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Assurance vie : comment ça marche ?

Assurance vie : comment ça marche ?
Publié le 24/06/2021 à 09:30

Bon nombre d’entre nous se voient conseiller, par des proches ou des banques, de souscrire à une assurance vie, sans réellement en connaître les détails. Comment fonctionne cette assurance ? Comment bien la gérer ? Et quels en sont les principaux avantages ? Réponses.

 


L'assurance vie est un contrat par lequel l'assureur s'engage, en contrepartie de la perception de primes, à verser une rente ou un capital à une ou des personnes déterminées.

Outre cette définition classique, notons que l'assurance vie peut également être considérée comme un simple placement financier, qui permettrait d’anticiper ou préparer les projets futurs du contractant. En effet, malgré les idées reçues, l’assurance vie n’est pas assujettie au décès de l’assuré. Il faut en effet bien faire la distinction entre l’assurance vie et l’assurance en cas de décès qui, de son côté, est effectivement corrélée exclusivement au décès dudit assuré avant le terme du contrat.

L’assurance vie peut ainsi répondre à un projet immobilier et servir à constituer un apport ou un capital, être utilisé pour anticiper sa retraite, par exemple, ou encore dans le but de laisser une certaine somme à ses proches, après son décès.

 

 

Quels types de placement ?

Lorsque l’on parle d’assurance vie, il est important de distinguer trois principaux types de placements :

les fonds en euro. Ce placement est considéré comme le moins à risque, du fait qu’il existe une garantie du capital, laquelle engendre inévitablement des rendements moins importants.

les unités de compte. Ce placement est considéré comme plus risqué dans la mesure où il n’y a aucune garantie de capital. Cela signifie que si le marché chute, voire s’il s’écroule totalement, l’assuré en subira directement les conséquences. En contrepartie, ce risque permet aussi des rendements bien supérieurs aux fonds en euro.

les euro-croissances, ou fonds multi-supports. Ce placement se veut être la « fusion » des deux types de placements cités précédemment. Cela permet de garantir une partie du capital mis de côté, tout en prenant une part de risques, permettant alors de réaliser des rendements plus importants.

 

 

La fiscalité en lien avec l’assurance vie

La fiscalité des assurances vie va s’intéresser à l’ancienneté du contrat. On parle alors de la durée fiscale du contrat. On distinguera à ce titre deux types de contrats : ceux qui ont été signés il y a moins de huit ans, et ceux qui ont dépassé cette durée.

Pour la première catégorie (c’est-à-dire une assurance vie signée il y a moins de huit ans), lorsque le contractant décide de retirer son argent, tout ou en partie, il faut savoir que celui-ci sera imposé sur les intérêts générés (et seulement les intérêts), à hauteur de 30 %, ce qui correspond à ce que l’on appelle le prélèvement forfaitaire unique (PFU), dit « flat tax ». La flat tax comprend les prélèvements sociaux, à hauteur de 17,2 %, additionnés aux 12,8 % d’impôts sur le revenu ; c’est bien cela que va porter la fiscalité, à partir du moment où l’argent est retiré de l’assurance, et sera calculé seulement sur les intérêts.

Pour ce qui est de la seconde catégorie (c’est-à-dire une assurance vie signée il y a plus de huit ans), les intérêts seront taxés à hauteur de 17,2 % (notons toutefois qu’il existe un plafond pour les intérêts, qui se situe à 4 600 euros pour une personne seule et à 9 200 euros pour une personne qui est en couple).

 

 

Assurance vie : comment y souscrire ?

L’assurance vie s’adresse à n’importe quelle personne majeure. Une personne mineure peut également y accéder, pour peu qu’elle soit accompagnée de son représentant légal. Pour lancer le contrat, l'épargnant doit s’affranchir d’un premier montant obligatoire, lequel est variable en fonction du type de contrat.

Reste ensuite à alimenter l’assurance. Pour ce faire, il existe deux possibilités :

soit le versement dit « libre », qui permet de créditer l’assurance vie du montant de son choix, sans fréquence imposée ;

soit le versement dit « programmé », qui permet d’opter pour une fréquence de versement bien précise (hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle, etc.) et en fonction des moyens de l’assuré. Notons que ces versements ne sont pas obligatoires. Aussi, l’assuré qui ne peut honorer ses versements ne subira aucune pénalité.

 

 

Quels types de gestion ?

Encore une fois, plusieurs choix s’offrent au contractant.

Il peut choisir de se tourner vers une gestion dite « libre », en choisissant lui-même ses placements. Cela lui permet de bien maîtriser la prise de risque notamment.

