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Le taux d’emploi des femmes progresse en France, et l’écart se réduit entre l’Île-de-France et le reste du pays

Le taux d’emploi des femmes progresse en France, et l’écart se réduit entre l’Île-de-France et le reste du pays
Publié le 09/03/2025 à 15:34

Selon une étude, bien que le taux d’emploi des Franciliennes ait progressé de 7,4 points entre 2000 et 2023, l’augmentation est bien plus marquée à l’échelle nationale (+11,7 points).

En Île-de-France, si les femmes affichent historiquement un taux d’emploi supérieur à la moyenne nationale - en 2000, il atteignait 66,3 %, dépassant de plus de six points le niveau national (60 %) -, cet écart s’est progressivement réduit au fil des décennies. C’est ce que révèle une étude publiée ce 6 mars 2025 par le CROCIS, l’observatoire économique de la CCI Paris Île-de-France.

En effet, bien que le taux d’emploi des Franciliennes ait progressé de 7,4 points entre 2000 et 2023, l’augmentation est bien plus marquée à l’échelle nationale (+11,7 points). Résultat : l’écart entre l’Île-de-France et le reste du pays, auparavant bien plus marqué, s’est réduit à seulement deux points en 2023 (respectivement 73,7 % et 71,7 %). En un peu plus de 20 ans, la région-capitale a perdu de son avance, enregistrant la plus faible progression du taux d’emploi féminin parmi les régions françaises.

Plus en tête du classement national, mais un « rééquilibrage progressif »

L’Île-de-France a particulièrement souffert des crises économiques successives : « repli de 1,9 point en 2004-2005 après l’éclatement de la bulle internet, chute de 3,4 points entre 2008 et 2010 à la suite de la crise financière, puis un ralentissement en 2020 dû à la crise sanitaire » énumère l’étude.

Désormais, l’Île-de-France ne figure même plus en tête du classement national. « En 2023, elle affichait seulement le sixième taux d’emploi des femmes, derrière des régions comme la Bourgogne-Franche-Comté (75,7 %), les Pays de la Loire (75,6 %) ou encore le Centre-Val de Loire (74,8 %) », souligne le CROCIS.

Pour autant, l’Île-de-France n’en a pas moins contribué à la réduction des inégalités entre les sexes sur le marché du travail. L’écart entre le taux d’emploi des femmes et celui des hommes, qui s’élevait à 11,3 points en 2000 (66,3 % pour les femmes contre 77,6 % pour les hommes), s’est resserré à 6,0 points en 2023 (respectivement 73,7 % contre 79,7 %). Une évolution qui témoigne d’un « rééquilibrage progressif, malgré des disparités régionales persistantes ».

Un déséquilibre femmes-hommes moins élevé qu’ailleurs en Europe 

Quand elle compare l’Île-de-France à plusieurs grandes régions européennes, dont la Bavière, la Catalogne ou encore la Lombardie, l’étude met de nouveau en lumière une évolution contrastée.

Autrefois en tête des grandes régions européennes en matière d’emploi féminin, là encore, l’Île-de-France a vu sa dynamique ralentir au fil des années. En 2000, elle affichait le taux d’emploi des femmes le plus élevé du Vieux Continent, dépassant par exemple de 1,7 point la Bavière, de 2,7 points la région d’Amsterdam et de 6,3 points le Land de Berlin.

Mais depuis, l’amélioration a été bien plus marquée ailleurs. Tandis que le taux d’emploi des Franciliennes n’a progressé que de 7,4 points, celui de Berlin a bondi de 14 points, et l’effet de rattrapage a été encore plus spectaculaire à Madrid, où l’augmentation atteint 23,3 points.

En revanche, si la progression du taux d’emploi des femmes en Île-de-France reste plus modeste que dans d’autres régions, « le déséquilibre femmes-hommes est moins élevé en 2023 en Île-de-France que dans les autres grandes régions européennes ».

Ce déséquilibre reste en revanche particulièrement marqué en Lombardie, où il atteint 15,6 points, malgré une nette réduction par rapport à l’an 2000, où l’écart était de 27,0 points. Plus largement, l’écart entre le taux d’emploi des femmes et celui des hommes s’est resserré dans l’ensemble des grandes régions européennes, à l’exception de Berlin, où il est passé de 7,1 points en 2000 à 7,7 points en 2023.

Enfin, ces dynamiques se retrouvent aussi dans les écarts de taux de chômage entre les grandes régions européennes. Ainsi, « si le taux de chômage des Franciliennes âgées de 20 à 64 ans est très supérieur à celui de la Bavière mais aussi à ceux des régions d’Amsterdam, de Milan et de Berlin, il est inférieur de 1,0 point à celui des Franciliens de la même classe d’âge » complète l’étude.

La stratégie Europe 2020 visait notamment à porter le taux d’emploi des femmes de 69 % à 75 %. Si, à l’échelle de l’Union européenne, le taux d’emploi des femmes est passé de 56,8 % en 2002 à 70,2 % en 2023, il demeure inférieur de près de cinq points à l’objectif fixé. Une situation qui s’explique en partie « par la charge parentale, qui constitue un frein à l’activité professionnelle des femmes et creuse l’écart avec le taux d’emploi des hommes ».

Romain Tardino

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