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Ministère de la Justice - Remise du prix Vendôme 2017

Ministère de la Justice - Remise du prix Vendôme 2017
Publié le 22/03/2018 à 12:22


C’est au ministère de la Justice, place Vendôme, que s’est tenue le mardi 6 mars 2018 la cérémonie de remise du prix Vendôme 2017. Créé en 2007 par la Mission de recherche Droit et Justice, de concert avec la direction des Affaires criminelles et des Grâces du ministère de la Justice, ce prix vise à récompenser une thèse de droit pénal, de procédure pénale ou de sciences criminelles consacrée à un sujet jugé pertinent par le ministère. Cette année, la thèse d’Iryna Grebenyuk « Pour une reconstruction de la justice pénale internationale. Réflexions autour d’une complémentarité élargie », soutenue le 8 décembre 2016 à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne a été distinguée ce jour.

 



Afin de récompenser la thèse lauréate de cette distinction, le jury a procédé à une présélection de trois thèses ; puis deux rapporteurs désignés pour chaque thèse ont présenté chaque ouvrage au jury final, présidé par Robert Gelli, directeur des Affaires criminelles et des Grâces. Distinguant son travail de recherche, le jury a attribué le prix à Iryna Grebenyuk, accompagné d’une dotation financière à hauteur de 3 000 euros. Le jury a attribué une mention spéciale à Nicolas Picard pour sa thèse « L’application de la peine de mort en France, 1906-1981 », soutenue le 15 octobre 2016 à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. La campagne de recueil des candidatures pour le prix Vendôme 2018 est quant à elle déjà lancée.

 


Résumé de la thèse d’Iryna Grebenyuk


Selon la lecture classique du principe de complémentarité, le Statut de Rome confère à la Cour pénale internationale (CPI) une fonction purement supplétive : elle n’a vocation à intervenir que si l’ordre juridique national, ayant la compétence prioritaire sur le crime international, est défaillant. La présente thèse part de l’insuffisance de cette lecture et propose d’élargir la définition de la complémentarité pour la fonder sur l’idée d’interaction et de partenariat des ordres juridiques international et national, et, ce faisant, plaide pour une reconstruction de la justice pénale internationale s’appuyant sur une nouvelle répartition du contentieux des crimes internationaux à la fois légitime et efficace. À cette fin, dans l’ordre international, l’auteur préconise, d’un côté, d’instaurer une primauté sélective de la CPI pour les hauts dirigeants étatiques ayant conçu et dirigé le dessein criminel, et d’un autre côté, pour le contentieux ne concernant pas ces auteurs, d’impulser une nouvelle dynamique de complémentarité qui permettrait d’associer l’État à la procédure menée par la CPI, grâce à une dissociation des phases du procès (dissociation enquête/poursuite ou jugement sur la culpabilité/prononcé de la peine). Dans l’ordre étatique, il conviendrait de renforcer la mise en œuvre de deux perspectives conjointes : d’une part, devrait être confortée la restauration de la paix sociale grâce à des commissions de vérité inspirées de la théorie de justice restaurative ; d’autre part, devraient être diversifiés les mécanismes de lutte contre l’impunité consistant à recourir à la justice accélérée (plaidoyers de culpabilité, pratiques ancestrales) ainsi qu’à la technique des juridictions pénales hybrides.

 


Le parcours d’Iryna Grebenyuk


Née en Ukraine, Iryna Grebenyuk a rejoint la France en 2003. Après une formation juridique initiale à l’université d’Amiens et à l’université Paris II, elle a intégré le master II « Droit pénal et Politique criminelle en Europe » (Option Droit comparé) de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. La rencontre avec le professeur Geneviève Giudicelli-Delage, directrice du Master, a été décisive pour Iryna Grebenyuk : elle lui donne le goût de la recherche et lui fait découvrir une passion pour la justice pénale dans toutes ses manifestations. C’est sous sa direction qu’Iryna Grebenyuk entreprend ensuite une thèse de doctorat. Grâce à un contrat doctoral, elle mène une réflexion sur le principe de complémentarité, véritable pierre angulaire de la justice pénale internationale. En parallèle de ses travaux de recherche, elle enseigne en Licence 1, 2, 3 et Master 1 diverses matières relevant des branches pénale, civile et commerciale du droit privé dans plusieurs universités, dont l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Qualifiée à la Maîtrise de conférences en droit privé et sciences criminelles en 2016, Iryna Grebenyuk obtient la même année le prix de thèse en Droit privé Robert Dennery de la Chancellerie des universités de Paris et continue à enseigner à l’université d’Amiens.


 


 


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