Prêt à Pousser est l’une des premières
start-up européennes à avoir investi le créneau du potager à domicile,
notamment à destination des citadins. Et le succès est là : en 2019, la
jeune pousse créée en 2013 vise un chiffre d’affaires à 4,6 millions
d’euros. Entretien avec l’un de ses fondateurs, Jérôme Devouge.
Quand et comment vous est venue l’idée de Prêt à Pousser, avec
Romain Behaghel ?
En
apercevant des champignons qui poussaient sous le préau de notre école de
commerce ! On a eu l’idée de se lancer dans la culture de champignons à
domicile. Le but était de rendre accessible et de démocratiser la pousse en
intérieur pour que chacun puisse en faire l’expérience !
Vous proposez trois types de produits. Pouvez-vous nous les
présenter ?
Les kits à
champignons permettent de faire pousser une botte de pleurotes en 10 jours
seulement chez soi. Notre gamme de potagers d’intérieur est constituée de Lilo
et de Modulo. Tous deux basés sur le système de l’hydroponie (les plantes
flottent sur l’eau), ils permettent de faire pousser basilic, batavia et même
mini-tomates directement sur son comptoir de cuisine. Modulo a la particularité
d’être, comme son nom l’indique, « modulable », et de s’adapter aux
envies et à l’espace que chacun souhaite allouer à son potager.
Comment sélectionnez-vous les aromates et comment les
conditionnez-vous ?
Nous
sélectionnons des variétés robustes qui s’adaptent bien à l’hydroponie. Nous
menons pour chaque variété des tests sensoriels pour s’assurer que le parfum et
les saveurs sont bien à la hauteur. Tous les tests sont menés dans notre zone
de Recherche & Développement dans nos bureaux à Paris. Une fois qu’une
variété est validée, nous lançons la production : les graines sont
déposées dans une capsule de substrat enrichi qu’il suffit ensuite d’insérer
dans le pot à l’installation chez le client.
Quel est le profil de vos
clients ?
À cette date, nous comptons près de 70 000
potagers vendus, soit 70 000 foyers qui récoltent chaque jour des aromates
et petits légumes frais grâce à nos potagers d’intérieur. Nous comptons
beaucoup de citadins, soucieux de renouer avec le végétal, mais aussi des
profils moins urbains, qui apprécient le fait d’avoir des plantes fraîches
toute l’année.
Qu’est-ce qui
« marche » le plus ?
Les classiques comme le basilic, la menthe et la
ciboulette sont indétrônables, même si l’arrivée, ce printemps, de nos salades
(batavia et feuille de chêne) et de nos mini-tomates, pourrait bien changer la
donne.
Comment
expliquez-vous le succès rencontré ?
Nous avons très vite identifié ce besoin de renouer
avec le végétal. Cependant, il y a beaucoup de freins à lever quand on souhaite
se lancer dans la culture soi-même : la connaissance, l’équipement, le
temps, etc… Nous avons souhaité dès le départ concevoir des produits simples et
intuitifs pour que même les mains gauches retrouvent la main verte !
Quels ont été les
différents leviers de votre croissance ?
Depuis notre création en 2013, nous doublons notre
chiffre d’affaires chaque année. Notre force, jusqu’à présent, a été notre
capacité à lancer de nouveaux produits tous les deux ans (Kits à champignons en
2014, Lilo en 2016 et Modulo en 2018). Par ailleurs, le Grand Prix du SIAL Innovation
en 2014 pour nos Kits à champignons a été un vrai levier. Ce type de prix
permet réellement à de jeunes start-up d’émerger notamment grâce à la
couverture média.
En 2019, nous visons un chiffre d’affaires à
4,6 millions d’euros, notamment avec l’ouverture sur le marché
allemand.
Quels sont vos projets
pour la suite ?
Nous avons beaucoup d’ambition sur le marché
européen. L’Allemagne sera le premier cette année, nous comptons ensuite sur
l’Angleterre et la Scandinavie. Nous aimerions aussi rapidement ouvrir notre
première boutique en propre à Paris.
Pour finir, si vous étiez
un aromate, lequel seriez-vous ?
La pimprenelle, ça pousse vite et c’est
surprenant !
Propos recueillis par Bérengère Margaritelli