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Institut français des relations internationales : Le point de vue de la Chine

Institut français des relations internationales : Le point de vue de la Chine
Publié le 19/09/2020 à 09:30

En 2001, l’Institut a reçu Hu Jintao, alors vice-président de la République populaire de Chine, puis Yang Jiechi, ministre des Affaires étrangères de l’époque. L’attention particulière de l’Institut français des relations internationales (IFRI) portée à la Chine ne se dément pas au fil du temps. Wang Yi, actuel conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères du pays, a répondu à son tour à linvitation de Thierry de Montbrial, président de lIFRI. Il nous expose les relations externes et internes de sa nation, assez éloignées des clichés véhiculés par les médias étrangers.




Wang Yi voit la Chine et la France comme deux grandes représentantes des civilisations orientales et occidentales. Elles peuvent s’admirer mutuellement, se respecter. Leurs échanges favorisent la compréhension réciproque, et instaure une confiance partagée. C’est la base de la relation sino-française. Son pays entend continuer à œuvrer avec toutes les personnalités françaises dans ce sens. Aujourd’hui, au 21e siècle, les efforts communs entre nos deux puissances en faveur du multilatéralisme, de l’équité, de la justice, impriment leur rôle de nation d’influence internationale.


Le conseiller d’État illustre son propos avec l’épidémie qui frappe le monde depuis six mois. Face à ce défi sanitaire, la Chine et l’Europe se sont soutenues. Là-bas, sous la direction du président Xi Jinping, la Covid-19 est maîtrisée. Ici, grâce aux efforts communs des États et à la coordination de l’Union, la situation s’est considérablement apaisée. Cette épreuve sanitaire reflète la complexité des relations internationales avec d’un côté la solidarité et la coopération, et aussi, de l’autre côté, le rejet des responsabilités, l’unilatéralisme, et l’intimidation. Les pratiques de politisation, d’étiquetage, et de stigmatisation contre des boucs émissaires n’aident en rien à régler les problèmes. Au contraire, cela ne fait que saper la solidarité humaine.


Wang Yi rappelle qu’il y a trois siècles, à l’aube des Lumières, les penseurs européens comme Diderot, Quesnay, Leibniz ou Voltaire appréciaient la civilisation chinoise ancestral e. Hélas, la Chine s’est plus tard plongée dans la fermeture et l’immobilisme. Puis, elle a subi la colonisation, les invasions étrangères. Pour le président Xi Jinping, « réaliser le renouveau de la Chine, c’est le rêve le plus noble poursuivi par la nation chinoise depuis le début de son histoire moderne. Seule une nation qui a connu la gloire peut comprendre le sens du renouveau, et seule une nation qui a subi les adversités y aspire aussi profondément. Le renouveau de la Chine doit apporter la prospérité au pays, le redressement de la nation et le bonheur à son peuple. Simultanément, la nation chinoise peut participer pleinement au progrès et au développement de l’humanité. Elle entame une ère d’ouverture et d’intégration avec le reste du monde. »


Les adeptes de la théorie du complot imaginent que le renouveau de la Chine vise à changer, voire conquérir le monde. Avancer cela, c’est ignorer l’histoire de la Chine, sa civilisation. Le ministre l’affirme, l’agression n’a jamais été dans les gènes des Chinois. Longtemps un des pays les plus puissants du monde, l’empire du Milieu n’a jamais cherché ni l’expansion, ni l’hégémonie. Sous la dynastie des Ming par exemple, il y a près de 600 ans, à la tête de la flotte la plus puissante et la plus avancée de l’époque, le grand navigateur chinois Zheng He a effectué sept expéditions maritimes pour atteindre les côtes de plus de 30 pays asiatiques et africains. Ce que ces voyages ont apporté, ce sont des échanges de cultures et de technologies. Ce qu’ils ont laissé derrière eux, ce sont la paix et l’amitié. Dans l’esprit chinois, la primauté de la paix et l’harmonie de la diversité sont des idéaux. Aider les autres à réussir tout en réussissant soi-même et mettre le bien au-dessus de tout sont les principes de toujours. Le bon voisinage et la concorde entre nations sont des causes constantes.


