En organisant, le
13 octobre dernier, un colloque sur le thème « Environnement et
santé en Europe », placé sous la présidence d’honneur de Madame Corinne Lepage, ancienne
ministre de l’Environnement, et de Geneviève Maillet, bâtonnier de l’ordre des
avocats au barreau de Marseille, l’Union des avocats européens (UAE) a souhaité
délivrer le message suivant : « les menaces [environnementales]
qui pèsent sur la planète sont réelles », selon les termes de Monsieur Gérard
Abitbol, doyen des présidents d’honneur de l’UAE, et doivent par conséquent entraîner
une réponse collective.
Lors de cette journée
d’échanges à laquelle ont participé des intervenants venus de toute l’Union
européenne, tous, qu’ils soient médecins, avocats, professionnels de la santé
ont soulevé un paradoxe : depuis le début du XXe siècle, nous vivons beaucoup
plus longtemps et mieux, et pourtant jamais notre santé n’a été aussi menacée par
l’environnement néfaste que nous avons-nous-mêmes créé. « L’humain est amené
à parfaire en permanence l’environnement qu’il s’est créé tout en étant
contraint de réparer au fur et à mesure tous les effets pervers des progrès qu’il
a réalisés », a ainsi déploré maître Jean-Pierre Spitzer, avocat à la cour d’appel de
Paris, lors de la conclusion des travaux.
En effet, depuis
quelques décennies, de nouvelles pathologies sont apparues ou se sont multipliées
: perturbations des systèmes endocriniens, maladies respiratoires, troubles neurologiques…
Les experts ont expliqué leur apparition par la pollution atmosphérique, les gaz
chimiques émis par les usines, les pesticides contenus dans les aliments, etc.
Il semble bien alors, comme l’a rappelé Gérard Abitbol, que « santé et
environnement sont deux domaines étroitement liés ». C’est pourquoi, l’UE
prend aujourd’hui ce sujet très au sérieux, les normes environnementales qu’elle
impose étant les plus strictes au monde. Il reste que l’enjeu le plus important
pour l’Europe actuellement est l’harmonisation des législations : « Le coeur du problème
tient aux disparités qui existent entre les législations de nombreux pays du
monde », a conclu Monsieur Abitbol. Espérons que la tenue de ce colloque
international fasse un peu avancer les choses.
Maria-Angélica Bailly