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Viva Technology 2019 : des créateurs de start-up échangent avec le président de la République

Viva Technology 2019 : des créateurs de start-up échangent avec le président de la République
Publié le 19/06/2019 à 18:08

Le 16 mai dernier, jour d’ouverture de la 4e édition du salon Viva Technology, rendez-vous mondial consacré à l’innovation technologique et aux start-up, le chef de l’État, Emmanuel Macron, était invité à échanger sur la scène principale avec cinq dirigeants de start-up européennes. Ces derniers lui ont fait part de leurs interrogations et préoccupations sur de multiples sujets. Quelques jours avant les élections européennes, le président de la République a notamment vanté les qualités d’une Europe conquérante qui sait innover. Compte-rendu.




Très à l’aise dans ce monde de la Tech et de l’entrepreneuriat qu’il apprécie particulièrement, le président de la République a répondu pendant une heure, en français et en anglais, aux questions de Julia Bijaoui, cofondatrice de la pépite française Frichti ; Flora Coleman de la fintech britannique TransferWise ; Pierre Dubuc, co-fondateur d’Open Classrooms ; Thomas Plantenga, dirigeant de la société Vinted, et Daniel Dines CEO et fondateur de UiPath.


Les échanges étaient modérés par Nicolas Barré, directeur de la rédaction Les Échos. Celui-ci a annoncé en préambule qu’environ « 1,4 milliard d’euros ont été levés sur les quatre premiers mois de l’année 2019 par les start-up françaises, soit 70 % de plus que l’année dernière ». Depuis le premier salon VivaTech en 2016, peut-on parler d’une transformation de l’écosystème des start-up ? a-t-il demandé à Emmanuel Macron.


Pour le président de la République, cela est incontestable. Selon lui, nous assistons aujourd’hui à une accélération de cet écosystème, « on lève beaucoup plus rapidement, et on attire plus de talents » a-t-il affirmé.


En regardant les chiffres actuels, on se dirige vers 5 milliards de levées de fonds sur l’année en cours, a analysé Emmanuel Macron. De nos jours, lever plus de 100 millions d’euros n’est pas si rare.
Un grand nombre de start-up en France l’ont déjà fait. « Quand je regarde les 18
derniers mois, on a créé plus de licornes que dans toute la période précédente », a ajouté le chef de l’État. La France a cependant des progrès à faire en matière d’investissements et d’attractivité des talents.




AMÉLIORER LE SYSTÈME DE FINANCEMENT ET D’INVESTISSEMENT


Julia Bijaoui, cofondatrice de Frichti, a présenté son entreprise. Frichti est une société de livraison de repas et de courses qui a levé plus de 43 millions d’euros depuis sa création, et créé plus de 300 emplois. Les fondateurs ont mis en place une « technologie unique », selon elle, qui permet de livrer les clients à leur porte en seulement 20 minutes. En outre, les produits livrés sont frais et d’un rapport qualité-prix « complètement inédit » a-t-elle assuré. Pour Julia Bijaoui, les seuls concurrents actuels de Frichti sont Uber et Amazon.


En effet, ces sociétés ont levé des milliards d’euros pour développer le même genre de technologie. Ainsi, Uber a créé Uber eats, un service de livraison de plats cuisinés, en 2011, et Amazon a investi plus de 500 millions d’euros mi-mai dans la société de repas Deliveroo.


« Nous sommes encore vraiment derrière. Leur système de financement est beaucoup plus ambitieux » a regretté la cofondatrice de Frichti. Celle-ci a avoué s’inquiéter de l’influence de ces grands groupes qui créent des leaders nationaux et internationaux venant jusqu’en Europe.


Peut-on changer et rendre plus ambitieux l’écosystème financier en France et en Europe ? Doit-on même adopter des stratégies protectionnistes ? a-t-elle demandé au président de la République.


Emmanuel Macron a d’abord félicité la cheffe d’entreprise pour sa réussite et a fait remarquer que contrairement aux idées reçues, « la Tech, l’innovation ne sont pas les ennemis de l’emploi local, des savoir-faire et des traditions françaises ». Les nouvelles technologies n’empêchent pas, selon lui, de favoriser le circuit court et l’agriculture.


Quant au protectionnisme, ce n’est pas la solution, a déclaré le chef de l’état.


« Moi je crois beaucoup plus à l’achat responsable », a-t-il poursuivi. Emmanuel Macron a ainsi rappelé que les grands concurrents américains ne livrent pas toujours en circuits courts et n’ont donc pas la même traçabilité sur leurs produits. Or, de plus en plus, le consommateur est aussi un citoyen engagé. Et il attend des entreprises qu’elles luttent contre le réchauffement climatique.


À terme, a estimé le Président, le consommateur ne voudra plus acheter des tomates qui ont fait des milliers de kilomètres. Et même si celles-ci sont livrées rapidement, il va préférer acheter celles qui sont en circuits courts.


