Dans un communiqué publié lundi
12 août, la Ligue de Football Professionnel (LFP) a salué une « nouvelle
victoire judiciaire » contre le piratage des matchs de Ligue 1 et de
Ligue 2 à quelques jours de la reprise des deux championnats.
« [Cette] décision [permet]
de lutter contre le piratage des championnats de Ligue 1 et de Ligue 2 dans
leur intégralité ». Dans un communiqué publié ce lundi 12 août, la Ligue du
football professionnel (LFP) n’a pas caché son euphorie face à la récente décision
du tribunal judiciaire de Paris.
Dans une ordonnance en date du
2 août tout juste rendue publique, la juridiction oblige en effet les
fournisseurs d’accès à internet français de bloquer l’accès à des sites de
streaming en direct ainsi qu’à des services IPTV (Internet Protocol TeleVision –
ou services de télévision par internet) majeurs qui diffusent illégalement les
matchs des championnats.
De quoi revendiquer une « victoire
judiciaire » pour la LFP. « Si cette décision est la quatrième
injonction de blocage obtenue par la [Ligue] depuis la création du dispositif
de lutte contre le piratage sportif en janvier 2022, elle est la première à
avoir été obtenue en amont du début d’une saison, sur la base de constats
d’atteintes graves et répétées au droit d’exploitation audiovisuelle de la LFP
lors de la saison précédente », se réjouit-elle par ailleurs.
Le foot en pole position des
compétitions sportives les plus visionnées de manière illicite
Cette décision intervient
alors que les Français sont de plus en plus nombreux à opter pour des services
IPTV illégaux. Plus précisément, selon le Baromètre de la consommation de programmes
sportifs publié en mai 2024 par l’Arcom, 11 % des Français déclarent recourir à
des moyens illicites et de l’IPTV pour visionner des programmes sportifs en
direct au moins une fois par semaine, et 11 des 12 compétitions les plus
visionnées de manière illicite concernent le football, plus particulièrement la
Ligue 1.
Mais il s’agit en réalité
majoritairement d’une pratique « de complément » pour des
suiveurs « très intensifs » : 65 % des consommateurs illicites sont également
abonnés à « au moins une offre de sport légale au sein de leur foyer »,
l’éclatement des offres légales et le coût astronomique des souscriptions
cumulées (plusieurs centaines d’euros par an contre 40 à 100 euros par an pour
les services IPTV illégaux) étant majoritairement invoqués pour justifier le
recours à d’autres pratiques de visionnage.
Des critiques justement ravivées
récemment par l’attribution des droits TV du championnat de football français, au
cœur des tensions ces derniers mois. Le feuilleton s’est finalement soldé par
l’attribution des droits de diffusion d’un match par jour de championnat au
profit de BeIN pour un montant de 100 millions annuels, et des huit matches
restants au profit du diffuseur britannique DAZN, pour 400 millions. Toutefois,
la plateforme a d’ores et déjà suscité la controverse jeudi dernier avec
l’annonce de ses deux formules d'abonnement : l'une à 29,99 euros par mois, offrant
un accès à l’intégralité des huit matches diffusés, et l'autre à 14,99 euros
par mois, qui permettra de suivre… un seul match par journée de Ligue 1.
Cerise sur le gâteau, pour
regarder le seul match quotidien diffusé sur BeIN, les aficionados du ballon
rond n’auront d’autre choix que de passer par l’abonnement mensuel à 15 euros
de la chaîne qatarie. Une personne désirant suivre la totalité des matchs du
championnat devra donc débourser pas moins de 45 euros par mois.
Une tarification jugée excessive
par les amateurs de football, qui risquent cependant de se trouver fort
dépourvus quand les championnats seront venus. La LFP l’a annoncé, avec la nouvelle
injonction du tribunal judiciaire de Paris, elle se réserve le droit,
conformément à l’article L. 333-10 du Code du sport, de solliciter l’Arcom « pour
mettre en œuvre des mesures de blocage tout au long de la saison contre tout
nouveau site ou service IPTV diffusant illégalement les matchs de Ligue 1 et de
Ligue 2 ». Avec le lancement de la saison 2024/2025 de Ligue 1 ce
vendredi 16 août, les utilisateurs d’IPTV sont prévenus !
Romain
Tardino