L'Observatoire économique régional (CROCIS)
de la CCI Paris Île-de-France, en partenariat avec le Conseil régional de
l’Ordre des experts-comptables de Paris Île-de-France, publient le baromètre de
l’activité des TPE-PME au 4e trimestre 2020. Au final, sur
l’ensemble de l'année 2020, les TPE-PME d’Île-de-France ont vu leur chiffre
d’affaires se réduire de 13,1 % par rapport à 2019, soit une diminution
plus conséquente que celle de toutes les autres régions, hormis la Corse (1).
L’année 2020 a été
marquée par la crise sanitaire et les confinements et mesures de restriction
qui en ont découlé. Les conséquences économiques ont été très importantes pour
les TPE-PME franciliennes : elles ont commencé à se matérialiser dès le
premier trimestre (baisse de 6,8 % de leur chiffre d’affaires par rapport
au même trimestre de 2019) avant de provoquer un effondrement de leur activité
au printemps (-23,9 %). Après une amorce de redressement au troisième
trimestre, le chiffre d’affaires des entreprises de la région s’est réduit de
plus de 10 % en fin d’année, sur fond de deuxième confinement en novembre.
Au final, sur l’ensemble de l’année 2020, les TPE-PME d’Île-de-France ont vu
leur chiffre d’affaires se réduire de 13,1 % par rapport à 2019, soit une
diminution plus conséquente que celle de toutes les autres régions, hormis la
Corse.
UN CONTEXTE
ÉCONOMIQUE PEU FAVORABLE
Comme celle de l’ensemble de la
planète, l’activité en Île-de-France est marquée depuis le début de 2020 par les
multiples vagues de l’épidémie de Covid-19, les contraintes sanitaires qui en
découlent et les conséquences économiques qu’elle provoque. Dans ce contexte,
malgré un rebond au cours de l’été, l’économie francilienne a perdu
110 000 emplois salariés privés en 2020. Au plan sectoriel, les
commercialisations de bureaux sont notamment au plus bas depuis le début des
années 2000 et le trafic passagers à Roissy et Orly sur les douze derniers
mois connus (i.e. d’avril 2020 à mars 2021) s’est à peine élevé à 19 millions
tandis qu’il avait atteint 108 millions en 2019. Malgré tout, le nombre de
défaillances d’entreprises recensées en Île-de-France est, pour l’heure, contenu
grâce aux dispositifs d’aide aux entreprises. De même, le taux de chômage
francilien a été cantonné à 7,7 % fin 2020, mais la relative faiblesse de
ce niveau est liée à la non-disponibilité immédiate, du fait du confinement de
novembre, des personnes sans emploi.
Quoi qu’il en soit, la baisse de
13,1 % du chiffre d’affaires des entreprises franciliennes en 2020 a été plus
conséquente que celle observée au plan national (- 8,4 %), comme on peut
le voir ci-dessous :
• La Réunion
- 4,7 %
• Bretagne -
5,6 %
• Pays de la
Loire - 6,2 %
• Normandie -
6,3 %
• Hauts-de-France
- 7,0 %
• Nouvelle-Aquitaine
- 7,1 %
• Occitanie -
7,1 %
• Centre-Val
de Loire - 7,4 %
• Auvergne-Rhône-Alpes
- 7,6 %
• Bourgogne-Franche-Comté
- 7,7 %
• Provence-Alpes-Côte
d’Azur - 8,4 %
• Grand Est -
8,7 %
• Île-de-France - 13,1 %
• Corse - 14,1 %
ÉVOLUTION
DU CHIFFRE D’AFFAIRES PAR SECTEURS
Les cinq
grands secteurs analysés dans ce baromètre ont subi des replis d’activité en
Île-de-France en 2020. Les variations ont malgré tout été très hétérogènes,
notamment en fin d’année. Ainsi, la baisse du chiffre d’affaires des TPE-PME
franciliennes du commerce a été limitée à 5,9 % sur l’ensemble de 2020, le
repli des ventes du secteur ayant même été cantonné à 3 % en glissement
annuel au quatrième trimestre. La perte d’activité a été plus conséquente en
2020 pour la construction francilienne
(-9,5 % par rapport à 2019), mais la diminution n’a été que de 1 % au
dernier trimestre de l’année. Parallèlement, la baisse de chiffre d’affaires
dans l’industrie manufacturière et dans le secteur des transports et de
l’entreposage s’est écrite à deux chiffres (respectivement -13,1 % et
-16 % en 2020 par rapport à 2019). Bien plus violente encore, la perte de chiffre
d’affaires des TPE-PME franciliennes de l’hébergement-restauration a atteint
46,8 % en 2020, la baisse s’élevant même à 61 % sur un an au
quatrième trimestre sur fond de deuxième confinement.
ÉVOLUTION
DU CHIFFRE D’AFFAIRES PAR DÉPARTEMENTS
Sans surprise, l’activité des
TPE-PME a été affectée en 2020 par les effets de la crise sanitaire dans
tous les départements franciliens. Il est à noter que les replis ont été
globalement homogènes, sauf dans la capitale.
Ainsi, sur l’ensemble de 2020, le
chiffre d’affaires des TPE-PME parisiennes s’est réduit de 17,7 % par
rapport à 2019. Dans les autres départements, la baisse de l’activité a été
certes conséquente, mais a été cantonnée aux environs des 10 % (de
-8,9 % en Seine-et-Marne à -10,8 % en Seine-Saint-Denis).
LA
MÉTHODOLOGIE
Comment le
CROCIS et le CROEC Paris IDF ont-ils établi ce baromètre ?
Les données proviennent de la
base de données Statexpert, construite à partir des télédéclarations sociales
et fiscales réalisées par les experts-comptables pour le compte de leurs
clients, les TPE-PME. Les données présentées sont issues de la compilation des
informations provenant des déclarations mensuelles et trimestrielles de TVA.
Celles-ci sont basées sur un
échantillon d’environ 70 000 entreprises
en Île-de-France.
Les données sont moyennées par
entreprise afin de prendre en compte la fluctuation du nombre de structures de
l’échantillon sur chaque période. Les évolutions sont calculées en glissement
annuel (une période par rapport à la même période de l’année précédente) et
corrigées des jours ouvrés.
Les entreprises dont le chiffre
d’affaires trimestriel corrigé des jours ouvrés dépasse 5 fois
l’écart-type du chiffre d’affaires trimestriel moyen des entreprises du même
secteur d’activité ont été écartées de l’analyse. Les entreprises réalisant un
chiffre d’affaires annuel supérieur à 50 millions d’euros sont également
écartées de l’échantillon analysé.
L’indice de chiffre d’affaires
mesure l’évolution du chiffre d’affaires moyen par entreprise entre un
trimestre et la même période de l’année précédente, avec correction des jours
ouvrés.
L’indice de chiffre d’affaires
cumulé mesure l’évolution du chiffre d’affaires moyen par entreprise de la
période du premier trimestre de l’année n au dernier trimestre présenté de
l’année n, par rapport au chiffre d’affaires moyen par entreprise de la même
période de l’année n-1, avec correction des jours ouvrés.
1) Les
évolutions sont calculées sur la base des variations du chiffre d’affaires
entre une période et la même période de l’année précédente.