Bon nombre d’entre nous se voient conseiller, par des proches ou
des banques, de souscrire à une assurance vie, sans réellement en connaître les
détails. Comment fonctionne cette assurance ? Comment bien la gérer ?
Et quels en sont les principaux avantages ? Réponses.
L'assurance vie est un contrat par
lequel l'assureur s'engage, en contrepartie de la perception de primes, à
verser une rente ou un capital à une ou des personnes déterminées.
Outre cette définition classique,
notons que l'assurance vie peut également être considérée comme un simple
placement financier, qui permettrait d’anticiper ou préparer les projets futurs
du contractant. En effet, malgré les idées reçues, l’assurance vie n’est pas
assujettie au décès de l’assuré. Il faut en effet bien faire la distinction
entre l’assurance vie et l’assurance en cas de décès qui, de son côté, est effectivement
corrélée exclusivement au décès dudit assuré avant le terme du contrat.
L’assurance
vie peut ainsi répondre à un projet immobilier et servir à constituer un apport
ou un capital, être utilisé pour anticiper sa retraite, par exemple, ou encore
dans le but de laisser une certaine somme à ses proches, après son décès.
Quels types de placement ?
Lorsque l’on parle d’assurance
vie, il est important de distinguer trois principaux types de placements :
• les fonds
en euro. Ce placement est considéré comme le moins à risque, du fait qu’il
existe une garantie du capital, laquelle engendre inévitablement des rendements
moins importants.
• les unités de compte. Ce placement est considéré comme
plus risqué dans la mesure où il n’y a aucune garantie de capital. Cela
signifie que si le marché chute, voire s’il s’écroule totalement, l’assuré en
subira directement les conséquences. En contrepartie, ce risque permet aussi
des rendements bien supérieurs aux fonds en euro.
• les
euro-croissances, ou fonds multi-supports. Ce placement se veut être la
« fusion » des deux types de placements cités précédemment. Cela
permet de garantir une partie du capital mis de côté, tout en prenant une part
de risques, permettant alors de réaliser des rendements plus importants.
La fiscalité en lien avec l’assurance vie
La fiscalité des assurances vie
va s’intéresser à l’ancienneté du contrat. On parle alors de la durée fiscale
du contrat. On distinguera à ce titre deux types de contrats : ceux qui
ont été signés il y a moins de huit ans, et ceux qui ont dépassé cette durée.
Pour la première catégorie
(c’est-à-dire une assurance vie signée il y a moins de huit ans), lorsque le
contractant décide de retirer son argent, tout ou en partie, il faut savoir que
celui-ci sera imposé sur les intérêts générés (et seulement les intérêts), à
hauteur de 30 %, ce qui correspond à ce que l’on appelle le prélèvement
forfaitaire unique (PFU), dit « flat tax ». La flat tax
comprend les prélèvements sociaux, à hauteur de 17,2 %, additionnés aux
12,8 % d’impôts sur le revenu ; c’est bien cela que va porter la
fiscalité, à partir du moment où l’argent est retiré de l’assurance, et sera
calculé seulement sur les intérêts.
Pour ce qui est de la seconde
catégorie (c’est-à-dire une assurance vie signée il y a plus de huit ans), les
intérêts seront taxés à hauteur de 17,2 % (notons toutefois qu’il existe
un plafond pour les intérêts, qui se situe à 4 600 euros pour
une personne seule et à 9 200 euros pour
une personne qui est en couple).
Assurance vie : comment y
souscrire ?
L’assurance vie s’adresse à
n’importe quelle personne majeure. Une personne mineure peut également y
accéder, pour peu qu’elle soit accompagnée de son représentant légal. Pour
lancer le contrat, l'épargnant doit s’affranchir d’un premier montant
obligatoire, lequel est variable en fonction du type de contrat.
Reste ensuite à alimenter
l’assurance. Pour ce faire, il existe deux possibilités :
• soit le
versement dit « libre », qui permet de créditer l’assurance vie du
montant de son choix, sans fréquence imposée ;
• soit le
versement dit « programmé », qui permet d’opter pour une fréquence de
versement bien précise (hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle, etc.) et en
fonction des moyens de l’assuré. Notons que ces versements ne sont pas
obligatoires. Aussi, l’assuré qui ne peut honorer ses versements ne subira
aucune pénalité.
Quels types de gestion ?
Encore une fois, plusieurs choix
s’offrent au contractant.
• Il peut
choisir de se tourner vers une gestion dite « libre », en choisissant
lui-même ses placements. Cela lui permet de bien maîtriser la prise de risque
notamment.
