiciaire (sauf cas d’urgence) et en rendant symboliquement payant le recours au juge judiciaire sous la forme d’un forfait « d’une cinquantaine d’euros », à l’instar du forfait hospitalier, ou encore en assortissant d’une réelle sanction le non-respect de l’article 56 du Code de procédure civile qui impose dans toute assignation de faire état des diligences accomplies en vue de la résolution amiable du litige. La déjudiciarisation procédurale de certains contentieux est également évoquée : à l’image du divorce par consentement mutuel, les membres du collectif proposent de déjudiciariser par exemple les contentieux relatifs aux impayés (loyers entre autres), aux crédits à la consommation et aux contraventions à la circulation routière. Dissuader le débiteur de mauvaise foi est un autre axe prévu, entre autres par la condamnation systématique au remboursement des dépens réellement engagés, par le demandeur, par l’institution judiciaire et au titre de l’aide juridictionnelle, en cas de condamnation en justice. Les auteurs sont également favorables au fait de favoriser l’exécution rapide des décisions par la majoration du taux d’intérêt légal et la création d’un délit de non-acquittement de condamnations civiles définitives. 


D’autres pistes sont données comme la nécessité de se recentrer sur les affaires graves au pénal ou de respecter le justiciable. Face à la révolution numérique qui touche l’ensemble des professionnels du droit, un volet numérique est également ouvert dans cette refonte du système, afin de déployer de nouveaux moyens plus appropriés. 


Sur d’autres sujets, le think tank livre également des pistes comme donner aux ordres professionnels la responsabilité de désigner leurs experts, la création d’une juridiction spécialisée pour les personnes âgées, notamment via un service de protection du grand âge. Sur fond de crise migratoire et de terrorisme, des idées telles que déférer des magistrats sur le terrain ou impliquer les juges plus en amont des investigations sont également mises sur la table.


 







 

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