Le préfet et le parquet de
Versailles comptent réduire l’activité de narcotrafic dans le département en
renforçant la prévention et en s’adaptant aux nouvelles formes de trafic. L’efficacité
du dispositif sera suivie par un comité de pilotage.
Le préfet des Yvelines a
présenté lundi 20 janvier un plan de lutte contre le trafic de stupéfiants, « fléau
qui touche le département des Yvelines de la même façon que l’ensemble du
territoire », a affirmé Frédéric Rose. Le préfet du département s’est
enorgueilli d’une réduction de 20 % des points de deal depuis 2023, malgré une
augmentation des infractions liées au trafic de stupéfiants constatées de 11 %,
dont 6100 ont donné lieu à des amendes forfaitaires délictuelles. 530 auteurs
de trafic ou de revente de stupéfiants ont par ailleurs été interpellés en 2024
dans le département.
Un plan de lutte conçu en
coopération avec le parquet de Versailles qui se divise en quatre points
d’action. Le premier axe concerne la prévention contre la consommation de
stupéfiants, en renforçant les coopérations entre les différents acteurs, des
services de l’État aux collectivités. Dans un communiqué, la préfecture rappelle
les actions déjà effectuées, à commencer par des séances de sensibilisation
destinées aux collégiens et lycéens, et des formations pour aider le personnel
encadrant à agir en cas de consommation d’un élève. Ces initiatives « seront,
dorénavant, systématiquement suivies et évaluées », assure la
préfecture.
L’administration compte aussi
améliorer les outils de lutte directe contre les trafics, en renforçant
l’antenne territoriale de l’Office anti-stupéfiants (Ofast) qui se concentrera
sur le démantèlement des organisations criminelles à grande échelle. La cellule
de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS 78), qui fait le lien
entre plusieurs services de police, de gendarmerie et de douane, renforcera ses
capacités de collecte et d’analyse du renseignement local.
Mieux lutter contre « l’ubérisation du trafic »
Une stratégie d’adaptation du
renseignement criminel aux nouvelles formes de trafic sera mise en œuvre pour
faire « face à l’ubérisation du trafic ». Le plan prévoit
la formation systématique des effectifs des nouvelles techniques d’enquête
liées aux nouvelles technologies, afin de pouvoir surveiller les réseaux
sociaux mais aussi le dark web. L’analyse des transactions considérées comme
suspectes sera améliorée.
Sur la répression de la
filière, le préfet compte continuer de s’appuyer sur l’amende forfaitaire
délictuelle, appliquée à l’usage de stupéfiants depuis 2020, et le dispositif
« Place nette », lancé dans le pays en 2023. Objectif : aboutir
à une « systématisation de la répression ». Plusieurs actions
ont été menées dans le département l’an dernier, notamment à Guyancourt et
Plaisir.
Un comité de pilotage sera
instauré pour évaluer l’état d’avancement du plan, assuré conjointement par le
préfet et le procureur de la République et réunissant tous les six mois « l’ensemble
des acteurs impliqués dans la lutte contre le trafic de stupéfiants dans le
département (police, gendarmerie, douanes, services judiciaires, etc.) afin de
coordonner les actions sur le terrain et dans le temps », précise la
préfecture dans son communiqué. Cette évaluation prendra en compte le nombre
d’interpellations pour trafic et revente de produits stupéfiants, le nombre
d’amendes forfaitaires délictuelles dressées pour détention de stupéfiants, le
nombre d’interpellations pour conduite sous l’emprise de stupéfiants et le
montant des saisies des avoirs criminels.
« Ce plan est bien
plus qu’une série de mesures : il représente une volonté d’agir de manière
concertée, coordonnée et sans relâche pour éradiquer les réseaux criminels »,
a soutenu la procureure
de la République de Versailles sortante, Maryvonne Caillibotte,
lundi 20 janvier. Reste à voir si les résultats suivront.
Alexis
Duvauchelle