« Je crois beaucoup plus à cette responsabilisation, à cette communication positive, qu’au protectionnisme », a insisté le Président.


Mais dans l’immédiat, comment faire face à ces géants ?


Pour les start-up françaises, il y a deux éléments essentiels à analyser selon Emmanuel Macron.


D’abord s’assurer que le cadre de concurrence dans lequel elles évoluent est le même que celui de leurs concurrents. Ensuite, être certain que leur écosystème de financement est aussi performant.


Avoir le même cadre de concurrence, a expliqué le chef de l’État, cela signifie par exemple que les géants de l’Internet américains doivent payer les mêmes impôts que les entreprises françaises, ce qui n’était pas le cas avant cette année.


« On a mis en place, comme vous le savez, pour les plus grands acteurs, une taxation française. C’est un système provisoire, car ce qu’on voudrait, c’est que ça se passe au niveau européen. Le mieux, le cœur de la bataille, serait de le faire au niveau de l’OCDE » a affirmé Emmanuel Macron.


Cette nécessité de taxer les GAFA a été au cœur des discussions avec les entreprises et les géants d’Internet au sommet Take for Good, dont le Président a fait une bref résumé.


« Avoir un cadre compétitif, loyal et équitable ça veut dire aussi éviter que les plus gros acteurs rachètent tout », a-t-il ajouté.


Au-delà de ce « cadre loyal », la France doit bâtir un cadre d’investissements qui permette aux start-up françaises de se lancer plus facilement et d’être plus efficientes.


Le chef de l’État a ainsi évoqué le rôle primordial de la Banque publique d’investissement (BpiFrance) qui, depuis 2013, accompagne les entreprises pour « voir plus grand et plus loin ». Cet organisme de financement a beaucoup structuré le marché français ces plusieurs années.


En outre, il y a dans l’Hexagone de plus en plus de business angels, a relevé Emmanuel Macron. Ce dernier a d’ailleurs tenu à saluer ces entrepreneurs « un peu plus âgés que vous qui ont réussi une première fois et qui ont décidé de réinvestir en France ».


Pour Emmanuel Macron, à l’échelle de l’Europe, nous sommes en train de développer un véritable marché dans lequel se développent des projets innovants.


Pour l’instant, a-t-il reconnu, nous sommes beaucoup moins performants que les Américains. Or, si nous voulons attirer encore plus d’investisseurs étrangers ou français, y compris dans les phases de croissance, il faut organiser un marché encore plus performant et attractif au niveau français et européen.


Par exemple, il est essentiel de mettre en place un cadre fiscal incitatif. Ce fut le cas avec la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) il y a deux ans, le but de l’État était de freiner l’exil fiscal et les tactiques d’optimisation auxquels avaient trop souvent recours les grosses fortunes.


La mise en place de la flat tax de 30 % sur les revenus du capital va également remettre le pays dans un système très compétitif, a assuré le Président. Cela va inciter à investir dans l’économie productive et en particulier la Tech.


Un autre changement de notre écosystème d’investissement concerne l’attitude des grandes entreprises vis-à-vis de l’innovation. Il y a seulement 5-10 ans, selon le le chef de l’état, celles-ci faisaient de l’innovation seulement en interne. Elles avaient peu l’habitude de travailler avec des start-up.


Aujourd’hui, quand les grandes sociétés veulent investir dans l’innovation, elles s’adressent à des start-up, ce qui permet à ces dernières de se développer.


Pour que l’Europe soit réellement compétitive par rapport aux États-Unis, « on doit maintenant véritablement construire un marché des capitaux financiers européens » a ensuite décrété Emmanuel Macron. Certes, a-t-il reconnu, nous sommes en train de parachever aujourd’hui ce qu’on appelle l’Union bancaire, cependant, « ce n’est pas simplement l’union des banques qu’il faut faire, c’est l’union des marchés de capitaux » a-t-il insisté.


Il faut en effet que les États parviennent à faire circuler l’épargne en Europe.


Cela suppose de procéder, selon lui, à quelques modifications réglementaires et à une meilleure intégration européenne.


« Voilà les quelques leviers sur lesquels on peut s’appuyer, mais ça ne remplacera jamais la volonté, le courage, et la détermination des entrepreneurs », a terminé le chef de l’État.


 


ATTIRER LES TALENTS


Un domaine dans lequel l’Hexagone, et plus largement, l’Europe, doivent concentrer leurs efforts, est celui des talents. Comment faire pour les attirer et les garder ?


C’est Pierre Dubuc, cofondateur d’Open class, une école en ligne qui compte plusieurs millions d’étudiants et plus de 1 000 cours en ligne, qui a interrogé le président de la République sur cette épineuse question.


