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Organiser les ventes aux enchères après le 11 mai

Organiser les ventes aux enchères après le 11 mai
Publié le 27/05/2020 à 10:02

Le Syndicat National des Maisons de Ventes Volontaires fait des propositions 


Le 27 avril dernier, afin d’accompagner la profession dans une reprise progressive de son activité, le SYMEV a publié un ensemble de préconisations, adressées aux autorités de tutelle et destinées à ses adhérents afin de leur apporter des réponses pratiques aux questions qu’ils se posent pour la réalisation d’expositions et de ventes aux enchères. Des expositions qui devront avoir lieu dans le respect des gestes barrières, des mesures de distanciation sociale et des conditions de protection des clients et du personnel.

L’épidémie de Covid-19 a plongé le pays tout entier dans une crise sanitaire inédite sans épargner le secteur des ventes aux enchères publiques. Depuis le 17 mars, en effet, le secteur est quasi à l’arrêt, car seules des ventes online et live ont pu être organisées pendant la période de confinement. 

Devant cette situation exceptionnelle, le Syndicat National des Maisons de Ventes Volontaires a engagé une vaste consultation des professionnels pour mesurer l’impact de la crise sanitaire sur l’activité des maisons de ventes, et fait des propositions pour l’après confinement.


Un secteur en grande difficulté

Le syndicat a ainsi adressé à tous les commissaires-priseurs et maisons de ventes de France un questionnaire. « Le nombre de réponses reçues durant la période du 9 au 24 avril 2020 traduit une forte mobilisation de la profession » indique le SYMEV dans un communiqué. Parmi les réponses à cette enquête, 65 % proviennent des maisons de ventes en province et 35 % d’Île-de-France.

Les résultats de cette consultation témoignent de la grande difficulté économique dans laquelle se trouve aujourd’hui le secteur, composé à 85 % d’entreprises de moins de 10 salariés : 80 % des salariés des maisons de ventes ont été déclarés en activité partielle, faute d’activité dans les salles de ventes et d’absence de ventes (les ventes de printemps ont pour la majorité été reportées ou annulées, et pour certains, les ventes cataloguées ou de prestiges ont été reportées en septembre) ; 70 % en moyenne de perte de chiffre d’affaires ont été constatés sur mars 2020 ; selon 90 % des sondés, les prévisions économiques sur avril et mai seront désastreuses, et 44 % des sondés estiment la baisse de chiffre d’affaires pour le mois de mars à plus de 76 %.

En outre, 90 % des commissaires-priseurs ont exprimé leur souhait d’être davantage accompagnés dans la gestion de cette crise ; plus de 85 % des professionnels ont répondu vouloir que d’autres mesures de soutien leur soient proposées pendant et après la levée du confinement (annulation de charges notamment) ; la majorité demande que leur soient proposées des mesures afin d’adapter la réouverture de leurs établissements et l’exercice de leur activité aux modalités de protection des clients et collaborateurs dans le contexte sanitaire actuel, et enfin, les trois quarts des maisons de ventes estiment que si leur activité ne peut reprendre avant la fin du mois de mai, elles ne pourront faire face économiquement à cette crise.

Bref, comme l’indique l’étude : « au-delà de la situation des maisons de ventes, c’est tout un écosystème qui est mis en péril, avec à la clé, des milliers d’emplois menacés. En effet, les commissaires-priseurs sont accompagnés quotidiennement par des professionnels tels que : des experts, des photographes, des transporteurs, des encadreurs, des restaurateurs d’œuvres d’art, etc. Réouvrir les salles de ventes, organiser des expositions et des ventes aux enchères publiques permettra ainsi de préserver l’ensemble de ces emplois. »


Recommandations pour accompagner les commissaires-priseurs

L’heure est désormais à la reprise de l’activité de ventes volontaires aux enchères en salles. Les commissaires-priseurs doivent poursuivre leur mission auprès des clients qui les ont mandatés pour vendre leurs objets, tout en adaptant les conditions d’exercice de cette activité aux nouvelles réalités sanitaires qui s’imposent à tous dans le contexte actuel, afin de garantir la sécurité des collaborateurs et des clients des maisons de ventes volontaires.

« Les Commissaires-priseurs ont, en responsabilité, pris toutes les précautions qui s’imposaient pendant le confinement pour protéger leurs salariés. Aujourd’hui, nous nous inscrivons dans la démarche du gouvernement de repenser les modes d’exercice de nos activités pour les adapter à la situation sans précédent que nous traversons et qui s’annonce durable. C’est avec cet esprit de responsabilité que nous souhaitons accompagner la reprise des expositions et des ventes volontaires aux enchères en salles, tout en prenant en considération les circonstances exceptionnelles de la période actuelle », a expliqué le président du SYMEV, Maître Jean-Pierre Osenat.

Afin d’accompagner la profession dans une reprise progressive de son activité, le SYMEV a publié un ensemble de préconisations à destination des professionnels. Parmi ces propositions on trouve : 

• des mesures relatives aux organisations des maisons de ventes telles que : installer un panneau à l’entrée de l’étude indiquant toutes les informations utiles au client ; à l’entrée de la maison de ventes, mettre des masques et du gel hydroalcoolique à disposition du personnel et des clients, etc., 

• des préconisations avant les ventes telles que : inclure dans le mandat de vente que la vente pourra s’opérer exclusivement en live, par ordre d’achat et téléphone ; respecter les gestes barrières et les règles de distanciation sociale ; limiter le nombre de personnes à l’intérieur des pièces (en fonction de leur surface) ; utiliser des gants pour manipuler les objets ; désinfecter tout matériel commun et toutes surfaces après utilisation ; à l’entrée de la salle d’exposition, s’assurer de la mise à disposition de masques et de gel hydroalcoolique pour les collaborateurs et clients ; si possible, prévoir des temps d’exposition rallongés (sur plusieurs semaines afin de permettre un accès au plus grand monde), etc.,

• des recommandations pendant les ventes aux enchères comme : espacer les chaises du public d’un mètre minimum afin de respecter la distance de sécurité entre chaque personne ; limiter l’accès des clients acheteurs à la salle des ventes (en fonction de sa surface),

• et enfin des recommandations après les ventes telles que : privilégier le paiement à distance, par virement ou par carte bancaire ; désinfecter le terminal de carte bancaire ; remise du lot à l’acheteur ou une société de transport mandatée selon la méthode du sas (dépôt des lots à livrer dans une pièce servant de sas. La personne récupère les objets alors que le personnel de l’étude a quitté le sas) ; désinfecter tout matériel commun après utilisation, etc.

Grâce à ces recommandations, le SYMEV espère que les professionnels pourront reprendre leur activité dans les meilleures conditions possible. « Par nos ventes, nous souhaitons contribuer à faire des objets d’art un élément de réponse aux nombreux problèmes à résoudre pour l’avenir » a ainsi déclaré Maître Jean-Pierre Osenat.


Maria-Angélica Bailly




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