• Il peut
également opter pour une gestion dite « pilotée », qui va lui
permettre de s’appuyer sur les indications d’un conseiller dédié. Ce dernier
pourra ainsi guider les choix d’investissement, la décision finale revenant à
l’assuré.
• Enfin, il
existe l’option de gestion dite « sous mandat », qui met à
disposition de l'épargnant un conseiller de confiance qui assure toute la
gestion du contrat.
Rappelons que contrairement à une
idée très répandue, le capital versé sur l’assurance vie n’est jamais bloqué et
peut être utilisé à tout moment. Même s’il est fiscalement plus intéressant
d’épargner pendant au moins huit années, comme vu plus haut, il est tout à
fait possible de retirer qu’une partie de ce capital, ce que l’on appelle un
« rachat partiel libre ». Le retrait peut également être fait de
manière régulière (pour peu que le crédit au contrat le permette), ce qui
s’apparente à un « rachat partiel programmé ». L’assuré peut enfin
procéder à ce que l’on appelle un « rachat total », ce qui revient
donc à clôturer totalement le compte.
Quels inconvénients et
quels avantages ?
Citons en premiers lieux les deux
inconvénients majeurs d’une assurance vie.
Un contrat d’assurance vie peut
parfois entraîner des frais relativement importants : les frais d’entrée
dans le contrat ainsi que les frais de sortie, les frais de versements, et les
frais d’arbitrage qui sont imputés lorsque l’assuré change de placement tout en
gardant la même assurance vie.
En cas de
gestion libre du contrat d’assurance vie, la gestion demande nécessairement un
minimum de temps, afin de s’informer sur les placements, constituant une
nouvelle contrainte.
Notons que
ce contrat présente toutefois de nombreux avantages. Contrairement à l’idée
reçue, ce type de contrat est plutôt souple, on l’a vu, avec un choix sur la
fréquence des versements laissé au contractant.
Autre
avantage, et pas des moindres : le capital demeure parfaitement disponible
en cas de besoin.
Il faut
également savoir que le capital du contrat de l’assurance vie ne rentre pas
dans la succession. En effet, en France, les droits de succession représentent
souvent des sommes importantes (avec un taux moyen de 20 %, pouvant
grimper jusqu’à 60 %). L’assurance vie devient un excellent moyen
« d’échapper » à ce rouage étatique, et cela de deux manières :
• les primes versées sur le contrat
d’assurance vie avant les 70 ans du souscripteur seront transmises à
chaque bénéficiaire au moment de son décès, dans la limite de 152 500 euros, et aucun droit de succession n’y seront indexés. Dit autrement,
le contractant a ainsi le droit de léguer à chacun de ses enfants (si ces
derniers sont les bénéficiaires de l’assurance vie) 152 500 euros maximum, nets de frais de succession.
Il peut ainsi apparaître intéressant pour certain de « liquider » une
partie de son parc immobilier en amont et de placer l’argent obtenu de la
transaction dans une assurance vie, plutôt que de laisser ce même parc
immobilier en succession, en sachant que les bénéficiaires devront en payer une
part à hauteur de 20 % minimum ; c’est une façon de
« protéger » ses bénéficiaires ;
• on l’a vu, l’ancienneté du contrat est
importante, car outre cette fameuse « limite » de huit ans, il est
plus intéressant pour le signataire de souscrire à un contrat d’assurance vie
avant ses 70 ans. Bien sûr, il est tout à fait possible d’ouvrir une
assurance à vie à 70 ans et même au-delà, cependant, il faut bien
comprendre qu’à partir de ce seuil, les sommes versées ne seront pas
« comptabilisées » ou ne bénéficieront pas d’une même cotation en cas
de succession. En effet, au-delà de 70 ans, le contractant bénéficie d’un
abattement de 30 500 euros, ce qui signifie que si le signataire
(unique assuré) a plus de 70 ans, cette somme de 30 500 euros sera divisée entre les bénéficiaires. Concrètement, dans le cas où
l’assuré dispose par exemple de 120 000 euros sur son assurance vie à diviser entre trois bénéficiaires, ces derniers toucheront
environ 10 000 euros chacun sans charge, mais devront payer des taxes
et des frais de succession sur le reste des montants à percevoir de l’assurance
vie.
Autre
avantage : rappelons que l’assuré a également la possibilité de choisir
son niveau de risque, lequel peut même évoluer, en changeant de fonds en euros
pour se diriger vers un fond multi supports, par exemple.
Enfin,
lorsque l’assuré opte pour un contrat d’assurance vie, il lui est ainsi octroyé
la possibilité de choisir qui en sera le bénéficiaire s’il décède et que la
durée du contrat court encore.
Romain Pillard,
Starofservice.com