Journal Spécial des Sociétés n°39 - Refondation de l'école de la République

Publié le 18/05/2016 à 08:39

Les 2 et 3 mai, le palais Brongniart accueillait les journées de la refondation de l’école de la République. Ce colloque de travail qui réunissait près de deux mille acteurs de l’éducation a été largement animé par les proches du Président de la République. En effet, se sont succédés sur la scène, les trois ministres de l’éducation nationale de François Hollande, François Hollande lui-même, et en clôture, le premier ministre, Manuel Valls.

Vincent Peillon considère les réformes de l’enseignement comme un moyen de lutte contre les inégalités sociales, selon lui, « la réussite de tous permet à chacun une plus grande émancipation ». L’école transmet les valeurs de la République et se pose en gardienne de la démocratie, « par l’exercice de l’intelligence critique, par le respect de chaque individu, par la pensée profonde de ce que veut dire notre devise ‘‘Liberté-égalité-Fraternité’’ ».

Benoît Hamon estime que le pessimisme français qui provient de la crise, n’épargne pas notre pacte républicain et son école. D’une part, « notre système scolaire est ségrégatif et reproductif », et d’autre part sa nature a évolué pour devenir un service de consommation qui, pour certains idéologues, doit « se concentrer sur l’employabilité des élèves qu’elle forme ». Cependant, il faut se montrer réaliste et considérer que les problèmes scolaires ne peuvent se traiter indépendamment des problèmes sociaux, ils sont intimement liés.

Pour Najat Vallaud-Belkacem, la refondation s’impose comme une évidence, « on change les choses généralement pour deux raisons : la première, c’est quand le but recherché n’est plus atteint, la deuxième, c’est quand le cadre dans lequel on évolue a tellement changé qu’il n’est plus possible de ne pas en tenir compte. Et bien s’agissant de l’école, ces deux facteurs ont joué ». Souhaitons que l’éducation rassemble par delà les postures idéologiques, car elle propose de donner du sens aux élèves confrontés à un monde consumériste qui, lui, n’en offre pas.