Efficacité,
fiabilité, gain de temps, amélioration de la productivité… En 2020, les
avantages de la dématérialisation des données ne sont plus à prouver. Mais
qu’en est-il lorsqu’il s’agit des données comptables de l’entreprise, surtout
si elles sont critiques ? Peuvent-elles, au même titre que la data
opérationnelle, être robotisées ?
Dans les métiers du chiffre, certaines tâches
peuvent être répétitives et/ou à faible valeur ajoutée. Leur gestion par
l’humain est parfois source d’erreurs et de lenteur. De fait, dématérialiser et
robotiser les écritures comptables permet d’une part de gagner un temps
considérable, mais aussi de positionner la comptabilité dans l’immédiateté, là
où elle était par nature toujours en différé. Fini les longues lignes à remplir
dans d’obscurs fichiers Excel. Économie de temps, d’argent, rapprochements
automatisés avec les clients et intervenants, amélioration de la productivité :
bienvenue dans ce monde optimisé que permet le digital ! Reste à savoir si les
process de dématérialisation riment aussi avec fiabilité et sécurité, surtout
lorsque l’on s’aventure du côté des données comptables critiques.
CRITIQUE,
PAS CRITIQUE : COMMENT DÉFINIR SI UNE DONNÉE EST SENSIBLE ?
Si les réglementations peuvent varier en
fonction des pays, les données comptables sont toujours la traduction d’un
évènement opérationnel dans un environnement normé. De facto, dès
qu’elle existe, une donnée comptable est critique. Ce sont ensuite le contexte,
le secteur d’activité et/ou les processus clefs d’une entreprise qui vont
permettre de définir si telle donnée est plus sensible que telle autre. Dans
certains cas, l’accent sera mis sur les ressources, dans d’autres sur les flux
d’approvisionnement, les achats, certaines étapes de la production… Il n’y a
pas vraiment de règles, tout dépend de l’entreprise.
DÉMATÉRIALISER
LES DONNÉES COMPTABLES CRITIQUES EST-IL RISQUÉ ?
Les aléas peuvent être de différentes natures.
Le risque purement informatique des cyber attaques et de la perte ou diffusion de
données sensibles, le risque structurel associé à l’outil et à l’attribution des
droits, et le risque social lié à la gestion par un outil d’une tâche autrefois
réalisée par l’humain. In fine, les dangers relatifs à la
dématérialisation des données comptables sont principalement liés aux systèmes
d’information et de gestion, à leur exploitation, et plus largement aux risques
informatiques contre lesquels il convient – données critiques ou pas – de se
prémunir.
QUID
DE L’AVENIR DES PROFESSIONNELS DU CHIFFRE ?
En pratique, les entreprises ont eu tendance
à robotiser d’abord leur partie opérationnelle avant de s’attaquer à l’automatisation
du back offi ce. La comptabilité a donc pris un peu de retard, mais elle
est en train de le rattraper, et en 3D s’il vous plaît, c’est- à-dire en synergie
avec l’automatisation des partenaires. Concrètement, certains documents
comptables (commandes, factures…) S’échanger directement entre un c lient et un
fournisseur par exemple. Dans tous les cas, l’automatisation des données comptables
bouleverse le métier et oblige ses acteurs à une réorganisation globale. Accompagnement
des entreprises dans la robotisation des processus et dans la dématérialisation
des back offices, analyse plus fine des données financières (et non
financières) collectées largement, business intelligence, développement des marchés
de la confiance (tiers qui vient valider la véracité des données) et de la prédiction…
les perspectives sont nombreuses, stimulantes et valorisantes pour la
profession !
La révolution est en marche. Oui, les données
comptables critiques peuvent (et doivent !) être dématérialisées. Loin d’être
des menaces, la dématérialisation et la multiplication des données, qu’elles
soient purement comptables ou pas, ouvrent un large champ des possibles pour
les professionnels du chiffre. Adieu les tâches répétitives et la saisie des
factures, vive les nouveaux modes de travail ! En business intelligence pour
optimiser l’utilisation de la data, en attestation pour rassurer et en
prédiction pour mieux anticiper et aller encore plus en loin dans la gestion !
De les existent à l’étranger, allons-y !
Serge Yablonsky,
expert-comptable et commissaire aux comptes,
CISA (« auditeur
informatique ») pour INNEST