La troisième
édition de Viva Technology, le Salon annuel de l’innovation et des start-ups co
organisé par Les Echos et Publicis, a
rencontré un vif succès cette année avec près de cent mille visiteurs et mille
huit cents start-up présentes. Outre le président de la République, Emmanuel
Macron, qui a inauguré le Salon, plus de quatre cents intervenants parmi les
plus prestigieux du monde de la Tech (dont Mark Zuckerberg, le fondateur de
Facebook) se sont exprimés et ont fait part de leur vision du monde numérique
de demain. Robots, réalité virtuelle et augmentée, véhicules autonomes… les
visiteurs ont pu également découvrir certaines innovations qui vont changer
leur vie.
« L’édition
2018 de Vivatech revient avec une ambition internationale renforcée et la
présentation des innovations les plus impactantes et spectaculaires ». « Pour les startup, les entrepreneurs en
herbe ou les étudiants, la programmation de cette année, les grands partenaires
ou encore les grands intervenants vont faire de l’édition 2018 une ouverture
accélérée vers le futur », ont
promis, avant la tenue du Salon, Pierre Louette, président directeur
général du groupe Les Echos-Le Parisien, et Maurice Lévy,
président du conseil de surveillance Publicis
Groupe, les représentants des deux instances
organisatrices de l’événement.
Promesses tenues, puisque, durant ces trois jours, les
cent mille personnes venues visiter le Salon ont fait un saut dans le futur
grâce à la présence de nombreux robots, avatars numériques, technologies de réalité
virtuelle… La manifestation a également attiré de nombreux patrons internationaux,
des start-up et investisseurs venus du monde entier. « Viva Tech s’est, de l’avis de tous,
installé comme un rendez-vous incontournable des
innovateurs en Europe et aujourd’hui dans le monde », a ainsi déclaré Emmanuel Macron en
inaugurant l’exposition. Afin de démontrer à quel point l’Hexagone est l’un des
leaders européens du monde de la haute technologie en Europe, le président de
la République l’a assuré : « 2017 a été une année record pour la French Tech avec deux milliards et demi investis dans les startup », a-t-il précisé. « Le pays a changé et vous êtes les acteurs essentiels de ce changement », a-t-il enfin lancé à l’adresse des nombreux
startuppeurs et innovateurs présents dans la salle.
Les plus grands noms de la Tech
Cette année, un des invités d’honneur du Salon n’était
autre que Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook. Accueilli par une salle de
mille cinq cents personnes sur le Stage One de Viva Tech, ce dernier a réitéré
les engagements de son réseau social sur la fermeture des faux comptes, son
désir d’investir dans l’intelligence artificielle, et s’est réjoui de l’arrivée
du RGPD en Europe (ce qui a un peu étonné l’assemblée, étant donné qu’à l’annonce
du règlement, le patron de Facebook n’avait pas été très enthousiaste, déclarant
que son entreprise, présente partout dans le monde, ne pouvait se permettre d’appliquer le droit de chaque pays…) : « L’une des choses que peut faire une bonne
régulation, c’est d’augmenter le degré de confiance et d’assurer aux utilisateurs
le bon respect de leurs données personnelles ». Pour lui, la
France est un extraordinaire vivier de talents, c’est
donc un pays où il faut investir dans le secteur de
l’IA.
Sur cette même scène, se sont également
succédé d’autres personnalités comme Satya Nadella, le
directeur général de Microsoft Corporation ; Ginni
Rometty, la PDG d’IBM ; Sophier Heller, Chief
Operating Officer de Retail Banking & Services
chez BNP Paribas ; Bernard Arnault, PDG de LVMH ;
Isabelle Kocher, directrice générale de Engie, etc. Les technologies les plus avancées qui vont transformer la société de demain ont été présentées sur la scène Futurtech. Ainsi, Rachel Haurwitz a présenté sa start-up Caribou Biosciences qui étudie les avancées permises par la technique CRISPR des « ciseaux moléculaires ». Ces derniers permettent d’éditer les
brins d’ADN pour guérir certaines maladies grâce à des outils d’édition
génétique. Quant à Bo Ewald, il a fait part de ses ambitions à la tête de
D-Wave Systems, la première entreprise commerciale d’informatique quantique au
monde.
