ENTREPRISE

86 % des conseils du SBF 120 sont dotés d'un comité en charge de la RSE

86 % des conseils du SBF 120 sont dotés d'un comité en charge de la RSE
Le baromètre dévoile également un renforcement des compétences RSE/ESG au sein des conseils
Publié le 23/09/2024 à 18:13

C’est l’un des enseignements du dernier baromètre de la gouvernance responsable, publié à l’issue des assemblées générales 2024.  De leur côté, près de 83 % des entreprises du CAC 40 ont communiqué sur des éléments de partage de la valeur en 2024. Des chiffres en progression continue.

Les efforts des conseils d’administration pour la responsabilité sociale des entreprises semblent se poursuivre en 2024.

L'Institut français des administrateurs (IFA), association indépendante, et la société de conseil Ethics & Boards viennent de publier leur baromètre annuel de la gouvernance responsable, qui analyse les évolutions significatives en la matière au sein des entreprises du CAC 40 et du SBF 120. Cette nouvelle édition, à l’issue des assemblées générales 2024, révèle que 86 % des conseils du SBF 120 sont désormais dotés d'un comité en charge de la RSE/ESG, contre 80 % l’année d’avant. Elles étaient 26 % en 2015.

Une dynamique qui « place la France parmi les leaders mondiaux en matière de gouvernance responsable », souligne l’Institut dans un communiqué. A titre de comparaison, moins de 60 % des grandes sociétés cotées anglo-saxonnes disposent d’un comité ESG/RSE. La moyenne européenne, « Eurozone 300 », est également largement inférieure (63 %) aux résultats français.

Des grandes entreprises plus engagées sur l’environnement

Autre indicateur notable en 2024, 67 % des entreprises du SBF 120 se sont engagées auprès de l’initiative SBTi, démarche qui vise à accompagner les entreprises à réduire leur empreinte carbone, soit 1 point de plus par rapport à 2023. La France se distingue d’ailleurs en matière d'engagement climatique, surpassant notamment le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Allemagne et l’Italie. Toutefois, seules 37 % des entreprises ont fixé l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, conformément à l’Accord de Paris.

Le baromètre montre également un renforcement des compétences RSE/ESG au sein des conseils. Alors que 13 % des conseils s’étaient formés à ces enjeux en 2021, ils sont désormais 35 % à le faire en 2023.  Sur l’ensemble de la période 2021-2023, ce sont plus de la moitié des conseils d’administration du CAC 40 qui ont organisé au moins une fois une formation RSE/ESG.

Davantage de communication sur le partage de la valeur

Alors que le sujet du partage de la valeur s’est inscrit dans le débat politique, avec un projet de loi transposant l’accord national interprofessionnel (ANI) conclu entre les syndicats et le patronat en 2023, 82,5 % des entreprises du CAC 40 ont communiqué sur des éléments de partage de la valeur en 2024, « dont 75 % en éléments quantifiés » précise l’étude. Une progression de 27,5 points par rapport à l’année 2019.

Par ailleurs, 53 % des conseils du SBF 120 ont mis en place un comité chargé des questions de gouvernance, qui visent à renforcer la transparence, l’efficacité décisionnelle et l’indépendance des conseils, tout en garantissant le respect des normes les plus élevées dans les pratiques de gouvernance. 

La dissociation des fonctions continue de croître

En matière de répartition du pouvoir au sein de l’entreprise, aujourd’hui, 70 % des conseils ont des fonctions dissociées, soit une progression continue de cette tendance depuis huit ans. Au-delà, « depuis 2015, la dissociation des fonctions de président et de directeur général est devenue la norme au sein des conseils du SBF 120 », précise le baromètre.

Parmi les 30 % des sociétés ayant opté pour le cumul des fonctions de président du conseil d'administration et de directeur général, une majorité est constituée d'entreprises contrôlées, notamment familiales.

Par ailleurs, 78 % des entreprises ont communiqué entre 2021 et 2023 sur l’évaluation de leur conseil d’administration par un consultant externe. Le Code de gouvernement d'entreprise des sociétés cotées AFEP-MEDEF - ensemble de recommandations à leur égard - préconise aux entreprises qui s'y réfèrent, depuis sa révision en juin 2013, de procéder à une évaluation tous les trois ans au moins, avec l’aide d’un consultant extérieur. Mais ce n’est que la première fois cette année que l’IFA – Ethics & Boards mesure l'adoption de cette pratique au sein des entreprises du CAC 40. « Les résultats montrent donc que cette recommandation est déjà largement suivie », met en exergue le baromètre.

Un accès à la présidence des conseils encore trop masculin

Côté diversité, les entreprises cotées françaises ont des conseils plus internationaux (33 % des administrateurs extranationaux) que dans d’autres pays européens, à l’exception du Royaume-Uni (43 %).

Toutefois l’âge moyen est de 59,2 ans pour les administrateurs du SBF 120. Par ailleurs, si la mixité des conseils, encouragée par la loi Copé-Zimmermann de 2011, est désormais quasiment atteinte (48 % dans le CAC 40 et 47 % dans le SBF 120) et que la France devance l’ensemble des grands pays mondiaux sur cet indicateur, « la place des femmes (…) reste néanmoins à améliorer », souligne Floriane de Saint Pierre, fondatrice d’Ethics & Boards.

En effet, en 2024, seules 14 femmes président un conseil d’administration du SBF 120 (11,7 %), « un chiffre bien en deçà de la parité et des objectifs vers lesquels les sociétés du SBF 120 devraient tendre », pointe le baromètre.

Bérengère Margaritelli (avec communiqué)

 

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