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(92) Le directeur du SPIP des Hauts-de-Seine souhaite obtenir la pleine automaticité de la personne détenue à la fin de la détention

(92) Le directeur du SPIP des Hauts-de-Seine souhaite obtenir la pleine automaticité de la personne détenue à la fin de la détention
Publié le 23/05/2023 à 18:16

Une volonté dont a fait part Laurent Ludowicz lors de la visite de la commission des Affaires sociales et de la Santé du CESE au centre pénitentiaire de Nanterre début mai, et ce dans le but de faciliter la réinsertion des détenus et de renforcer l’accompagnement déjà mis en place.

Mieux réinsérer pour « dépeupler » les prisons ? C’est ce à quoi aspire le directeur du SPIP des Hauts-de-Seine Laurent Ludowicz, qui espère obtenir la pleine automaticité de la personne détenue à trois mois de sa sortie : « C’est une responsabilité que nous endosserions, en sachant qu’il y a cette pleine automaticité de la sortie de détention, que de préparer cette sortie à moins de trois mois de la sortie de prison », s’est-il exprimé dans une vidéo du CESE.

Cette idée, évoquée lors de la visite de la commission des Affaires sociales et de la Santé du CESE au centre pénitentiaire de Nanterre le 10 mai dernier, viendrait compléter des actions déjà mises en œuvre dans ce centre pénitentiaire, choisi pour la visite de par son caractère représentatif de la surpopulation que connaissent les prisons françaises.

Des régimes de semi-liberté pour les détenus ont été mis en place afin de faciliter leur réinsertion, mais aussi pour éviter les risques de récidive qui, de surcroît, participent à la surpopulation carcérale.

Le directeur a également préconisé en amont de l’incarcération la surveillance électronique, outil « sous-utilisé » selon lui mais qui éviterait d’emprisonner une personne en attente de jugement, et ainsi d’accroître la surpopulation carcérale.

Par ailleurs, les possibilités pour les détenus de bénéficier d’un certain nombre de formations, d’emplois, d’activités, qui sont des « clés de réinsertion » selon Alain Dru, membre de la commission, ont notamment été à l’ordre du jour.

« Le choc carcéral est des plus néfastes »

Lors de cette visite, il a aussi été question des conditions de travail dans lesquelles les services pénitentiaires exercent, et le constat est simple : la surpopulation induit une surmobilisation des personnels, d’où cette volonté de réduire les effectifs des détenus par différentes actions.

En ce sens, le directeur, qui a rappelé que « la sanction pénale a tout autant voire plus de sens et d’efficacité que lorsque l’on condamne une personne à une peine alternative à l’incarcération », espère des élus qu’ils fassent œuvre de pédagogie « grâce à leur capacité à prendre la parole et à avoir le pouvoir d’infléchir certaines politiques publiques », dans le but de démontrer combien l'individualisation de la peine peut avoir du sens. Car si l’on pense que le choc carcéral peut être fructueux, « c’est tout à fait l’inverse que l’on constate, le choc carcéral [étant] généralement des plus néfastes », a expliqué le directeur du SPIP.

Pour Laurent Ludowicz, cette visite a été l’occasion de « souligner le travail fait en pluridisciplinarité par les personnels du service pénitentiaire d’insertion et de probation, en collaboration étroite avec les personnels du centre pénitentiaire, mais également des partenaires institutionnels et associatifs ».

Allison Vaslin


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