La voie du socialisme chinois se maintient depuis la fondation de la Chine Nouvelle en 1949, et plus encore depuis le lancement de la réforme d’ouverture sur l’extérieur qui remonte à quatre décennies. Dès lors, le pays a accompli des progrès fulgurants. Il est passé de pauvre et faible à deuxième économie du monde, de démuni à puissance manufacturière. De semi-colonial, victime d’humiliations et d’invasions, la Chine s’est transformée en influenceur planétaire, membre permanent du Conseil de sécurité. En 70 ans, plus de 850 millions de Chinois sont sortis de la pauvreté. L’espérance de vie est passée de 35 à 77 ans. Près de 1,4 milliard de Chinois, autrefois en situation précaire, se trouvent maintenant à labri des besoins élémentaires et souhaitent une vie raisonnablement prospère.


 


Wang Yi et Thierry de Montbrial





La politique étrangère de la chine


La République populaire a inscrit dans sa Constitution son engagement au maintien de la paix dans le monde, premier pays à avoir pris un tel engagement. Le ministre souligne que ces derniers 70 ans, la Chine n’a jamais provoqué une seule guerre, ni aucun conflit. Elle n’a jamais conquis un pouce de terre à l’étranger. Son armée, forte de 4 millions de soldats, a œuvré aux processus internationaux, de contrôle des armements, de désarmement et de non-prolifération tels que le TNP. Les Chinois sont également les deuxièmes contributeurs financiers de l’ONU et de ses opérations de maintien de la paix. Ils sont encore les premiers pourvoyeurs de casques bleus parmi les membres permanents du Conseil de sécurité. Ils ont participé au règlement de presque tous les dossiers d’actualité régionaux et internationaux. La République populaire défend l’ordre global et veut stabiliser la gouvernance du monde. Elle a adhéré à presque toutes les organisations intergouvernementales à vocation universelle, et à plus de 500 conventions internationales. Elle souhaite fermement préserver le système centré sur l’ONU, l’ordre mondial, le commerce multilatéral et notamment l’OMC.


Par ailleurs, la Chine promeut la mondialisation. Selon Wang Yi, son pays est aujourd’hui bien plus ouvert. En 2019, le niveau de taxation douanière globale chinois est descendu à 7,5 %, le rendant inférieur à celui de la grande majorité des autres États. Il continuera à baisser dans l’avenir.


Les nouvelles routes de la soie ont généré plus de 7 800 milliards de dollars d’échanges et plus de 110 milliards de dollars d’investissements. Durant le premier semestre de cette année, malgré la Covid-19, l’investissement chinois dans les pays partenaires a augmenté de 19,4 % en glissement annuel. Économie particulièrement dynamique, la Chine contribue pour plus de 30 % à la croissance mondiale depuis plus de dix années consécutives. Selon le FMI, malgré le coronavirus, la Chine sera parmi les quelques pays qui parviendront à enregistrer une croissance en 2020. 89 % des entreprises européennes n’envisagent d’ailleurs pas d’en délocaliser leurs chaînes industrielles.


Autre point, en raison de la pandémie, le pays a mené la plus grande opération humanitaire d’urgence à l’échelle planétaire de son histoire. Il a déployé des aides d’urgence médicale dans près de 150 pays et organisations internationales, envoyé 33 équipes médicales dans 31 pays. Les faits et les chiffres sont clairs pour le conseiller. La voie choisie par les Chinois est celle de la paix et du développement partagé.


L’empire du Milieu progresse pacifiquement, il ne veut pas exporter son modèle, ni mener une guerre idéologique. Chaque peuple est libre de définir son propre système. Différente de l’Union soviétique d’autrefois, ou des États-Unis d’aujourd’hui, il ne prétend ni à l’hégémonie, ni à l’expansionnisme. Il privilégie les partenariats, et refuse les confrontations. Pour le ministre des Affaires étrangères : « La Chine poursuivra fermement la voie du développement basée sur l’ouverture. La porte de la Chine ne se refermera pas. Elle s’ouvrira toujours plus grand. Le pays œuvrera à bâtir une économie ouverte, sûre et performante, avec des tarifs douaniers faibles, des listes négatives courtes, un accès au marché plus facile, des règles transparentes et un cadre d’affaires attrayant. La Chine ira dans cette voie et dans celle de la coopération. » Le développement doit être mutuellement avantageux, inclusif, sans intention de s’emparer des ressources de ses partenaires. Il s’oppose à la logique du jeu à somme nulle, selon laquelle celui qui gagne prend tout.


La crise du coronavirus a plongé l’économie mondiale dans une régression profonde : chômage, faillites, rupture des chaînes économiques, etc. Wang Yi estime que, dans ce contexte, l’humanité se voit obligée de faire un choix entre le progrès et la régression, entre l’unité et la division, entre l’ouverture et le repli sur soi.


