Les citadins ressentent une gêne, un
pincement au cœur, lorsqu’ils entendent que ceux qui les nourrissent peinent à
atteindre un niveau de vie décent. Bien que regroupés dans des agglomérations,
les Français partagent le souvenir de leurs origines rurales. Ils aiment et ils
respectent le travail des producteurs des campagnes. Et constater qu’un
agriculteur besogne sans répit et se rémunère peu les touche. Pour les
consommateurs, le Salon international de l’agriculture est un moment de
communion au cours duquel ils montrent leur attachement au monde paysan.
Pour les professionnels, cette 55e édition a
fourni l’occasion de faire le point sur quelques sujets de ce vaste domaine
économique comme, par exemple, sur les états généraux de l’alimentation.
Rappelons que le gouvernement y avait annoncé sa volonté de rééquilibrer les
relations commerciales du secteur agricole. Il attendait aussi des producteurs
qu’ils se prennent en main et saisissent les opportunités d’un commerce global
concurrentiel. Le projet de loi a progressé, mais n’est pas achevé.
Aujourd’hui, la qualité prime sur la
quantité. Cela entraîne à la fois une meilleure rémunération pour l’exploitant
et génère par ailleurs un vivier bienvenu d’emplois. En effet, bio, local et
appellation d’origine appellent une augmentation des besoins en main-d’œuvre.
Demain, les champs seront-ils toujours
enracinés dans un terroir au milieu d’un paysage de carte postale ?
Difficile à dire, en tout cas, l’agriculture urbaine s’organise et se
développe. Ses promoteurs y voient un moyen de joindre l’utile à l’agréable. Il
permet à la fois de végétaliser la ville, donc de la rendre plus plaisante, mais
également de lutter efficacement contre la pollution tout en délivrant une
nourriture de proximité saine.
Autre thème : la technologie – et, ici comme
partout, le big data. Le dilemme est le suivant : capteurs et calculateurs
optimisent les capacités d’une ferme. La collecte mutualisée des informations
autorise une gestion plus performante fondée sur des statistiques. Mais qui
détient le pouvoir sur cette base de données ?
C2M