ACTUALITÉ

L’adoption du projet de loi relatif à la création, à l’architecture et au patrimoine, par Françoise Férat

L’adoption du projet de loi relatif à la création, à l’architecture et au patrimoine, par Françoise Férat
Publié le 25/10/2016 à 10:53

Presque un an après son dépôt sur le bureau de l’Assemblée nationale, le projet de loi relatif à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine, si longtemps attendu, est enfin arrivé au terme de son parcours le 29 juin dernier.


C’est désormais assez rare, mais l’Assemblée nationale et le Sénat sont parvenus à trouver un compromis sur ce texte, malgré les divergences substantielles qui existaient à l’origine, en particulier sur les volets consacrés à l’archéologie préventive et au patrimoine. Les travaux menés au cours des deux lectures du texte ne sont sans doute pas étrangers à l’obtention d’un accord.


La recherche d’un consensus aura nécessité certaines concessions. Mais, il faut garder à l’esprit que nous avons gagné davantage en parvenant à un compromis. En effet, toutes les améliorations apportées par le Sénat, notamment sur l’ensemble du texte, auraient été menacées ; que ce soit pour les contributions sur l’archéologie préventive et, plus encore, sur le patrimoine. Les nombreuses dispositions introduites pour préserver les intérêts des collectivités territoriales, maintenir un haut niveau de protection du patrimoine dans notre pays ou empêcher la remise en cause de l’ouverture à la concurrence du secteur de l’archéologie préventive, auraient été balayées.


Il fallait trouver un équilibre entre les acteurs, c’est chose faite.


Sur le volet patrimoine, il est vrai que l’essentiel du compromis s’est dessiné dès la deuxième lecture, l’Assemblée nationale ayant, à ce stade, souscrit à la majeure partie du texte, pourtant profondément remanié. C’est en grande partie grâce au travail sénatorial que le patrimoine devrait continuer, à l’avenir, à être protégé à son plus haut niveau.


Concernant le nouveau régime des sites patrimoniaux remarquables amené à remplacer les actuels secteurs sauvegardés, ZPPAUP et AVAP, c’est le Sénat qui est à l’origine des principaux apports parlementaires au texte déposé à l’origine par le Gouvernement, qu’il s’agisse :


de l’inscription des dispositions relatives à la protection du patrimoine, non pas directement dans le plan local d’urbanisme, mais dans un règlement annexé à celui-ci, ce qui devrait grandement améliorer leur pérennité ;


de la co-construction des plans de sauvegarde et de mise en valeur entre l’État et les collectivités territoriales ;


de la création obligatoire d’une commission locale pour faciliter la médiation et la participation ;


ou de l’association plus étroite des communes concernées à l’élaboration des documents de protection, lorsque cette compétence relève de l’échelon intercommunal.


Le Sénat a joué également un rôle significatif sur les autres aspects du volet patrimoine et a renforcé le rôle de la Commission nationale et obtenu qu’elle puisse être consultée lors de l’aliénation de monuments historiques appartenant à l’État.


Une avancée importante a également été faite concernant l’archéologie préventive. Le texte adopté s’est largement inspiré des positions défendues par le Sénat au cours des deux lectures. (…)


 

Françoise Férat,

sénateur de la Marne,

Rapporteur du projet de loi relatif à la création,
à l’architecture et au patrimoine

 

Retrouvez la suite de cet article dans le Journal Spécial des Sociétés n° 80 du 22 octobre 2016

S’abonner au journal

 

 

0 commentaire
Poster

Nos derniers articles