 


La gouvernance mondiale


Actuellement, les relations entre la Chine et les États-Unis traversent une phase sévère. Les causes profondes, note le conseiller, sont des considérations égoïstes et un courant politique américain qui dépeint la Chine comme son adversaire. Les Américains provoquent, selon lui, délibérément la confrontation et forcent publiquement les autres pays à prendre parti, entraînant ainsi le monde entier dans le chaos, la division.


En réaction, la Chine et l’Europe sont appelées à adopter une attitude sensée et à tenir compte des intérêts de leurs populations pour s’opposer au mouvement populiste, haineux et vindicatif. Pour les Chinois, il ne faut pas tomber dans une nouvelle guerre froide. La bonne attitude est faite de solidarité, de progrès, de développement pacifique et non de division, de régression, de conflit.


C’est pourquoi le multilatéralisme doit l’emporter sur l’unilatéralisme et l’intimidation. La politique du plus fort ne doit pas spolier le dialogue, la coopération et le partage. La Chine et l’Europe ont intérêt à maintenir le système multilatéral qui préserve l’équité, la justice et l’ordre international.


Les changements climatiques, la cybersécurité, le terrorisme et la criminalité transnationale, tous les défis contemporains qui menacent le monde, appellent des réponses collectives. Ensemble, la Chine et l’Europe doivent agir pour le renforcement de la gouvernance mondiale, consolider le système centré sur l’ONU, soutenir l’OMS et les autres organes internationaux, s’opposer à la logique de destruction des accords reposant sur des considérations égoïstes.


La Chine et l’Europe ont plus de points de coopération que de concurrence, plus de convergences que de divergences. Globalement, elles s’apparentent plus à des partenaires stratégiques qu’à des rivales systémiques. Elles peuvent dialoguer d’égal à égal, en confiance, obtenir des résultats profitables à chacune, gérer leurs divergences par des échanges constructifs, et renforcer leurs liens. D’après le président Xi Jinping, « la Chine et l’Europe sont deux forces importantes, deux marchés prometteurs, deux civilisations brillantes. Ce qu’elles préconisent, ce qu’elles combattent, ce qu’elles font ensemble revêt une portée mondiale. La Chine attache depuis toujours une grande importance à la place de l’UE et la soutient dans ses efforts pour jouer un plus grand rôle dans les affaires internationales. En ce moment crucial de lutte collective contre la Covid-19, et pour le redressement, nous devons renforcer la solidarité et la coopération, relancer rapidement le dialogue sur tous les plans et jouer pleinement notre rôle de double moteur pour injecter une forte impulsion. »


Le monde est instable, incertain, notamment en raison de la seule superpuissance qui ne cesse de se retirer des accords internationaux, observe le conseiller. Cela risque de déstabiliser la perception des autres pays. Dans un tel contexte, la Chine et l’Europe ont la nécessité de renforcer leur partenariat, avec l’accord d’investissements Chine-Europe par exemple. Il pourrait se conclure avant la fin de l’année. C’est plus que jamais le moment de faire un pas l’un vers l’autre, insiste le ministre. De plus, il nous appartient de faire avancer la lutte contre le changement climatique. Les États-Unis se sont retirés de l’accord de Paris mais pas la Chine, malgré les pressions et les contraintes. La politique nationale verte, bas carbone et durable s’applique désormais. « Les montagnes verdoyantes et les eaux limpides c’est de la richesse » a énoncé le président. Ce concept admis par tous les Chinois tient lieu de principe directeur d’action. La Chine a réalisé en avance les objectifs fixés en termes de réductions de ses émissions de gaz à effet de serre pour l’année 2020. Dans le mix énergétique chinois, la part des énergies renouvelables a gagné 15 %, et l’électricité produite par les énergies renouvelables en Chine représentent un tiers de toutes celles produites à la surface de la planète. De même, le parc des véhicules électriques représentent la moitié du parc mondial des véhicules à énergies renouvelables. Le pays a également reboisé un espace qui représente plus d’un quart de l’espace vert nouvellement créé depuis l’an 2000 sur terre.


