L’UJA de
Paris et Promis viennent de lancer le 1er Observatoire de la
Protection Sociale des Avocats. Leur objectif : sensibiliser et informer les avocats du barreau de Paris sur leurs droits et sur des enjeux
encore trop méconnus. Frédéric Perrin, président de l’UJA de Paris, et Antoine
Jenoudet, fondateur de Promis, nous éclairent sur la naissance de cet
observatoire.
Vous avez lancé le 1er Observatoire de la Protection
Sociale des Avocats. Comment est-il né ?
Frédéric Perrin (FP) : Association à vocation syndicale qui défend
les jeunes avocats depuis presque 100 ans, l’UJA
de Paris est à l’origine d’avancées marquantes qui ont notamment porté sur le
contrat de collaboration. À titre d’exemple, nous sommes à l’origine de
l’intégration du congé maternité et du congé paternité dans le contrat des
collaborateurs, que nous essayons d’ailleurs en ce moment de faire évoluer en
congé parentalité pour prendre en compte l’ensemble des formes de
parentalité. Nous sommes aussi à l’origine de la limitation à trois mois
de la période d’essai.
La
protection sociale est un sujet majeur pour les jeunes avocats à l’heure où les
projets de réformes se multiplient notamment, en matière de retraite,
d’assurance et de sécurité sociale.
Avec Promis,
nous souhaitions connaître les attentes, les besoins et le degré de
connaissance des avocats du barreau de Paris en matière de protection sociale.
Mais c’est
aussi pour informer les avocats sur ces sujets que l’observatoire est né, car
il existe de multiples services et offres en la matière qui sont bien trop
souvent ignorés de l’avocat.
Antoine
Jenoudet (AJ) : La
protection sociale des avocats et, plus largement, des indépendants, est un
sujet majeur, dans un pays où le nombre d’indépendants et entrepreneurs ne
cesse de croître.
Nous sommes,
avec l’UJA, partis du constat qu’il fallait faire avancer ce sujet, mais très
vite, nous nous sommes rendu compte qu’il n’existait pas de chiffres :
comment les avocats préparent-ils leur retraite ? Les avocats sont-ils
assurés s’ils ne peuvent plus travailler ? Qu’en est-il d’un congé
pathologique en cas de grossesse compliquée ? Personne ne savait mesurer
cela !
Nous avons
donc créé cet observatoire qui a pour vocation d’être réalisé annuellement pour
photographier la protection sociale des avocats.
Comment fonctionne la protection sociale de la profession ?
Les avocats semblent mal connaître leur protection sociale. Comment
l’expliquez-vous ?
FP : La protection sociale est une notion large qui recouvre tous les
dispositifs collectifs qui permettent d’assurer les risques sociaux : la
maladie, l’arrêt de travail, la vieillesse, etc.
Sous cette casquette, se trouvent de multiples outils et régimes qui
n’ont eu de cesse de se complexifier au fil des ans, sans que les avocats
soient informés avec justesse sur leurs droits en la matière, ce qui n’a fait
qu’accentuer la méconnaissance des avocats.
La protection sociale de l’avocat fonctionne avec un régime de base et
un régime complémentaire et des régimes optionnels qui sont divers selon que l’on
parle des retraites, de la santé ou de la prévoyance.
Il y a encore 20 % des avocats interrogés qui déclarent ne pas connaître
du tout leur protection sociale « de base », et donc les droits qui
leur sont accordés.
Et 58 % ne sont pas certains de leurs connaissances sur ce
sujet.
Il y a donc un réel travail de pédagogie à faire auprès des avocats du
barreau de Paris pour qu’ils appréhendent mieux ce à quoi ils ont droit mais
aussi pour qu’ils prennent les devants en adhérant s’ils le souhaitent à des assurances
complémentaires.
La question des retraites est dans tous les esprits, à l’heure d’une
réforme qui est annoncée de grande envergure.
On parle d’une augmentation importante des cotisations et d’une baisse
des prestations, ce qui serait une catastrophe pour bon nombre de jeunes
avocats.
AJ : En effet, la protection sociale est un millefeuille, avec des régimes de
base obligatoires, complémentaires obligatoires, et complémentaires
facultatifs.
Cette complexité part d’une bonne intention (mutualiser des assurances
au niveau de la profession), mais est aussi un piège ! De très nombreux
avocats savent qu’il existe « quelque chose » au niveau de la
profession, et sans en connaître les limites, se contentent de cela.
Or, pour la plupart des avocats, c’est très très insuffisant.
Mais alors, pourquoi en est-on là ? Parce que ce sujet semble très
compliqué, et qu’aucun assureur ou courtier « traditionnel » n’a fait
l’effort technologique et pédagogique nécessaire pour rendre cette décision
aussi simple que commander un taxi ou réserver un avion.
Or, c’est précisément ce qu’il faut : changer
radicalement l’ « expérience client » de l’avocat qui s’assure.
C’est pour cela que nous avons créé Promis, et l’UJA est pour cela le
partenaire idéal.
La majorité des jeunes
avocats sont intéressés par un « pack UJA » de protection sociale.
Que proposerait-il ?
AJ : Le pack UJA s’adresse aux
jeunes avocats qui entrent dans la profession, et qui pourront ainsi
« acheter » une protection sociale adaptée, complète, et pensée
exactement pour eux, sans se poser 1 000 questions inadaptées à leur profil.
FP : Santé, Prévoyance,
Retraite, le pack UJA permettra aux jeunes avocats de bénéficier d’un package
complet à un coût maîtrisé !
Propos recueillis par Constance
Périn