Ils étaient 1 600 élèves-avocats
réunis salle Pleyel le 11 janvier dernier, pour célébrer la rentrée solennelle
de l’École de formation du barreau (EFB). Une rentrée placée sous le signe de
la nouveauté. Nouveauté, tout d’abord, puisque les rênes de l’école ont été
mises entre de nouvelles mains : celles de Pierre Berlioz, professeur de droit
et ancien conseiller du garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, qui remplace Jean
Néret à la tête de l’établissement. Sous
le charme du lieu, l’homonyme du célèbre compositeur s’est d’ailleurs laissé
aller à quelques envolées lyriques. « Quel plus bel endroit que la
salle Pleyel pour l’ouverture de cette symphonie fantastique de votre future carrière
! Pour l’anecdote, Marie Moke a d’abord été fiancée à Hector Berlioz, puis elle
l’a quitté pour épouser Camille Pleyel. Vous aussi vous me quitterez dans 18
mois, mais c’est le sens de la vie, et ce sera pour le meilleur, j’en suis sûr,
dans votre carrière d’avocat », a philosophé le directeur.
Durant cette après-midi solennelle, l’EFB a également pu compter sur la présence
du nouveau bâtonnier de Paris. Marie-Aimée Peyron, troisième femme à représenter
l’ordre des avocats dans la capitale, en a profité pour réaffirmer qu’elle
faisait de la formation l’une de ses priorités, et a émaillé son discours de conseils
à destination des futurs avocats. « Prenez soin de vous, car le métier
d’avocat n’est pas un long fleuve tranquille ! », a-t-elle
notamment préconisé, face à une promotion tout ouïe. Et qui dit nouvelle
promotion, dit aussi nouveau parrain : pour guider les 1 600 étudiants à
travers leur parcours initiatique, le bâtonnier de Paris a jeté son dévolu sur
Jean-Michel Darrois, celui-là même que Le Point qualifiait en 2007
d’« avocat le plus puissant de France » – premier surpris
de se trouver là. « C’est assez curieux qu’on m’ait proposé d’être le parrain de cette
promotion, car jusqu’il y a peu, j’étais absolument hostile à l’école du
barreau, a-t-il reconnu. Je pensais qu’il fallait la supprimer. Puis les choses
ont progressivement évolué, et je me dis qu’au fond, j’aimerais être un des étudiants
de votre école ». Une école dont le programme a, lui aussi, fait peau neuve. L’EFB, qui
forme chaque année près de la moitié des futurs avocats de France, était vivement
décriée pour son enseignement. Mais les critiques ont été entendues, et le
programme a fait l’objet d’une refonte. L’EFB 2.0 se veut désormais résolument
professionnalisante : une « école d’application pratique », au service des
avocats de demain.
Bérengère Margaritelli