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Union européenne : Panorama de l’immatriculation des entreprises

Union européenne : Panorama de l’immatriculation des entreprises
Publié le 27/10/2016 à 15:40

Le Conseil National des Greffiers des Tribunaux de Commerce (CNGTC) a publié une étude sur l’immatriculation des entreprises dans l’Union européenne. Ce panorama offre une comparaison intéressante des différents modèles des pays de l’UE. La France est parmi les plus efficaces.



L’immatriculation d’une entreprise est un acte public très important, car cela participe au développement de la confiance économique et à la sécurisation des opérations. Une étude menée par le CNGTC a comparé cette démarche dans les pays de l’UE en retenant trois critères : le délai d’immatriculation, le tarif de l’immatriculation et le prix d’un extrait authentique d’immatriculation. En Europe, les conditions d’immatriculation d’une entreprise diffèrent d’un pays à l’autre. L’étude a choisi d’effectuer une analyse comparée de l’immatriculation des Sociétés Anonymes à Responsabilité Limitée (S.A.R.L) puisqu’elles constituent la forme la plus utilisée par les entrepreneurs européens.


Les États-membres de l’Union européenne disposent tous d’un ou plusieurs registres de commerce. Il peut être organisé au niveau national, régional ou local. Le service de base que tous les pays proposent consiste à vérifier et à enregistrer les informations déclarées par les sociétés (forme juridique, siège social, représentants légaux, etc.) et à mettre ces informations à la disposition du public. Il y a ensuite toute une offre de service qui diffère d’un pays à l’autre. Aujourd’hui, ces informations issues des registres de commerce sont consultables dans tous les États-membres de l’UE.



Le développement de l’enregistrement en ligne


La directive 2003/58/CE impose à tous les États-membres de mettre en place des registres de commerce électronique pour 2017. C’est à cette date également qu’a été fixée l’interconnexion des registres centraux, du commerce et des sociétés en Europe. Certains pays n’ont pas attendu une directive pour mettre en place l’immatriculation en ligne. Certains comme la Slovénie, la Hongrie ou la Lettonie ont même choisi le tout digital. Cela a contribué à réduire considérablement le traitement de l’inscription. Il est ainsi possible dans de nombreux pays d’immatriculer une entreprise dans les 24?heures. C’est par exemple le cas aux Pays-Bas,au Royaume-Uni, en Italie, en France, mais également en Estonie ou à Malte. Le délai s’étire jusqu’à 2?ou 3?semaines dans des pays comme la Pologne, la République-Tchèque ou le Portugal.


L’étude révèle des chiffres étonnants concernant des pays que l’on imagine très accueillants pour les entreprises. En Allemagne et en Suède par exemple, les délais maximums pour une immatriculation peuvent atteindre 10?jours. Le document précise néanmoins que « les données recueillies doivent être prises avec précaution tant les chiffres peuvent varier, en fonction de la typologie des dossiers ».


 

Un coût d’immatriculation généralement modeste


L’étude s’est adonnée ici à un exercice difficile. Il est en effet très compliqué de comparer les tarifs des immatriculations dans les différents pays de l’UE étant donné la diversité des situations : intervention d’un notaire requise ou pas, procédure en ligne ou via la poste, taxe ou non, service financé par l’impôt ou l’utilisateur, taille de l’entreprise, etc. Cette tarification oscille entre la gratuité dans quelques pays où le financement est assuré par l’État et plusieurs centaines d’euros dans la majorité des États-membres.


De façon générale, l’immatriculation peut se faire directement par le chef d’entreprise, mais dans certains pays comme en Espagne ou aux Pays-Bas, seul le notaire est habilité à procéder à l’immatriculation.


Quoi qu’il en soit, le prix d’immatriculation en Europe est généralement modeste. Le tarif de cette étape indispensable à la création d’une entreprise peut être une mesure d’attractivité d’un territoire. Même si le développement de l’immatriculation en ligne ces dernières années a contribué à réduire les coûts.



Les registres du commerce globalement identiques



L’extrait du registre du commerce reflète la situation de la société au moment de son émission, c’est en quelque sorte le passeport de l’entreprise. La délivrance d’un document officiel et légal attestant de l’existence juridique d’une entreprise commerciale revêt des formes variables en Europe, mais la délivrance d’un extrait par voie électronique par l’autorité chargée de l’immatriculation des entreprises constitue la norme en Europe. Ce document fait foi pour les démarches administratives, telles qu’une candidature à un appel d’offres public ou l’ouverture d’un compte en banque professionnel.

 

Victor Bretonnier


 


Retrouvez la suite de cet article dans le Journal Spécial des Sociétés n°81 du 26 ocobre 2016

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