 


Chine intérieure


Wang Yi n’a aucune hésitation, les droits de l’homme ont considérablement progressé en Chine. « Si non comment expliquer que près de 90 % de la population exprime son soutien au gouvernement chinois ? » S’agissant du Xinjiang et de Hong Kong, le ministre précise que leur gestion relève des affaires intérieures de l a Chine. « Jamais la Chine ne commente les affaires intérieures d’un autre pays et de la même manière, nous souhaitons que les autres pays ne s’ingèrent pas dans les affaires chinoises. J’espère que les autres pays vont faire confiance à la Chine, en sa capacité de bien gérer ses questions. Je me contenterai de vous citer des faits et des chiffres pour expliquer ma position. »



À Hong Kong, depuis le second semestre de l’année dernière, des désordres étaient apparus dans la société. Le parlement, des parlementaires ont été attaqués. Des habitants ont été blessés. Le métro a été paralysé. Ces mouvements compromettaient la prospérité et le fonctionnement de la société hongkongaise. Pourquoi ce phénomène ? Parce que localement, il n’y avait pas de loi sur la sécurité nationale. Or, la sécurité nationale relève de l’autorité centrale d’un pays. Comme en France, ou ailleurs, le gouvernement central a le devoir d’élaborer la loi sur la sécurité nationale. Ce qui a été fait pour combler ce vide juridique à Hong Kong. À partir du 1er juillet, suite à l’entrée en vigueur de cette loi, les sondages montrent que près de 80 % de la population sur place se sent plus en sécurité. 70 % de la population soutient l’application de cette loi. Son tout premier article pose qu’il faut appliquer le principe un pays/deux systèmes. De plus, la loi stipule qu’il faut protéger et garantir les droits de l’homme de la population hongkongaise, y compris tous les droits prévus par le pacte international sur les droits civils et économiques. La loi garantit également le haut degré d’autonomie de l’île. Le texte offre enfin un meilleur cadre juridique aux ressortissants et aux entreprises étrangères installées.


Le Xinjiang est la seule région chinoise immédiatement voisine de l’Afghanistan, pays particulièrement instable. Cette zone servait de corridor d’entrée aux éléments terroristes en Chine. Dans le passé, quantité d’attentats terroristes ont provoqué d’importantes pertes humaines, y compris parmi les habitants ouïghours. Face à ces agressions, le gouvernement chinois a assumé sa responsabilité de protéger sa population. Il a opté pour des moyens d’éducation visant à déradicaliser les individus sous influence. Des centres de déradicalisation ont été mis en place, comme il en existe en France aussi, ou comme il existe des centres de correction aux États-Unis ou en Arabie Saoudite. Au Xinjiang, dans ce processus, l’autorité a veillé à garantir les droits des personnes. Toutes les personnes admises dans ces centres ont fini leur formation. Elles ont acquis une compétence professionnelle et trouvé un travail. Elles se sont intégrées à la société. Depuis près de quatre ans, il n’y a plus aucun attentat terroriste au Xinjiang.


Certains parlent d’ethnocide au Xinjiang. Le ministre est catégorique, il s’agit d’une affirmation purement malveillante contre la Chine. En l’espace de quarante ans, la population ouïghour au Xinjiang est passée de 5,5 millions à 11 millions. Où se cache le soi-disant ethnocide, sachant que la proportion de la population ouïghour est beaucoup plus importante que celle des autres ethnies ?


D’autres affirment qu’il n’y a pas de liberté de croyance sur ce territoire. On y dénombre pourtant plus de 24 000 mosquées, soit une pour 530 ouïghours musulmans. Ce ratio dépasse largement celui de la plupart des pays musulmans ! Ce sont les faits.


À ceux qui disent : « non, je n’y crois pas », Wang Yi répond : « Soyez les bienvenus au Xinjiang pour découvrir de vos propres yeux ». Jusqu’à aujourd’hui, plus d’un millier de sceptiques sont allés visiter la région. Tous ont découvert un endroit totalement différent de celui décrit par la rumeur et la presse à sensation.


 


La Chine et ses voisins


L’Asie de l’Est, forte d’économies émergentes importantes, augure un avenir intéressant.
La Chine, l’Inde et le Japon sont des pays voisins. La politique affichée par la R
épublique populaire est celle de l’amitié. Ces trois civilisations, anciennes, échangent ensemble depuis plusieurs milliers d’années déjà. Les Chinois nouent leurs relations avec leurs voisins sans oublier l’angle historique.


Cette année marque le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les relations sino-japonaises, riches des enseignements du passé, avancent aujourd’hui vers une amélioration.


