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L’Observatoire national de la profession d’avocat dresse le portrait de l’avocat de demain

L’Observatoire national de la profession d’avocat dresse le portrait de l’avocat de demain
Publié le 16/01/2018 à 10:04

L’Observatoire national de la profession d’avocat du CNB (Conseil national des barreaux) a confié à l’Institut CSA la 5e vague de l’étude « Profession d’Avocat ». Portant sur les bouleversements qui touchent dès à présent la profession, elle se questionne sur ce que sera l’avocat du futur.


 

La profession évolue. L’avocat qui exerce en 2017 ne le fait pas de la même manière que celui d’hier. Celui-ci s’adapte inévitablement à la société et aux problématiques contemporaines, mais se doit aussi de travailler avec les nouvelles technologies qui s’offrent à lui. Aussi, dans le fond et dans la forme, le métier d’avocat tend à évoluer. L’Observatoire national de la profession d’avocat tente ainsi d’imaginer comment excercera l’avocat de demain.


Alors que la profession d’avocat est en pleine mutation, 54 % d’entre eux se disent optimistes quant à son avenir (+8 par rapport à 2015). Toutefois, la concurrence (des autres professions, telles que banquiers ou assureurs…), la pression sur les prix et le low-cost apparaissent comme les trois principaux facteurs qui menaceraient, à l’avenir, la profession.


L’accessibilité de l’avocat, dont le rôle sera, pour 78 %, la défense de l’intérêt de son client et de faire valoir ses droits, est importante pour 83 % des interrogés.


D’ici 2030, ils sont 93 % à estimer que l’exercice de la profession se fera via des outils qui modifieront la nature et l’organisation de l’activité. 90 % affirment donc qu’il est important de posséder un site internet, toutefois, ils ne sont que 67 % à déclarer en posséder un. L’enquête révèle pourtant que « l’avocat augmenté » serait l’un des quatre profils de l’avocat dans les années à venir.






L’avocat augmenté


Les résultats de ladite étude démontrent que l’avocat connaît aujourd’hui, à l’image de la société, une crise majeure. Cette « révolution anthropologique » touche la profession, l’obligeant ainsi à introduire dans ses pratiques le numérique. Cependant, cette adaptation doit se faire correctement : c’est-à-dire « en profondeur et de manière durable », souligne le président de l’Observatoire national de la profession d’avocat, Louis-Georges Barret, qui affirme que « L’avocat de demain doit incontestablement devenir un avocat augmenté ».


 


L’avocat entrepreneur


« Le partage, la transparence et la confiance » sont, pour Monsieur Barret, les trois grandes valeurs qui investiront les futurs cabinets, cabinets qui, d’ici 2030, fonctionneront – et ce, pour une grande majorité des interrogés (93 %) – comme des entreprises « car la recherche de la rentabilité est indispensable ».


 


L’avocat créatif


Face aux nouvelles technologies et à la concurrence, notamment celle des legaltech qui envahissent peu à peu les cabinets, l’avocat de demain sera créatif. « La profession d’avocat a toujours été dans son histoire confrontée à des concurrences » souligne le président de l’Observatoire, qui précise alors qu’aucune n’a « atteint le cœur de ce que constitue (notre) [la] profession ».





 


L’avocat  engagé


Enfin, l’avocat de demain sera engagé : « engagé dans la société, mais aussi engagé dans la défense de l’humanité » ajoute Monsieur Barret. En effet, l’avocat du futur devra développer ses capacités managériales. Dans ce sens, il se doit d’être « attentif à l’éthique, à la transparence, au respect de l’autre ». L’humain est ainsi replacé au centre des priorités. Les nouvelles technologies, au service de l’avocat à venir, permettent de libérer du temps, notamment dans les tâches administratives longues et parfois chronophages. Ce temps acquis permet d’établir un « meilleur équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle » ; le « vivre mieux » comme l’exprime le président Barret, afin que « sa profession n’emporte pas l’intégralité de sa vie personnelle ».


Au sujet de cette troisième révolution industrielle que nous vivons déjà aujourd’hui, Monsieur Louis-Georges Barret souligne que de nombreux avocats ont déjà engagé le virage du numérique, prenant présentement la voie de l’avocat de demain : « Beaucoup de confrères ont désormais compris que, non seulement il ne fallait pas éviter les nouvelles technologies et évidemment encore moins les combattre, mais qu’il fallait, au contraire, s’en servir comme des moyens, non seulement pour se développer, mais aussi pour vivre mieux. » « Il faut (…) regarder les nouvelles technologies comme une chance, un défi et non une angoisse » conclut-il, avant de se vouloir rassembleur en se tournant vers l’Europe et ses confrères européens « qui sont tous confrontés aux mêmes difficultés, aux mêmes défis, aux mêmes angoisses, mais aussi, et surtout aux mêmes chances ».



 


Constance Périn


 




 


 


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