La 6e édition
du concours d’éloquence Gisèle Halimi a récompensé cette année la sage-femme Anna Roy pour son discours fort sur le thème de l'IVG, le 13 février, au théâtre de l’Odéon à Paris.
Pour sa 6e
édition, le concours d’éloquence Gisèle Halimi, dédié aux droits des femmes et tirant son nom de l'avocate militante féministe (décédée en 2020), a fait son retour au théâtre de l’Odéon à Paris, le 13 février. La compétition organisée par la Fondation des femmes a eu lieu en présence d’un jury très engagé dans la cause féminine, dont la Première présidente de la cour d’appel
de Poitiers, Gwenola Joly-Coz.
Devant une salle comble, les
candidat.e.s pré-sélectionné.e.s ont donné de la voix pour dénoncer le sexisme et
s’élever contre les violences faites aux femmes, au gré de
discours « plein d’émotions », mais aussi
porteurs « de joie et d’espoir ». À la suite des discours
des huit personnes en lice pour le prix le plus prestigieux de la soirée, c’est
finalement Anna Roy, sage-femme militante, autrice, chroniqueuse et
réalisatrice de podcasts qui a remporté le Prix Gisèle Halimi pour son discours
ayant pour thème « IVG : serons-nous un jour fondamentalement
libres ? ». « La liberté des femmes est menacée par le
jugement qui pèse sur elles, sur leurs corps, leurs cœurs, leurs têtes et leurs
vies. Jugement partout, omniprésent, individuel et collectif. Les femmes ne
sont pas protégées comme le sont les hommes », s’est-elle indignée
sous le regard attentif du jury.
Cette 6e édition a
également récompensé une autre candidate avec son prix coup de cœur, décerné à Bertille
Kerouault, étudiante en master d’économie,
pour son discours « Simones, on prend le relai ». « Je suis
citoyenne grâce à Olympe de Gouges, fière de mes origines grâce à Annie Ernaux,
et intelligente de par Hannah Arendt. La science m’est accessible depuis Marie
Curie et je n’ai plus peur de l’événement grâce à Gisèle Halimi »,
s’est-elle fièrement exprimée.
Des distinctions spéciales
inédites pour cette 6e édition
Par ailleurs, nouveauté de
cette édition 2023 : la remise de distinctions spéciales pour les huit
candidat.e.s. Ainsi, Negar Haeri, avocate pénaliste, a reçu le prix de la
justesse pour « Violences faites aux femmes, une injustice spécialisée ? » ;
Blandine Métayer, actrice et autrice militante, le prix de la sororité pour «
Combien vaut la vie des femmes ? » ; Emma Angelelli, étudiante en master de
droit public, celui de la conviction pour « Femmes : à notre santé ! » ; Anina
Ciuciu, avocate et présidente d’ASKOLA, celui de l’émotion avec « Indépendance
économique des femmes : à quel prix ? » ; Soudeh Rad, créateur.rice de
Spectrum, a reçu le prix du courage pour « Féminisme, l’étincelle des
révolutions » ; Sikou Niakate, auteur réalisateur, celui de la lucidité avec «
La France, pays des droits des hommes ? » ; Bertille Kerouault a également reçu
le prix de la poésie, et la lauréate du Prix Gisèle Halimi, Anna Roy, celui de
l’humanité.
Allison
Vaslin