Avec l’Inde, la frontière sino-indienne est un point de litige. Le président Xi Jinping et le Premier ministre Narendra Modi tentent de régler la question par le dialogue. Pour eux, la coopération entre les deux pays dépasse les désaccords.


Il convient d’octroyer à ce problème une position appropriée dans les relations bilatérales. La population indienne (1,3 milliard d’habitants) approche celle de la Chine et les deux économies sont très complémentaires. Elles doivent créer le meilleur des environnements de développement pour quelque 2,7 milliards de personnes.






Wang Yi



Concernant la Corée du Nord, la Chine souhaite que la question nucléaire se règle par le dialogue et la négociation. La Chine préconise une voie duale. D’une part, il faut dénucléariser la péninsule, et, d’autre part, mettre en place un mécanisme de paix. Les deux éléments de la solution sont complémentaires. Le mécanisme de paix anéantira les préoccupations sécuritaires de la Corée du Nord qui acceptera dès lors de procéder à la dénucléarisation de son sol. Dans ce but, la Chine propose un échéancier progressif. Le premier pas est essentiel dans le processus. Il faut que ce soit un dialogue entre les États-Unis et la RPDC. La Chine et la Corée du Nord se sont réunies à Singapour et ont fait une déclaration qui formule quatre consensus dont deux sont majeurs : la dénucléarisation et le mécanisme de paix. Il s’agit de la position de la Chine mais de surcroît de l’attente de toute la communauté internationale. Malheureusement, après Singapour, la RPDC et les USA ne se sont pas entendus sur une feuille de route. Chacun doit concéder des efforts pour que ce dialogue continue. La Chine soutient le processus, mais nous devons tous jouer notre rôle pour un monde sans arme nucléaire, conclut Wang Yi.


 


Le sens de l’histoire


Tous les pays sont membres égaux de la communauté internationale et tous ont le droit au progrès. Les États-Unis se sont développés plus vite que les autres, soit. Mais les autres nations ont également le droit d’évoluer, remarque le conseiller. Le peuple chinois compte lui aussi sur une vie heureuse. Les économies émergentes, en déploiement, les pays africains, de la même manière, espèrent une meilleure situation. Cela paraît juste et raisonnable.


Dans ce but, les relations internationales doivent rester démocratiques. Un monde sain ne dépend pas de la volonté d’un ou deux pays. Ce n’est pas ce que prévoit la charte des Nations unies et tous les pays doivent jouir d’une égale souveraineté. La Chine espère que les États-Unis, première puissance mondiale, adopteront une attitude plus inclusive et plus tolérante à l’égard des autres nations. Tout peuple, comme le peuple américain, a droit à une vie moins dure. Si 7 milliards d’humains accèdent à une vie plus facile, c’est l’humanité qui progresse. Bien que les États-Unis ne renoncent pas à leur primauté, Wang Yi en est convaincu, le jour viendra où chaque individu bénéficiera d’un développement équitable.


À propos des relations sino-américaines, trois points fondamentaux : « Premièrement, la divergence entre la Chine et les États-Unis n’est pas une lutte de pouvoir, une lutte pour une place ni une divergence entre deux systèmes de société différents. C’est le multilatéralisme contre l’unilatéralisme et c’est la coopération gagnant-gagnant contre le jeu à somme nulle. Jusqu’à présent, les États-Unis se sont mis du mauvais côté de l’histoire. L’histoire nous donnera raison. Deuxièmement, il ne reste dans la diplomatie américaine que des pratiques de sanctions unilatérales ou des accusations, des dénigrements. Face à leurs accusations infondées contre la Chine, la Chine a la responsabilité, la nécessité d’éclaircir les faits et de répondre. C’est notre droit en tant que pays souverain et indépendant. En faisant cela, nous défendons non seulement des intérêts nationaux et la dignité la Chine mais aussi les règles f ondamentales régissant les relations internationales. Troisièmement la porte du dialogue entre la Chine et les États-Unis reste toujours ouverte. Nous sommes prêts à tout moment à engager un dialogue franc et approfondi avec les États-Unis. Si nous pouvons avoir des discussions sérieuses, nous pouvons aboutir à des résultats positifs. Il y a des Américains raisonnables. Nous serons heureux de voir la France et l’Europe jouer un rôle constructif dans l’amélioration des relations entre la Chine et les États-Unis. Nous saluons l’autonomie stratégique de l’Europe. Cela permet d’injecter plus de stabilité à ce monde instable et sur ce point-là, la Chine, la France et l’Europe sont bien du même côté. »


 


C2M


 


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