Sur la scène d’Afri@tech, il a été question de « prendre le pouls d’un continent en pleine effervescence
». Par exemple Aaron Fu,
directeur de la start-up Mest, entrepreneur et conseiller stratégique,
a expliqué qu’il souhaitait apporter le meilleur à l’innovation en Afrique. Ce
qui l’a amené à questionner tous les modèles économiques existants, et à
rechercher les business les plus prometteurs.
L’ambition des intervenants de la scène Impact Summit
était, elle, d’« améliorer nos sociétés
grâce à la technologie ». C’est ainsi la volonté de Leila Janah,
fondatrice de Samasource dont le credo est « mieux vaut apprendre à pêcher à celui qui
a faim que de lui offrir un poisson ». C’est pourquoi son entreprise travaille
sur des alternatives à l’aide
humanitaire classique, afin de mieux combattre les inégalités.
La scène Start-up stage a de son côté accueilli, entre
autres, Frédéric Mazzella, fondateur de BlaBlaCar, qui, en quelques années, a
transformé sa start-up en licorne (pour rappel, une licorne est une start-up
valorisée à plus d’un milliard de dollars) ; et Saeed Amidi, PDG de Plug and
Play, un des plus grands accélérateurs de la Silicon Valley.
Des expériences et innovations
extraordinaires
Pour cette 3e édition de Viva Tech, de très nombreux
robots étaient présents au Salon, mais aussi les dernières innovations en
intelligence artificielle ou en réalité virtuelle. « Il ne faut pas avoir peur du robot, mais il faut que le robot soit toujours domestiqué par l’humain et que l’humain y ait toujours sa place », a déclaré le président Macron lors de son discours. Les concepteurs de
ces robots l’ont bien compris, puisque de nombreuses « machines » présentes lors de l’événement avaient
pour principale mission d’aider l’homme dans son travail ou de veiller à sa
santé.
Ainsi, les plus chanceux des visiteurs ont pu découvrir,
sur l’espace Discovery d’EDF (un des partenaires de Viva Tech), une sélection de
quarante start-up aux technologies les plus innovantes. Parmi elles : Cabin3D
et ses cabines d’essayage virtuel ; Holusion et ses hologrammes de poche pour
tous ; Medicsen, qui a développé de l’Intelligence artificielle pour les malades
du diabète ; ZephyrSolar et ses ballons solaires, mais aussi JOE de Ludocare
qui aide les enfants asthmatiques, ainsi que les robots fermiers de NeoFarm…
Sur la scène Robot Park (animée par EDF également), dix
robots coups de coeur ont été présentés pour la première fois en France, telle
que Aida de Unsupervised, le robot de
La Poste qui aide le facteur dans sa tournée et porte
les colis encombrants. Les visiteurs ont pu également assister au SumoBot
Challenge, une compétition de robots « mini-sumo », mais aussi à un spectacle de
danse réalisé par deux anciens danseurs de Madonna, Yaman Okur et Émilie Capal.
Une performance mêlant effets visuels, robots et arts de la scène. Sur le VR
Park de la société Alibaba, les amateurs de réalité virtuelle ont pu remonter
le temps lors d’une expérience virtuelle à plusieurs (social VR) et admirer les
pyramides d’Égypte. Mk2 a présenté le mk2 VR Pod, la meilleure solution de
réalité virtuelle pour les professionnels, selon ses créateurs. Enfin, les
visiteurs ont pu découvrir Chocolate, une expérience musicale, psychédélique et
colorée, retraçant l’histoire de la vie, créée par Tyler Hurd et Life of Us.
Enfin, sur la scène Mobility Park de Viva Tech, ont été
présentés les transports de demain : véhicules autonomes ou même volants.
