C’est l’un des enseignements
du dernier baromètre de la gouvernance responsable, publié à l’issue des
assemblées générales 2024. De leur côté, près de 83
% des entreprises du CAC 40 ont communiqué sur des éléments de partage de la
valeur en 2024. Des chiffres en progression continue.
Les efforts des conseils
d’administration pour la responsabilité sociale des entreprises semblent se
poursuivre en 2024.
L'Institut français des
administrateurs (IFA), association indépendante, et la société de conseil Ethics
& Boards viennent de publier leur baromètre annuel de la gouvernance
responsable, qui analyse les évolutions significatives en la matière au sein des
entreprises du CAC 40 et du SBF 120. Cette nouvelle édition, à l’issue des
assemblées générales 2024, révèle que 86 % des conseils du SBF 120 sont
désormais dotés d'un comité en charge de la RSE/ESG, contre 80 % l’année d’avant.
Elles étaient 26 % en 2015.
Une dynamique qui « place
la France parmi les leaders mondiaux en matière de gouvernance responsable »,
souligne l’Institut dans un communiqué. A titre de comparaison, moins de 60 %
des grandes sociétés cotées anglo-saxonnes disposent d’un comité ESG/RSE. La
moyenne européenne, « Eurozone 300 », est également largement
inférieure (63 %) aux résultats français.
Des grandes entreprises plus
engagées sur l’environnement
Autre indicateur notable en
2024, 67 % des entreprises du SBF 120 se sont engagées auprès de l’initiative
SBTi, démarche qui vise à accompagner les entreprises à réduire leur empreinte
carbone, soit 1 point de plus par rapport à 2023. La France se distingue d’ailleurs
en matière d'engagement climatique, surpassant notamment le Royaume-Uni, les
États-Unis, l’Allemagne et l’Italie. Toutefois, seules 37 % des entreprises ont
fixé l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, conformément à
l’Accord de Paris.
Le baromètre montre également
un renforcement des compétences RSE/ESG au sein des conseils. Alors que 13 %
des conseils s’étaient formés à ces enjeux en 2021, ils sont désormais 35 % à
le faire en 2023. Sur l’ensemble de la
période 2021-2023, ce sont plus de la moitié des conseils d’administration du
CAC 40 qui ont organisé au moins une fois une formation RSE/ESG.
Davantage de communication
sur le partage de la valeur
Alors que le sujet du partage
de la valeur s’est inscrit dans le débat politique, avec un projet de loi
transposant l’accord national interprofessionnel (ANI) conclu entre les
syndicats et le patronat en 2023, 82,5 % des entreprises du CAC 40 ont
communiqué sur des éléments de partage de la valeur en 2024, « dont 75
% en éléments quantifiés » précise l’étude. Une progression de 27,5
points par rapport à l’année 2019.
Par ailleurs, 53 % des
conseils du SBF 120 ont mis en place un comité chargé des questions de
gouvernance, qui visent à renforcer la transparence, l’efficacité décisionnelle
et l’indépendance des conseils, tout en garantissant le respect des normes les
plus élevées dans les pratiques de gouvernance.
La dissociation des fonctions
continue de croître
En matière de répartition du
pouvoir au sein de l’entreprise, aujourd’hui, 70 % des conseils ont des
fonctions dissociées, soit une progression continue de cette tendance depuis
huit ans. Au-delà, « depuis 2015, la dissociation des fonctions de
président et de directeur général est devenue la norme au sein des conseils du
SBF 120 », précise le baromètre.
Parmi les 30 % des sociétés
ayant opté pour le cumul des fonctions de président du conseil d'administration
et de directeur général, une majorité est constituée d'entreprises contrôlées,
notamment familiales.
Par ailleurs, 78 % des
entreprises ont communiqué entre 2021 et 2023 sur l’évaluation de leur conseil
d’administration par un consultant externe. Le Code de gouvernement
d'entreprise des sociétés cotées AFEP-MEDEF - ensemble de recommandations à
leur égard - préconise aux entreprises qui s'y réfèrent, depuis sa révision en
juin 2013, de procéder à une évaluation tous les trois ans au moins, avec
l’aide d’un consultant extérieur. Mais ce n’est que la première fois cette
année que l’IFA – Ethics & Boards mesure l'adoption de cette pratique au
sein des entreprises du CAC 40. « Les résultats montrent donc que cette
recommandation est déjà largement suivie », met en exergue le
baromètre.
Un accès à la présidence des
conseils encore trop masculin
Côté diversité, les
entreprises cotées françaises ont des conseils plus internationaux (33 % des
administrateurs extranationaux) que dans d’autres pays européens, à l’exception
du Royaume-Uni (43 %).
Toutefois l’âge moyen est de
59,2 ans pour les administrateurs du SBF 120. Par ailleurs, si la mixité des
conseils, encouragée par la loi Copé-Zimmermann de 2011, est désormais
quasiment atteinte (48 % dans le CAC 40 et 47 % dans le SBF 120) et que la
France devance l’ensemble des grands pays mondiaux sur cet indicateur, « la
place des femmes (…) reste néanmoins à améliorer », souligne Floriane de
Saint Pierre, fondatrice d’Ethics & Boards.
En effet, en 2024, seules 14
femmes président un conseil d’administration du SBF 120 (11,7 %), « un
chiffre bien en deçà de la parité et des objectifs vers lesquels les sociétés
du SBF 120 devraient tendre », pointe le baromètre.
Bérengère
Margaritelli (avec communiqué)