Aminata Niakate, avocate
au barreau de Paris, est l’actuelle présidente de la Fédération Nationale des
Unions de Jeunes Avocats (FNUJA), après avoir présidé l’Union des Jeunes
Avocats (UJA) de Paris en 2015-2016. Elle est également présidente de la
Commission Égalité du Conseil national des barreaux, administratrice de
l’Association Ensemble Contre la Peine de Mort (ECPM) et militante écologiste.
Aminata
Niakate, Si vous étiez…
Une qualité : Je suis
observatrice et curieuse de tout.
Un défaut : Je dois
avouer que j’ai le terrible don d’être en retard… à mon corps défendant…
Une devise : La devise de
la République française et le serment de l’avocat, évidemment.
Une ville : J’aime
énormément voyager. Je me considère comme une citoyenne du monde. Mais
certaines villes me font me sentir chez moi : Vitry-sur-Seine, où je vis
et suis élue municipale ; Lambidou, au Mali, mon village d’origine ;
Paris, où je travaille comme avocate et passe le plus clair de mon temps. Mais
en cette année de présidence de la FNUJA, je suis de toutes les villes de
France où il y a une UJA.
Un livre : « Trois
femmes puissantes » de Marie Ndiaye. Des personnages inspirants.
Un tableau :
Viscéralement attachée aux libertés publiques et à ma propre liberté, je dirais
« La Liberté guidant le peuple » d’Eugène Delacroix.
Une chanson : « Salut
à toi », chanson du Bérurier noir. Pour moi, c’est un peu un hommage,
un hymne aux différences.
Une émotion : La sérénité
est ce qui me caractérise le mieux je pense.
Un matériau : L’eau, à
considérer que c’est un matériau. L’eau, c’est la vie.
Une couleur : Je dirais
toutes les couleurs. Il y a celle de ma peau. Celles des drapeaux de la France
et du Mali. Celles de l’Europe, qui sont les mêmes que celle de la FNUJA. Celle
de l’écologie. Impossible de choisir…
Un souvenir : Ce moment
où, sur la scène du théâtre de la Revue de l’UJA de Paris, alors que je
chantais pour la première fois en public, j’oublie le texte d’une chanson
devant 400 personnes... Moment de stress, de mortification, de
solidarité et de courage (à savoir, remonter sur scène le lendemain !).
Autant de raisons de fréquenter une UJA. Paradoxalement, c’est un excellent
souvenir. Je le raconte en détail sur le site de la FNUJA.
Un sport : Je dirais le
rugby. J’y suis très mauvaise joueuse, je n’y ai pas joué depuis des années…
Mais j’aime l’état d’esprit et les valeurs qui gouvernent ce sport.
Un animal : Si je dois
absolument être un animal, ce serait la tortue de Jean de la Fontaine.
Un juron : Je ne peux
décemment pas l’écrire…
Un plat : Le thieb.
Un met africain épicé.
Un contemporain du sexe opposé : Ce n’est
pas vraiment un contemporain, mais j’ai beaucoup d’admiration pour le
personnage de Thomas Sankara, même si je ne partage pas certaines de ses idées.
Un autre métier : Si je
n’avais pas été avocate, j’aurais été journaliste. Finalement, je suis devenue
avocate car je me suis dit qu’il serait toujours possible de basculer de
l’avocature vers le journalisme et que l’inverse était plus compliqué.
Un personnage historique :
Marie-Antoinette, dont je viens de relire la biographie écrite par Stefan
Zweig. Je suis l’opposé de ce personnage. Je ne partage pas vraiment ses idées,
mais je suis séduite par la force et la dignité de cette femme face à son
destin tragique.
Un rêve : J’en ai
beaucoup trop pour les énumérer et je refuse de choisir ! On va
dire : oser les réaliser. Mais à ce moment-là, ce ne sont plus des rêves,
ce sont des projets.
Une loi : En ce
moment, un projet de loi de finances avec un budget pour la Justice digne de ce
nom plutôt qu’un projet de loi de programmation pour la Justice qui met en
liquidation la Justice…
Propos
recueillis par Myriam de Montis