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Vie du droit

Le cercle des Stratèges disparus

À propos du général Bertrand Soubelet

Cercle de l’Union interalliée, 24 mars 2017

Le cercle des Stratèges disparus, association présidée par Thierry Bernard, avocat au barreau de Paris et fondateur du cabinet Bernards,
a réuni ses membres autour de Bertrand Soubelet, général de corps d’armée, ancien directeur des Opérations et de l’Emploi de la
Gendarmerie. L’auteur de « Tout ce qu’il ne faut pas dire, insécurité, justice : un général de gendarmerie ose la vérité », expose, dans
ce livre, son expérience suite à ses propos, le 18 décembre 2013, face à une commission parlementaire. Au cours de cette audition, il a
présenté un rapport sur la sécurité nationale et un diagnostic remettant en cause notre gestion de la sécurité.

I. UNE DÉVOTION DISCRÈTE                    la stratégie globale de la gendarmerie et situations en France, notamment sur le
Fils d’un père industriel et armateur, Bertrand du pilotage des opérations. Même si cette mode de fonctionnement de la Justice. Par
Soubelet rêvait, dans sa jeunesse, de devenir nomination n’était pas ce à quoi il se destinait, exemple, au tribunal d’Aix-en-Provence,
gendarme. Après avoir fait Saint-Cyr, puis il l’accepte. À certains moments, face aux 65 % des délinquants sanctionnés se
passé quelques années dans l’artillerie, il contraintes, « l’intérêt particulier s’efface retrouvent en liberté. Pour le général
commence enfin une longue carrière dans la devant l’intérêt général ».             Soubelet, la responsabilité n’est pas
gendarmerie. Durant toutes ces années de À la fin de l’année 2013 l’Assemblée nationale im putable à la Justice, mais bien au
service pour son pays, le général est animé lui demande de présenter l’état de la sécurité manque de volonté politique de résoudre le
par une devise qu’il a faite sienne : « faire en France. Le général témoigne alors devant problème. Ainsi, augmenter le nombre de
les choses dans l’ordre, avec mesure, sans une commission qui souhaite connaître les gendarmes ne changera rien. Si la réponse
excès ». Pour lui, consacrer sa vie à ses faits et chercher des solutions adéquates. pénale n’est pas adaptée, la récidive
concitoyens a du sens. Son engagement est Le général, mû par son éthique d’officier, prospère. Certains sont multirécidivistes,
total. Cela signifie agir avec responsabilité. dit la vérité avec « lucidité, objectivité, et voire multiréitérants, c’est-à-dire qu’ils
La prise de risques dans les choix de sa vie, sans excès », simplement et calmement. commettent plusieurs délits sur une période
implique d’en accepter les conséquences. Il présente son rapport étayé de nombreux longue avant de passer en jugement. Les
Au sein de la gendarmerie, il est de prime chiffres et d’exemples précis. Il ne manque sanctions prises contre ces individus n’ont
abord affecté aux ressources humaines. Il pas de mentionner les difficultés rencontrées plus d’effet, car elles concernent des délits
y met en place des processus innovants en lors de l’exercice du métier sur le terrain. que les délinquants eux-mêmes ont oubliés.
termes de dialogue interne et de promotion                                         De plus, la Justice est variable en fonction
au mérite (en contradiction avec la promotion II. UN RAPPORT OBJECTIF MAL ACCEPTÉ  du parquet de référence. Celui-ci prend
à l’ancienneté). En 2008, il est nommé Le rapport du général Soubelet a été des mesures en fonction des moyens dont il
directeur des opérations, responsable de critiqué pour sa lucidité sur certaines dispose, lesquels diffèrent d’une juridiction

D.R.Tout ce qu’il ne faut pas dire

    Insécurité, justice : un général de gendarmerie ose la vérité

                                     Le pouvoir politique est-il capable d’entendre la vérité ? Sanctionné pour avoir alerté les pouvoirs publics, le général Soubelet analyse avec lucidité les
                                     différentsmaux dont souffrelamachineétatique. Il yaurgenceà agir !
                                     «geLneda1rm8edriéec,ej’amibérteé é2c0a1r3té, pmoaurvaievoair dbiatslacuvléér.itéM:olai, sBéecrutrraitnéddaSnosubnoetleret,pgaéynsénra’elsdt peacsoarspssurdé’earcmoémem, deireellceteleurdedversaitO. pérations et de l’Emploi de la
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                                     danger n’a été aussi menaçant. Je ne fais pas de polémique, je ne roule pas pour un parti politique. Simplement, j’alerte. Parce que j’aime mon pays. »

                                                                                                                                          Bertrand Soubelet

                                                                                                               Tout ce qu’il ne faut pas dire – Insécurité, justice : un général de gendarmerie ose la vérité
                                                                                                                                                                                    Éditeur Plon

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      14 Journal Spécial des Sociétés - Samedi 6 mai 2017 – numéro 36
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