Open class a levé plus de 50 millions d’euros l’an dernier. Le cœur du métier, a affirmé Pierre Dubus « c’est de créer les talents de demain. »


Aujourd’hui, « nous sommes les meilleurs au niveau européen, c’est-à-dire la plus grosse start-up d’éducation et de technologie en Europe ».


Mais la question demeure : comment attirer les meilleurs talents en France et en Europe, comment les retenir et comment les former tout au long de la vie ?


Au sujet de la formation, pour Emmanuel Macron, on le fait plutôt bien en France, car on a un bon système éducatif.


Le Président a notamment mis en avant le développement d’un enseignement par le numérique en partenariat avec des acteurs comme Open class.


Le défi de l’enseignement supérieur est évidemment de former pour un travail, car lorsque l’on parle d’école, on parle aussi de la capacité à créer de l’emploi. « C’est l’objectif de notre système de formation continue, l’apprentissage et l’alternance dans les nouveaux métiers » a précisé le chef de l’État.


Selon le Président, la France vient d’investir 15 milliards d’euros du plan d’investissement sur ce sujet, « ce qui permet de donner des perspectives à nos universités et à nos écoles, mais aussi à beaucoup d’acteurs du secteur privé qui sont ses partenaires », a-t-il déclaré.


Il est en tout cas nécessaire de rappeler à ces derniers que même s’il y a beaucoup de talents français dans la Silicon Valley, il en reste beaucoup en France. Or, « les Français en France ce sont les mêmes que dans la Silicon Valley ». Les ingénieurs français qui sont là-bas aujourd’hui sont formés avec les mêmes compétences que ceux qui restent ici, a ajouté le Président. Mais ces derniers coûtent moins cher, a précisé le chef de l’État. « Quand je compare les prix, là-bas en Californie ils se sont envolés. En France nous sommes très compétitifs sur ce sujet-là » a-t-il ajouté.


C’est pourquoi les entreprises ont beaucoup plus intérêt selon lui à venir se développer en France.


Une fois implantés dans notre pays, il faut ensuite garder les talents.
« Je suis très attaché à ce que les start-up qui réussissent en France puissent se développer en France », a ainsi fait savoir le chef de l’État.


Ce dernier a ensuite rappelé tout ce que l’Hexagone fait en ce sens grâce à ses grands incubateurs (Station F entre autres), via la BPI, Business France… qui tous cherchent à « donner des accès partout dans le monde à nos talents ».


Pour Emmanuel Macron, on garde ses talents aussi grâce à un bon système fiscal qui doit être attractif pour ceux qui réussissent (flat tax et fin de l’impôt sur la fortune, a-t-il de nouveau rappelé). En France, les pouvoirs publics ont également œuvré pour faciliter l’obtention des visas, en particulier avec la French Tech.


Bref, le président de la République l’a affirmé sans détour : « Nous sommes aujourd’hui beaucoup plus attractifs pour les talents que beaucoup d’autres pays d’Europe. » L’attractivité de l’écosystème français vient aussi de notre modèle social  et de notre modèle éducatif (gratuité) qu’il faut pleinement valoriser, a-t-il ajouté. « Cela nous permet de répondre très rapidement aux demandes des entrepreneurs, des cadres, des techniciens, etc., qui veulent venir en France. »


 


PRIVILÉGIER UN DISCOURS DE CONQUÉRANTS


La France est certes toujours attractive, toutefois les États-Unis et aujourd’hui la Chine sont encore plus performants.


Par conséquent, que nous reste-t-il à faire pour être certains que nous ne finissons pas comme une colonie numérique des géants américains ou chinois ? a demandé Nicolas Barré, directeur de la rédaction Les échos, à Emmanuel Macron.


« Je pense que quand on est conquérant, on n’a pas un discours défensif, on a un discours de conquête », a réagi le président de la République.


Celui-ci a ensuite regretté que notre pays soit actuellement bousculé par ses peurs. Faisant allusion aux gilets jaunes, le chef de l’État a affirmé qu’une part de la Nation a effectivement du mal à « voir le bout du tunnel », et ce à juste titre. Cependant, a-t-il ajouté, une autre partie du pays commence à percevoir des changements, même dans sa propre vie.
Faut-il pour autant en rester là ? Non. Pour le Président, « il faut parvenir à donner à chaque personne dans notre pays, dans nos démocraties, une part du progrès qu’on est en train de bâtir ». Or, la meilleure façon d’y parvenir, selon lui, c’est de redoubler d’énergie et d’ambition.


Il n’est pas question pour le chef de l’état de dire « nous ne voulons pas des entreprises chinoises et américaines ». Il faut plutôt afficher sa volonté d’être les meilleurs du monde.