Il peut également opter pour une gestion dite « pilotée », qui va lui permettre de s’appuyer sur les indications d’un conseiller dédié. Ce dernier pourra ainsi guider les choix d’investissement, la décision finale revenant à l’assuré.

Enfin, il existe l’option de gestion dite « sous mandat », qui met à disposition de l'épargnant un conseiller de confiance qui assure toute la gestion du contrat.

Rappelons que contrairement à une idée très répandue, le capital versé sur l’assurance vie n’est jamais bloqué et peut être utilisé à tout moment. Même s’il est fiscalement plus intéressant d’épargner pendant au moins huit années, comme vu plus haut, il est tout à fait possible de retirer qu’une partie de ce capital, ce que l’on appelle un « rachat partiel libre ». Le retrait peut également être fait de manière régulière (pour peu que le crédit au contrat le permette), ce qui s’apparente à un « rachat partiel programmé ». L’assuré peut enfin procéder à ce que l’on appelle un « rachat total », ce qui revient donc à clôturer totalement le compte.

 

 

Quels inconvénients et quels avantages ?

Citons en premiers lieux les deux inconvénients majeurs d’une assurance vie.

Un contrat d’assurance vie peut parfois entraîner des frais relativement importants : les frais d’entrée dans le contrat ainsi que les frais de sortie, les frais de versements, et les frais d’arbitrage qui sont imputés lorsque l’assuré change de placement tout en gardant la même assurance vie.

En cas de gestion libre du contrat d’assurance vie, la gestion demande nécessairement un minimum de temps, afin de s’informer sur les placements, constituant une nouvelle contrainte.

Notons que ce contrat présente toutefois de nombreux avantages. Contrairement à l’idée reçue, ce type de contrat est plutôt souple, on l’a vu, avec un choix sur la fréquence des versements laissé au contractant.

Autre avantage, et pas des moindres : le capital demeure parfaitement disponible en cas de besoin.

Il faut également savoir que le capital du contrat de l’assurance vie ne rentre pas dans la succession. En effet, en France, les droits de succession représentent souvent des sommes importantes (avec un taux moyen de 20 %, pouvant grimper jusqu’à 60 %). L’assurance vie devient un excellent moyen « d’échapper » à ce rouage étatique, et cela de deux manières :

les primes versées sur le contrat d’assurance vie avant les 70 ans du souscripteur seront transmises à chaque bénéficiaire au moment de son décès, dans la limite de 152 500 euros, et aucun droit de succession n’y seront indexés. Dit autrement, le contractant a ainsi le droit de léguer à chacun de ses enfants (si ces derniers sont les bénéficiaires de l’assurance vie) 152 500 euros maximum, nets de frais de succession. Il peut ainsi apparaître intéressant pour certain de « liquider » une partie de son parc immobilier en amont et de placer l’argent obtenu de la transaction dans une assurance vie, plutôt que de laisser ce même parc immobilier en succession, en sachant que les bénéficiaires devront en payer une part à hauteur de 20 % minimum ; c’est une façon de « protéger » ses bénéficiaires ;

on l’a vu, l’ancienneté du contrat est importante, car outre cette fameuse « limite » de huit ans, il est plus intéressant pour le signataire de souscrire à un contrat d’assurance vie avant ses 70 ans. Bien sûr, il est tout à fait possible d’ouvrir une assurance à vie à 70 ans et même au-delà, cependant, il faut bien comprendre qu’à partir de ce seuil, les sommes versées ne seront pas « comptabilisées » ou ne bénéficieront pas d’une même cotation en cas de succession. En effet, au-delà de 70 ans, le contractant bénéficie d’un abattement de 30 500 euros, ce qui signifie que si le signataire (unique assuré) a plus de 70 ans, cette somme de 30 500 euros sera divisée entre les bénéficiaires. Concrètement, dans le cas où l’assuré dispose par exemple de 120 000 euros sur son assurance vie à diviser entre trois bénéficiaires, ces derniers toucheront environ 10 000 euros chacun sans charge, mais devront payer des taxes et des frais de succession sur le reste des montants à percevoir de l’assurance vie.

Autre avantage : rappelons que l’assuré a également la possibilité de choisir son niveau de risque, lequel peut même évoluer, en changeant de fonds en euros pour se diriger vers un fond multi supports, par exemple.

Enfin, lorsque l’assuré opte pour un contrat d’assurance vie, il lui est ainsi octroyé la possibilité de choisir qui en sera le bénéficiaire s’il décède et que la durée du contrat court encore.

 

Romain Pillard,

Starofservice.com

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