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(93) JO 2024 : à Bobigny, les comparutions immédiates ont bondi de 72% cet été

(93) JO 2024 : à Bobigny, les comparutions immédiates ont bondi de 72% cet été
Publié le 10/09/2024 à 15:31

Lors de l’audience de présentation des nouveaux magistrats et fonctionnaires du tribunal judiciaire de Bobigny ce 2 septembre 2024, le procureur de la République Éric Mathais a saisi l’occasion pour saluer les performances de la juridiction balbynienne. Il a souligné qu'au cours de la période olympique, jusqu’à trois audiences par jour ont été organisées pour traiter 620 dossiers, « dont plusieurs d’envergure ».

Lors de l’audience de présentation des nouveaux magistrats et fonctionnaires, qui s’est tenue le 2 septembre 2024, le procureur de la République Éric Mathais a exprimé sa satisfaction quant à la gestion de la période des Jeux olympiques. « Nous pouvons collectivement être fiers du résultat », s’est-il félicité devant les membres du tribunal, dissipant notamment les craintes d’un « risque de dépression post-JO » qui avait été identifié par le tribunal : « Comment déprimer alors que cet événement unique dans nos vies personnelles et professionnelles [...] s’est déroulé dans les meilleures conditions possibles ? » Et le magistrat d’assurer que l’expérience collective acquise lors de l’organisation des Jeux olympiques servira de leçon pour l’avenir du tribunal.

Évoquant le bilan des Jeux olympiques 2024, Éric Mathais a partagé certains chiffres clés dans un post sur LinkedIn. Il a notamment relayé les observations du président Peimane Ghaleh-Marzban durant l’audience, soulignant l’intensité de l’activité pénale durant les jeux, avec 105 audiences de comparution immédiate en juillet et août 2024, contre 61 à la même période l’an dernier, soit une hausse de 72%. Une intensité considérable qui s’est également manifestée dans le volume de dossiers traités : 620 au total, examinés au cours de trois audiences maximum par jour.

120 gardes à vue pendant la période des Jeux olympiques

Le procureur de la République a également avancé le nombre de 130 gardes à vue prises sur le ressort et gérés par le parquet de Bobigny entre le 24 juillet et le 31 août pour des infractions liées aux Jeux. Cela représente un tiers des gardes à vue prises sur l’ensemble du ressort de la cour d’appel de Paris. Parmi elles, 120 uniquement pendant la quinzaine olympique, dont une douzaine concernant des mineurs.

Malgré cette activité dense, Éric Mathais a exprimé un certain soulagement, soulignant que les prévisions tablaient sur une « activité pénale bien supérieure à ce qui a été constaté ». Il attribue cette bonne gestion à « la remarquable organisation policière » déployée pour assurer la sécurité des événements, qui selon lui a permis de maintenir la situation sous contrôle.

Les trois quarts des procédures liées aux Jeux olympiques sont désormais clôturées, ayant fait l'objet d'une orientation par le parquet. Sur les 62 affaires jugées poursuivables – les autres ayant été écartées pour des motifs juridiques tels que l'absence d'infraction, l'irresponsabilité pénale de l'auteur, ou encore l'impossibilité d'identifier l'auteur –, 18 % ont donné lieu à une alternative aux poursuites, tandis que 82 % ont abouti à des poursuites pénales. Parmi ces dernières, 60 % ont été traitées par défèrement, avec une présentation immédiate de l’auteur devant le tribunal, souvent via la procédure de comparution immédiate.

Le dispositif mis en place visait à traiter la majorité des infractions durant la période des Jeux olympiques, pour deux raisons : d'une part, de nombreux auteurs et victimes n’étaient pas résidents de Seine-Saint-Denis, voire pas résidents français, et, d'autre part, il était crucial de ne pas surcharger les dossiers du tribunal une fois les JO terminés. Un objectif « globalement atteint », a estimé le procureur et ce, malgré une activité pénale hors JO « particulièrement soutenue durant la période ».

Se servir du présent pour mieux aborder le futur

Comme héritage des Jeux, Éric Mathais envisage de pérenniser plusieurs dispositifs. Il souligne notamment l'intérêt de maintenir l'intensification des défèrements pour les alternatives aux poursuites, la pérennisation des notifications d'ordonnances pénales sur déféremment, ainsi que l'augmentation des capacités de traitement des comparutions immédiates. Le procureur de la République a également évoqué des projets majeurs pour le tribunal, notamment l'extension des infrastructures et l'accélération de la transition vers la dématérialisation des procédures pénales.

De telles perspectives annoncées comme « des axes majeurs des années à venir » par le procureur de la République, qui a également exprimé sa satisfaction de pouvoir compter sur les nouveaux magistrats et fonctionnaires pour « vivre et relever ces défis » aux côtés de l'équipe actuellement en place.

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Romain Tardino

 

 

 

 

 

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