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La vente de contrefaçon de médicaments dans le monde représente 4 milliards d’euros

La vente de contrefaçon de médicaments dans le monde représente 4 milliards d’euros
Publié le 07/08/2020 à 10:00



 


L’office de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) publient conjointement un rapport sur la contrefaçon des produits pharmaceutiques. Celui-ci révèle l’ampleur du trafic de médicaments produits en Asie et importés illégalement en Afrique ainsi qu’en Europe.


 


Les contrefaçons de médicaments commercialisées dans le monde représenteraient jusqu’à 4 milliards d’euros. Une étude réalisée par l’Office de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) s’est intéressée aux saisies douanières réalisées entre 2014 et 2016, et s’avère riche en enseignements sur le type de produits pharmaceutiques saisis.


 


Internet booste les ventes de produits contrefaits


Ainsi, les médicaments les plus souvent contrefaits et saisis sont les analgésiques, les traitements contre l’impuissance sexuelle et les antibiotiques. Mais, plus dangereux, des médicaments traitant des maladies graves ou chroniques ont également été saisis : traitement du cancer, du diabète, de la malaria, du VIH, des médicaments contre les maladies cardiaques mais également de faux vaccins et des anesthésiques locaux.


D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS) citée dans cette étude, la circulation de contrefaçons et de médicaments de qualité inférieure contre la malaria causerait en Afrique subsaharienne jusqu’à 116 000 décès supplémentaires par an. L’enjeu est donc énorme.


L’Union des fabricants (Unifab), qui travaille pour la protection internationale de la propriété intellectuelle, rappelle que cette pratique n’est pas nouvelle : la douane française avait ainsi intercepté en 2013 « plus d’ 1,3 million de faux sachets d’aspirine dans le port du Havre ». Toutefois, le travail des douanes est rendu plus difficile ces dernières années, en raison de l’augmentation du nombre d’envois de colis postaux de petite taille et de courriers, moins faciles à détecter. Un communiqué de l’INPI précise que l’utilisation massive d’Internet est également un facteur aggravant de ce commerce. En effet, les consommateurs risquent de commander de faux médicaments, sur des sites illégaux, sans le savoir. Par exemple, selon l’Unifab, « rien qu’en France, sur 5,4 millions de contrefaçons stoppées en 2018, 2,3 millions ont été interceptées dans ces centres de tri postaux consacrés aux petits colis. »


En France, seules 693 officines, répertoriées par l’Ordre national des pharmaciens, sont autorisées à vendre des médicaments en ligne. Leur liste peut se consulter à l’adresse suivante : www.ordre.pharmacien.fr/ecommerce/search.


La production de ces produits de contrefaçon est principalement asiatique. « L’Inde et la Chine figurent comme les plus gros producteurs de produits pharmaceutiques de contrefaçon au niveau mondial, Singapour et Hong Kong apparaissant comme les principaux points de transit dans la chaîne d’approvisionnement », pointe le communiqué de l’EUIPO.


 


Covid-19 : un enjeu supplémentaire


Dans le contexte de pandémie de coronavirus, la lutte contre les contrefaçons de médicaments est indispensable. « Environ 2 000 annonces en ligne qui concernaient des faux produits pharmaceutiques liées a` cette catastrophe sanitaire ont été démantelées par Interpol, que je félicite, ce qui a conduit a` la saisie de plus de 34 000 faux masques chirurgicaux. Il faut impérativement tirer la sonnette d’alarme et sensibiliser les consommateurs en leur faisant prendre conscience des enjeux majeurs que cela représente » a déclaré Christian Peugeot, président de l’Unifab.

 

Béatrice Lechevalier

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