Seabubbles a ainsi présenté son taxi conçu pour voler au-dessus de la Seine. Le
public a également pu admirer Navya Autonom Cab, le premier robot taxi du marché
; mais aussi Coup et son nouveau modèle de scooter électrique et connecté ; et
Ujet le scooter électrique qui combine haute technologie et élégance tout en étant
pliable, connecté et facile à charger. Durant ces trois jours, les amateurs
d’art numérique ont également pu admirer l’œuvre Fractal Flowers de Miguel
Chevalier – artiste, pionnier de l’art virtuel et numérique, en partenariat avec
la RMN Grand Palais, qui a organisé l’exposition Artistes et Robots. Sa
composition transcrit « une
nature numérique, créée par des algorithmes qui
réinventent la botanique dans un foisonnement de
couleurs et de formes ». De plus,
l’interactivité y joue également un rôle d’importance. « Des capteurs de présence influent sur les fleurs de ce jardin qui évoluent en fonction des visiteurs, dont le passage s’apparente alors à un souffle de vent susceptible de faire plier la plante… »
La technologie au service du plus grand
nombre
Pour les organisateurs du Salon, les nouvelles technologies
(big data, IA et Internet of Things) ont notamment
pour rôle d’améliorer la vie des concitoyens, mais aussi d’apporter des
solutions économiques et sociales à nos problématiques gouvernementales. C’était
ainsi l’objectif des initiatives « Tech for good » de Viva Tech.
Sur l’espace Stage X, un cycle de conférences « Impact Summit », a permis à des entrepreneurs sociaux et
leaders de la Tech de partager leur vision des nouvelles technologies qui ont
un impact positif sur la société, l’environnement…
Organisé par Sparknews, Positive Impact challenge, a
pour sa part permis aux start-up qui ont un impact positif sur la société de
pitcher devant un jury de journalistes sur deux thèmes : « Rendre notre monde plus durable : quelles solutions pour mieux trier, pour réduire et recycler nos déchets ? » et « Mieux vivre chez soi et avec les autres :
quels
nouveaux modèles autour de l’habitat,
générateurs de lien social et d’impact environnemental ? ».
Les meilleurs orateurs ont vu leur initiative relayée par
les médias partenaires du challenge. Autre manifestation : la remise, samedi 26
mai, des prix du concours « Make
our planet green again », le plus
grand concours jamais organisé en matière d’innovation et de développement
durable doté d’un million d’euros, présenté par Marie Drucker et organisé par
la Fondation FAMAE. Parmi le jury, on comptait Cédric Villani, mathématicien et
homme politique. Plus de mille cinq cents candidats issus de soixante-dix pays
y ont participé, et plus de soixante universités et grandes écoles étaient représentées.
A la recherche de talents
La révolution numérique, en marche depuis déjà
quelques années, nécessite de nombreux talents pour la faire advenir. En outre,
du fait de la transformation de nombreuses professions, de nouveaux métiers sont actuellement en train
d’émerger, créant de nombreuses opportunités de travail. Dans cette nouvelle
édition, les organisateurs de Viva Tech ont mis l’accent sur les sujets liés au
recrutement et au mentoring. Ainsi, toute la journée du samedi sur le Scale Up Lounge,
ont eu lieu des séances de coaching de jeunes, par les parrains et marraines de
l’association « Nos quartiers ont du
Talent ».
Développement personnel, préparation aux entretiens de
recrutement, CV et lettres de motivation… tout a été fait pour que les jeunes de NQT
soient préparés au mieux pour trouver un travail.
Le samedi 26 mai encore, en partenariat avec la mairie
de Paris, des cours de coding à destination notamment des populations éloignées
de l’emploi (demandeurs d’emploi, jeunes en décrochage…) ont eu lieu dans
l’Equality Lounge. Durant cette manifestation de nombreux awards et récompenses
ont été distribués. Ainsi, LVMH a remis pour la seconde année consécutive le LVMH
Innovation Award à l’une des trente startup finalistes, présentes sur le Luxury Lab LVMH.
Venues de Chine, du Canada, d’Israël, de Corée du Sud,
du Royaume-Uni, des États-Unis, mais aussi de France, toutes les start-up ont
eu l’occasion de pitcher pour présenter leur modèle.
Viva technology 2018 s’est conclu par un grand concert
de musique présenté par Sony Music sur la scène Viva Live. Le groupe ALB, nommé
dans la catégorie « album de musiques
électroniques dance » aux Victoires de la Musique 2018, a livré une éblouissante
performance musicale, scénographique et technologique.
Maria-Angélica Bailly