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« Nous souhaitons co-construire, main dans la main avec les pouvoirs publics, la santé de demain. » - Entretien avec Elie Dan Mimouni, co-fondateur du service de téléconsultation MEDADOM

« Nous souhaitons co-construire, main dans la main avec les pouvoirs publics, la santé de demain. »  -  Entretien avec Elie Dan Mimouni, co-fondateur du service de téléconsultation MEDADOM
Publié le 18/06/2021 à 11:01

Acteur majeur de la télémédecine en France, MEDADOM est une application de téléconsultation qui entend lutter contre les déserts médicaux en France, en offrant aux patients un accès aux soins non programmés, partout sur le territoire. Depuis sa fondation en 2017, cette entreprise familiale a le vent en poupe ! Après avoir levé 40 millions d’euros en novembre dernier, MEDADOM a récemment intégré la Frenchtech, le label officiel des start-up françaises. Entretien avec son cofondateur, Elie Dan Mimouni.

 

 

 

MEDADOM a été fondée en 2017. Pouvez-vous revenir sur sa création et nous présenter ses services ?

MEDADOM est née d’un triple constat. D’abord, la problématique liée à l’accès aux soins. Certains territoires souffrent gravement de déserts médicaux, et leurs habitants rencontrent des difficultés à se soigner. Ensuite, l’engorgement des urgences, qui apparaissent pour certains comme l’unique réponse, alors qu’elles sont censées répondre à une urgence médicale. Enfin, le souhait, chez les jeunes médecins surtout, d’exercer autrement, notamment en utilisant les outils numériques.

Face à ce constat, nous avons fondé MEDADOM en 2017, qui proposait initialement des outils visant à faciliter la planification des visites à domicile. Puis, en 2018, MEDADOM a évolué avec le lancement des téléconsultations. Nous continuons notre déploiement, avec la création de bornes et cabines dans les officines, service lancé en 2019. Car en effet, quand un médecin n’est pas disponible, le premier réflexe du patient est alors de se rendre dans les pharmacies pour obtenir un diagnostic. Notre service de bornes est destiné à tous, aussi, les patients sont naturellement accompagnés dans leur utilisation.

Aujourd’hui, nous continuons à nous déployer : 1 000 bornes ont été installées sur le territoire national, et 125 collaborateurs travaillent chez MEDADOM.

 

 

Vous êtes trois à avoir fondé MEDADOM. En quoi vos profils sont-ils apparus complémentaires dans cette aventure ?

Tout à fait, nous sommes trois co-fondateurs. Il y a mon père, Charles Mimouni, médecin et président de MEDADOM. Son expertise du milieu médical a été précieuse lors de la création de la société. Il y a aussi Nathaniel Bern, un ami de longue date spécialisé dans les nouvelles technologies. II nous a particulièrement apporté ses connaissances techniques. J’ai, pour ma part, fait des études de médecine et m’intéresse spécifiquement à la e-santé. Chacun de nous a apporté sa pierre à l’édifice dans la fondation de MEDAMOM, avec ses expériences propres. Nos profils sont très vite apparus complémentaires.

 

 

« Le Covid a accéléré les choses : il a mis en évidence la pertinence de la télémédecine et a ouvert d’autres horizons sur les perspectives de cette pratique. »

 

 

 

 

Quels sont, selon vous, les avantages à entreprendre en famille ? Vous êtes-vous imposés des règles ?

Il était important, voire primordial pour nous, de travailler avec des personnes de confiance, avec lesquelles nous partageons la même vision.

Nous connaissons nos modes de fonctionnement respectifs. Cela fait gagner un temps précieux dans le travail et la prise de décision. On se connaît par cœur. Nous sommes aussi assez proches pour se dire les choses honnêtement, sans avoir peur de se froisser. Cela fait grandement avancer une entreprise.

Nous n’avons pas établi de règles à proprement parler, mais nous travaillons dans l’entente et le respect, comme avec tout collaborateur.

 

 

Quels impacts la pandémie de Covid a-t-elle eu sur votre activité ? Comment vous êtes-vous adaptés ? Avez-vous modifié votre façon de travailler ?

La crise est apparue comme un catalyseur pour la téléconsultation, tant du côté des médecins qui ont plus facilement, connu, reconnu et accepté cette pratique, que des patients ; et même auprès des pouvoirs publics eux-mêmes qui ont fortement développé ce service. La téléconsultation a en effet connu un large déploiement depuis le début de la pandémie. Elle est apparue comme une solution, une réelle réponse.

Le Covid a accéléré les choses : elle a mis en évidence la pertinence de la télémédecine et a ouvert d’autres horizons sur les perspectives de cette pratique.

Au niveau de nos modes de Travail en interne, nous avons également dû nous adapter, comme l’ont fait toutes les entreprises. Nous avons mis en place des mesures pour limiter la propagation du virus.

 

 

Il y a quelques mois, MEDADOM a rejoint le bastion de la Frenchtech, regroupant les 120 start-up les plus prometteuses en France ! Qu’est-ce que cela vous a apporté ?

La Frenchtech est un label national référençant les jeunes entreprises les plus innovantes et prometteuses. Nous sommes très fiers que notre candidature ait été retenue et de pouvoir porter cette année ses couleurs !

Cela nous offre indéniablement une meilleure visibilité, mais aussi de meilleurs échanges avec les pouvoirs publics qui posent un regard attentif sur la digitalisation dans le secteur de la santé. Nous souhaitons co-construire, main dans la main avec les pouvoirs publics, la santé de demain, tout en restant en phase avec le cadre dans lequel on évolue.

 

 

Enfin, quels sont vos projets à venir ?

MEDADOM met aujourd’hui en relation des patients avec des médecins généralistes. Les médecins sont partenaires et référencés sur la plateforme. À terme, nous souhaiterions développer d’autres spécialités pour répondre à la désertification médicale en ouvrant notre offre aux médecines spécialisées.

Dans le cadre de notre mission de rendre accessibles les soins au plus grand nombre, nous ambitionnons aussi de disposer de 25 000 bornes et cabines d’ici 2024, sur tout le territoire national.

Propos recueillis par Constance Périn

 

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