Sécheresse,
inondations, submersions marines… quelles seront les répercutions du changement
climatique sur les catastrophes naturelles, et donc sur les assurés ? C’est la
question que se sont posée la Caisse centrale de réassurance (CCR) et Météo
France, via l’étude réalisée récemment, consacrée à l’impact du changement
climatique sur les dommages assurés. Ainsi, celle-ci prévoit notamment une augmentation
de 35 % de la sinistralité annuelle.
Créé en 1946, la CCR, réassureur public qui
propose aux cédantes opérant en France, dans l’intérêt général, des couvertures
contre les catastrophes naturelles et les risques non assurables, figure aujourd’hui
parmi les vingt-cinq premiers réassureurs mondiaux. De concert avec Météo France,
elle a réalisé une étude portant sur l’impact du changement climatique et sur
les dommages assurés. Se basant sur le scénario RCP 8.5 qui fait l’hypothèse
d’une hausse de la température moyenne de 4° C à l’horizon 2100, l’étude
propose, dans un premier lieu, d’imaginer le changement climatique, s’il se produisait
aujourd’hui.
Si on s’attache aux changements causés par
les aléas, les pertes dues à la sécheresse augmenteraient de 23 % ; celles
causées par les inondations s’élèveraient à plus de 38 %, et l’accroissement
atteint les 82 % quand il s’agit des submersions marines, prévoyant une
élévation du niveau marin de vingt-trois centimètres. Au total, c’est une
augmentation de 35 % de pertes, tous périls confondus, que prédit ladite étude.
En ce qui concerne le changement
climatique et concentration dans les zones à risques, l’étude propose dans un
second temps de se projeter en 2050. Aussi, ces 35 % d’augmentation cités plus
haut, associés aux 15 % supplémentaires dus à la concentration en zones à
risques, déboucheraient sur une augmentation du ratio sinistres/primes en 2050 de
50 % (+1,5 % par an), prophétise cette analyse.
« Cette étude met en lumière le caractère indispensable des politiques de prévention
et d’atténuation » souligne l’étude qui préconise
de :
« • contenir l’accroissement prévisible des dommages
;
• préserver les fondements du régime Cat Nat
(Catastrophes Naturelles) ;
• limiter nos émissions de gaz à effet de
serre pour rester dans le scénario 4.5 du GIEC compatible avec l’Accord de
Paris. »
Constance Périn