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(92) Le barreau des Hauts-de-Seine en soutien de leurs confrères arméniens, tunisiens et iraniens

(92) Le barreau des Hauts-de-Seine en soutien de leurs confrères arméniens, tunisiens et iraniens
Tsitsernakaberd, Mémorial du génocide arménien ©Wikimedia
Publié le 14/05/2024 à 17:20

Alors que les avocats arméniens continuent de subir l’exil contraint par l’Azerbaïdjan, les bâtonnier et vice-bâtonnière ont décidé d’organiser une collecte de vêtements en leur faveur. Ils entendent également médiatiser la cause de leurs confrères tunisiens qui font actuellement l’objet de persécutions.

Quelques mois après avoir signé une motion de soutien relative à la situation au Haut-Karabagh, condamnant notamment une volonté de l’Azerbaïdjan d’exterminer le peuple d’Arménie, le barreau des Hauts-de-Seine a de nouveau démontré son soutien auprès du peuple arménien dans le cadre d’un déplacement.

Le 24 avril dernier, les bâtonnier et vice-bâtonnière Fabien Arakelian et Isabelle Clanet dit Lamanit se sont rendus en Arménie où, aux côtés des barreaux d’Erevan et de Paris, ils ont commémoré le génocide arménien de 1915.

À cette occasion, ils ont pu partir à la rencontre de leurs 60 confrères du barreau du Haut-Karabakh sur les 94 qui exerçaient, accueillis par le barreau arménien depuis l’annexion de cette enclave arménienne par l’Azerbaïdjan en septembre dernier, et qui depuis, vivent dans des « conditions extrêmement difficiles », d’après les propos de la vice-bâtonnière.

De retour en France et après avoir constaté les pertes subies par leurs confrères (cabinet, maison, proches), les bâtonnier et vice-bâtonnière ont souhaité réouvrir la collecte de fonds initiée à l’automne 2023 en leur faveur, et décidé d’organiser une collecte de vêtements à l’Ordre pour leurs confrères et leur famille réfugiés dans la capitale arménienne, car « il est de notre devoir de dignité, conscience, indépendance, probité et humanité de les aider » explique Fabien Arakelian.

Vers la création d’une journée nationale de l’avocat tunisien en danger ?

À leur retour, c’est une autre cause à défendre qui attendait les bâtonnier et vice-bâtonnière, puisqu’ils ont prestement été alertés par une délégation de confrères des « poursuites et persécutions dont font l’objet les confrères tunisiens qui se battent pour le respect de l’Etat de droit », est-il indiqué sur le site du barreau altoséquanais.

En plus d’envisager de participer au comité de défense de leurs confrères et de médiatiser leur cause, les représentants du barreau des Hauts-de-Seine pensent également à créer une journée nationale de l’avocat tunisien en danger, à l’heure où des confrères subissent la répression.

A l’instar de l’avocate Sonia Dahmani, arrêtée le 11 mai dernier par plusieurs hommes cagoulés au sein même des locaux de l’ordre des avocats tunisiens, pour avoir ironisé sur la politique migratoire du pays. Une arrestation musclée suivie deux jours plus tard de celle d’un autre confrère, Mehdi Zagrouba.

Et alors que le barreau des Hauts-de-Seine a adressé son soutien aux quatre civils otages d’États français en Iran, arrêtés « arbitrairement » et retenus dans « des conditions dévastatrices » depuis deux ans, privés de procès équitable et d’accès à un avocat, et dont la libération demandée par Paris a été dénigrée par Téhéran, Fabien Arakelian et Isabelle Clanet dit Lamanit ont annoncé organiser un événement le 10 juin prochain à l’Ordre intitulé « Iran, femmes, vie, liberté ».

À cette occasion, le film Nasrin, consacré à l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, arrêtée en octobre 2023 pour atteinte à la moralité publique pour ne pas avoir porté son voile lors de l’enterrement d’Armita Garavand, sera projeté avant une séance de débat.

Allison Vaslin

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