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Augmentation des actes frauduleux : 8 conseils pour aider les entreprises à déployer un plan de lutte anti-corruption

Augmentation des actes frauduleux : 8 conseils pour aider les entreprises à déployer un plan de lutte anti-corruption
Publié le 01/12/2020 à 14:28

À l’heure actuelle, seul un tiers des sociétés concernées par la loi Sapin II, qui impose de mettre en place un plan de prévention et de lutte contre la corruption, se déclare en conformité. Spécialiste de la data, le groupe Altares préconise 8 conseils pour accélérer le processus de mise en conformité des entreprises. 




Aors que les pratiques frauduleuses se sont intensifiées durant la crise sanitaire, la compliance a été précipitée en première ligne des enjeux des entreprises. « [Cette] fonction est indéniablement l’un des pivots de la relance. En cette période où chaque opportunité revêt la plus grande importance pour les trésoreries mises à mal, les dirigeants ont besoin de nouer des partenariats fondés sur la confiance et la transparence » explique Frédéric Barth, directeur général d’Altares France, spécialiste de la data.


Toutefois, malgré ce besoin croissant, le contexte n’aide pas. En pleine pandémie, justement, « le déploiement d’un programme rigoureux de lutte anti-corruption peut se révéler extrêmement difficile par manque de temps, de moyens et de disponibilité des équipes », souligne Frédéric Barth.


 


Management, anticipation, communication : 8 conseils


Pour y voir plus clair et accélérer leur mise en conformité, quels sont les 8 conseils que les entreprises doivent retenir ?


 


Conseil n° 1 : valoriser et soutenir l’engagement des dirigeants.


La volonté et l’engagement des dirigeants d’entreprise constituent l’une des pierres angulaires de la compliance : ce sont eux qui donnent l’impulsion nécessaire à la mise en place d’une stratégie globale de lutte anti-corruption.


 


Conseil n° 2 : renforcer la formation de ses collaborateurs et leur fournir les outils nécessaires.


Il est indispensable de mettre à la disposition de tous les collaborateurs les outils pratiques nécessaires (guide utilisateur illustré par des exemples concrets, code de conduite, etc.) ainsi qu’une formation dédiée.


 


Conseil n° 3 : réaliser une cartographie des risques.


Cette cartographie permet d’identifier, d’évaluer et de hiérarchiser la gestion des risques de corruption. Elle doit être adaptée au modèle économique de chaque organisation. Elle peut être réalisée en six étapes recommandées par l’Agence Française Anti-corruption dans le 3e pilier de la loi Sapin II. Elle doit ensuite être partagée à l’ensemble des équipes.


Conseil n° 4 : mener une analyse rigoureuse de son écosystème.


75 % des cas de corruption sont issus de la relation de l’entreprise avec son écosystème (clients, fournisseurs, etc.). Il est donc indispensable de pouvoir les évaluer tout au long de la relation.


 


Conseil n° 5 : mettre en place une veille réglementaire.


La mise en place de cette veille dans les directions chargées de la compliance doit permettre d’anticiper les nouvelles réglementations applicables à l’entreprise et de mesurer le niveau de conformité à ces exigences. 


 


Conseil n° 6 : communiquer en interne sur le déploiement du programme anti-corruption.


Pour mobiliser l’ensemble des équipes autour d’un programme anti-corruption et ainsi favoriser son efficacité, il est nécessaire de communiquer en transparence sur les étapes de son déploiement et sur les différents outils mis en place.


 


Conseil n° 7 : communiquer auprès de ses clients, fournisseurs, partenaires sur les bonnes pratiques mises en place.


Communiquer publiquement sur son engagement dans la lutte contre la corruption peut en effet permettre de renforcer la confiance des clients et de l’ensemble des partenaires, mais aussi d’en attirer de nouveaux, tout en les incitant à s’inscrire dans cette dynamique d’amélioration. 


 


Conseil n° 8 : prévoir une cellule de crise.


Afin de préserver l’image de l’entreprise, il est indispensable de prévoir une cellule de crise et d’anticiper les messages clés qui serviront de base à la communication en cas de corruption avérée.


 


Loi Sapin II : les chiffres repères



La loi sur la transparence, la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie économique dite « Sapin II », a été promulguée en France le 9 décembre 2016. Elle impose aux entreprises de plus de 500 salariés réalisant plus de 100 millions d’euros de chiffres d’affaires de mettre en place un plan de prévention et de lutte contre la corruption. Elle repose sur huit piliers qui correspondent aux mesures et aux procédures à mettre en œuvre pour lutter contre la corruption. Aujourd’hui, seules 33,7 % des entreprises concernées par la loi Sapin II se déclarent en conformité.


Sur les huit piliers que prévoit la loi Sapin II, plus de 60 % des entreprises ont d’ores et déjà instauré un code de conduite (pilier 1) et des sanctions disciplinaires (pilier 7). En revanche, la mise en place d’un dispositif de contrôle (pilier 8) et d’une évaluation des partenaires (pilier 4) sont les plus complexes à mettre en place selon les entreprises. Elles sont moins de 20 % à les avoir instaurées.


Les principaux freins à la mise en conformité des entreprises sont le manque de temps (60 % des entreprises) et de ressources humaines (55 %).


Source : étude KPMG du 1er trimestre 2020.


 


 


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