D’ailleurs, la France a totalement changé en quelques années. Par exemple, le regard que l’on porte sur les start-up est complètement différent, a assuré Emmanuel Macron. Il y a 5-6 ans, on pensait en effet que l’entrepreneuriat, était pour les jeunes qui ne veulent pas rentrer dans les grands groupes ou dans la fonction publique.


Or aujourd’hui, l’Hexagone est en passe de devenir une Nation de créateurs et d’innovateurs. « Nous sommes un pays d’écrivains, de peintres, d’artistes, de grands chefs cuisiniers. On est le pays qui est le plus innovant, qui a cette fièvre de l’innovation », a proclamé le chef de l’État.


La seule chose qui nous manque, et c’est tout de même très important, c’est le financement. « Le gouvernement sera à vos côtés », a promis Emmanuel Macron, les structures publiques, mais aussi les grands investisseurs privés. « On fera tout ce qu’on peut pour l’écosystème » a-t-il ajouté.


Les élections européennes approchant au moment de cette édition, le président de la République a également défendu l’Europe. « Les Européens ont inventé la démocratie, ils ont été au cœur des révolutions industrielles précédentes, il n’y a donc aucune fatalité à ce qu’ils ne soient pas au cœur de la révolution industrielle à venir », a-t-il affirmé.


« Les gens disent toujours, "ça va trop lentement", mais la France et l’Europe, c’est le bon tandem pour réussir le monde de demain » a-t-il également prétendu. Encore faut-il que tout le monde collabore en vue de l’intérêt général.


 


L’EUROPE COMME EXEMPLE À SUIVRE 


Pour faire advenir le bien commun, il faut œuvrer collectivement afin que « chacun y trouve sa part de destin commun et de progrès » a répété Emmanuel Macron.


L’Europe peut devenir le leader de demain seulement à cette condition. Et de fait, nous sommes actuellement en passe de créer une grande Union démocratique, s’est réjoui le Président.


Or, il est important de ne pas sous-estimer l’importance de cette réalité, a préconisé Emmanuel Macron.


Le chef de l’État a ensuite comparé l’Europe à la Chine et aux USA, afin de démontrer les avantages qu’il y a à vivre en France.


La Chine d’abord. Si le Président ne fait pas partie de ceux qui veulent faire la guerre commerciale à la Chine, il estime toutefois qu’il faut rester prudent. « Et, je le dis en toute amitié pour nos amis chinois », a-t-il précisé, avant de poursuivre : « la Chine s’est dotée d’un modèle où le gouvernement occupe une place très importante. Or, celui-ci ne possède pas nos référentiels en termes de libertés individuelles, nos référentiels en termes de droits de l’homme... ».


Cela se respecte, a ajouté le président de la République, mais à son avis, c’est aussi cela qui crée les limites du système chinois.


Quant aux États-Unis, dans son expansion mondiale, c’est un pays formidable, avec des acteurs extraordinaires dont un grand nombre investit en France et en Europe. « On veut les avoir avec nous »,
a reconnu le Président. Cependant, à l’heure actuelle, le modèle économique américain est totalement conduit et piloté par de grands acteurs privés. L’économie n’est donc plus en quelque sorte sous contrôle démocratique, a dénoncé Emmanuel Macron. Résultat : « il n’y a plus un seul gouvernant aux États-Unis qui peut se porter garant sur le respect de votre vie privée, qui peut se porter garant sur de vraies politiques, comme le changement climatique par exemple », a-t-il assuré.


Au contraire, en Europe, nous sommes en train de bâtir un modèle compétitif d’innovations, de création de richesses et de talents dans tous les secteurs, s’est félicité celui qui a toujours défendu l’Europe.


Selon lui, ici nous construisons une démocratie « mue par le bien commun ». C’est-à-dire un lieu où le dialogue est permanent avec les gouvernements. Et dans lequel les gouvernements sont business friendly, bien qu’ils soient à l’origine de certaines régulations pour accompagner les changements (climat, numérique, nouvelles technologies...).


En effet, les objectifs de biodiversité, la protection de la vie privée… sont des points essentiels à appliquer dans la durée. Cela démontre qu’on pense aux générations à venir.


Ainsi, aux entreprises qui viennent s’installer en France, et plus globalement en Europe, « on est en droit de dire », a affirmé Emmanuel Macron : « si vous voulez continuer à développer votre business en France et en Europe, il faut que les travailleurs aient des droits sociaux qui vont avec (…), car sinon, ces gens-là ne seront pas heureux demain ».


Bref, en d’autres termes, pour le chef de l’État, « le modèle européen est, je crois, le seul qui soit souhaitable dans des sociétés démocratiques ».


Certes, a-t-il reconnu, « il y a des sujets sur lesquelles on a du retard ». Mais il y en a d’autres « sur lesquels on est en avance », et ça « il ne faut pas l’oublier », a conclu le chef de l’État.


 


Maria-Angélica Bailly


 


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