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(91) « L’école est devenue un coupe-gorge » : un sénateur de l’Essonne interpelle le Premier ministre

(91) « L’école est devenue un coupe-gorge » : un sénateur de l’Essonne interpelle le Premier ministre
Publié le 10/04/2024 à 18:52

Lors d’une séance de questions d’actualité au gouvernement ce mercredi 10 avril, Jean-Raymond Hugonet a mis en cause le « déni idéologique qui paralyse l’action publique » après le récent décès d’un collégien roué de coups, et demandé au gouvernement d'« ouvrir les yeux ».

« La disparition tragique de cet adolescent sauvagement massacré vient s’ajouter à une trop longue et insupportable liste » a fustigé cet après-midi, au sein de l’Hémicycle, le sénateur de l’Essonne Jean-Raymond Hugonet.

Une prise de parole en réaction à la mort du jeune Shamseddine, 15 ans, violemment agressé à quelques mètres de son collège, à Viry-Châtillon, jeudi 4 avril. Depuis, cinq individus dont quatre mineurs ont été interpellés et placés en garde à vue, puis déférés en vue d’une mise en examen, dimanche dernier.

En janvier dernier, deux adolescents de 14 et 18 ans avaient été mortellement poignardés à Saint-Denis (93), en moins d’une semaine, sur fond de rivalité entre jeunes ; l'un d'eux sur le quai d'une station de métro, l'autre à proximité de son lycée.  

« Qu’allez-vous enfin entreprendre en profondeur ? »

Ce 10 avril, profitant de la séance des questions d'actualité au gouvernement, et après avoir dénoncé une « fermeté de façade qui ne trompe plus personne » et un « gigantesque déni idéologique qui paralyse l’action publique », Jean-Raymond Hugonet a ainsi interpellé Gabriel Attal.

« Au-delà des sempiternelles déclarations solennelles du Président de la République jurant : « la main de l’Etat ne tremblera pas, l’école doit rester un sanctuaire » alors qu’elle est devenue un coupe-gorge, qu’allez-vous enfin entreprendre en profondeur, Monsieur le Premier ministre, avec l’aide de votre gouvernement, pour lutter contre ce qui n’a plus rien à voir avec la fatalité ? »

Propos auxquels la ministre de l’Education a immédiatement réagi, les jugeant « gravissimes ». « L'ensemble de nos équipes éducatives, de nos personnels, sont arc-boutés pour que l'école reste un lieu de sécurité et de sérénité » a vertement répliqué Nicole Belloubet.  Et d’ajouter : « C’est un véritable bouclier de sécurité que le gouvernement met autour des établissements scolaires, un bouclier fondé sur les forces de l’ordre, sur le travail pédagogique, sur le respect des valeurs républicaines (…) ».

Le député alerte face à « ultra violence juvénile » 

Le sénateur de l’Essonne a toutefois balayé ce discours d’un revers de main, mettant en garde contre « l’ultra violence juvénile ». « Partout l’autorité est bafouée et l’anomie nous guette, alors au moment où les piliers de notre société sont consciencieusement dynamités, l’heure n’est plus aux missions flash ; l’urgence commande d’agir ! Mais quand allez-vous enfin ouvrir les yeux sur ce qui se passe dans notre pays ? » s’est emporté Jean-Raymond Hugonet.

Hier, à l’Assemblée, le garde des Sceaux était pour sa part revenu  sur la notion de « crime d’honneur » plusieurs fois évoquée pour parler de cette affaire dans laquelle (notamment) deux frères ont souhaité venger leur sœur de l’adolescent qu’ils ont tué jeudi 4 avril. « Il n’y a pas de crime d’honneur, il n’y a que des crimes d’horreur, et en l’occurrence, d’horreur absolue », avait tenu à rappeler Éric Dupond-Moretti, sous les applaudissements, avant d’annoncer que la « justice essonnienne » serait bientôt renforcée. 20 magistrats, 14 greffiers, 15 attachés de justice sont attendus.

Bérengère Margaritelli

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