Le 29 avril, Mathieu Hanotin, le maire de Saint-Denis, a dévoilé les grandes lignes d'un vaste chantier de près
de cinq ans. Ce projet fastidieux, qui englobe le financement des 15 228 pierres de
la tour et la préservation du patrimoine français, revêt des enjeux cruciaux.
Haut
du formulaire
C’est avec une fierté toute
particulière que le maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, a annoncé, le 29 avril,
lors d'une conférence de presse organisée pour l'occasion, le début du chantier
colossal de la reconstruction de la tour Nord et du remontage de la flèche de
la basilique de Saint-Denis, temporairement démontée en 1846 en raison de sa
fragilité causée par les intempéries.
Et si le temporaire s’était
finalement inscrit dans la durée, « plus de 150 ans de projets de remontages
» trouveront donc bientôt leur conclusion grâce à l'association « Suivez La
Flèche », dont l’édile est président, et à l'aboutissement du dernier projet de
restauration de la flèche de la célèbre basilique gothique. Le projet devrait ainsi
débuter « d'ici la fin de l'année 2024 », aux dires de Mathieu
Hanotin, une fois achevée la consolidation de la façade de l'édifice, dont les
travaux ont commencé en 2022.Haut du
formulaire
Booster le nombre de
visiteurs
S’il souligne l'importance de
restaurer le patrimoine français, le maire de Saint-Denis pointe surtout que cette
restauration s’inscrit dans une ville aux « valeurs multiculturelles »,
et se félicite que « le remontage de la flèche incarne cette dynamique et
cette fédération », vantant « la démocratisation de la culture au
centre d’une ville en pleine transformation ».
Le maire Mathieu Hanotin a annoncé que le chantier serait achevé en 2029 @ JSS
Celui qui était également l’ancien conseiller
général puis départemental de la Seine-Saint-Denis affirme notamment vouloir
créer une « dynamique globale autour de la basilique ». Il faut dire que
celle-ci a accueilli moins de 110 000 visiteurs en 2022, ce qui est bien loin des 13
millions de visiteurs annuels de la cathédrale Notre-Dame de Paris avant son
incendie en 2019. Pourtant, la basilique abrite en son sein la plus importante nécropole
des rois de France, de Dagobert Ier à Louis XVIII en passant par Marie de
Médicis.
« On ne peut pas
restaurer un monument si on ne connait pas le savoir-faire de l’époque »
Érigée à l'origine au début
du Moyen Âge, la basilique avait vu pour la première fois sa flèche s'élever dans
le ciel d’Île-de-France vers la fin du XIIe siècle. Cette dernière atteignait
alors une hauteur de près de 85 mètres, 90 avec sa croix, et avait été précisément conçue
pour dépasser celle de Notre-Dame. Elle devrait donc, sous peu, retrouver sa
splendeur d'antan grâce au projet de reconstruction porté par l’association.
La consolidation du massif occidental de la basilique a débuté en 2022 @ JSS
Pour Jacques Moulin, l'architecte en chef du projet, l'objectif est de « reproduire le travail
authentique de la taille de la pierre de l’époque avec les moyens
technologiques actuels ». Ajoutant qu'« on ne peut pas restaurer un monument
si on ne connaît pas le savoir-faire de l’époque. C’est un chantier qui est
purement anti-architectural, on ne crée pas, on restitue à l’identique, selon
les plans du XIXe siècle de François Debret et Eugène Viollet-le-Duc ».
Par ailleurs, ce projet sera
également un « chantier de formation », une opportunité pour plusieurs
dizaines d’apprentis de se familiariser avec ces nouvelles méthodes mêlant
tradition et modernité. Haut du
formulaire
Haut
du formulaire
Parrainer l’une des
15 228 pierres de la tour afin de financer le projet
Pour financer un chantier de
cette envergure, un budget prévisionnel de près de 37 millions d'euros sera
investi dans le projet, avec le soutien de divers acteurs. Des partenaires
privés tels que Vinci, ainsi que des collectivités territoriales comme le Fonds
de Solidarité interdépartementale par l’investissement (FS2i), la Région
Île-de-France et la Métropole du Grand Paris, qui contribuent ensemble à
hauteur de près de 31 millions d'euros.
Malgré tout, un montant
compris entre 3,5 et 5 millions d’euros fait encore défaut pour compléter le
financement total du projet. Pour combler ce manque, d'autres partenaires
privés seront sollicités. Lors de la conférence de presse, un partenariat a
également été noué avec la Fondation du Patrimoine, chargée de collecter des
dons par le biais d'un parrainage des 15 228 pierres constituant la tour et la
flèche.
Une fois les travaux achevés, voici à quoi la basilique de
Saint-Denis devrait ressemblerHaut du
formulaire @ 2BDM
Les donateurs auront la
possibilité de contribuer via le site web « www.suivezlafleche.com »,
en choisissant de parrainer une simple pierre ou même une sculpture de
gargouille, pour des montants allant de « 15 à plus de 3000 euros pour
les pièces les plus remarquables ». Chaque donateur recevra un NFT, un
modèle numérique 3D de la pierre, accompagné d'un certificat d'authenticité.
Une fin de chantier prévue en
2029 ?
Si le démarrage du chantier
de la flèche de la basilique de Saint-Denis est prévu pour la fin de l’année,
plusieurs dates clés sont à retenir, en particulier l'ouverture du chantier au
public à partir du printemps 2025. Parallèlement, un musée sera également
inauguré pendant les travaux, « aux alentours du mois de mars, on espère au
début du printemps 2025 » précise Mathieu Hanotin.
Haut
du formulaire
Le musée, situé au pied de la
basilique, retracera l'histoire de la flèche, mettant notamment en exposition
les pierres historiques de celle-ci, trop usées pour être réutilisées. En
complément, un village d'artisans, comprenant des tailleurs de pierre et des
forgerons, sera également aménagé, offrant des ateliers pour découvrir ces
métiers artisanaux. Du pain sur la planche, donc, pour ce chantier dont
l'achèvement est prévu pour 2029, si tout se déroule sans accroc.
Haut
du formulaire
Haut
du formulaire
Romain
TardinoHaut du formulaireHaut du formulaire