C’est une première pour le nouveau tribunal
de Paris ! Inauguré le 16 avril 2018, celui qui apparaissait comme une réponse
adaptée à la saturation du Palais de Justice historique a accueilli, le 21
janvier dernier, l’audience solennelle de
rentrée du tribunal de grande instance de Paris. À cette occasion, son
président, Jean-Michel Hayat, est revenu sur la réussite de ce déménagement dit
« titanesque », qui n’a toutefois eu aucun impact sur le traitement des
dossiers : « Durant cette période, le
service public de la justice n’a jamais
été interrompu, et les délais de jugement sont demeurés globalement stables », précise-t-il, propos soutenus par le
procureur de Paris Rémy Heitz et le procureur national financier, Éliane
Houlette. En ouverture, Jean-Michel Hayat a abordé les « belles réussites » de l’année écoulée avec, par exemple, la
création du tribunal d’instance de Paris, né de la fusion progressive des 20 tribunaux
d’instance d’arrondissement en mai et juin 2018. Il a ensuite livré ses
inquiétudes, et notamment la fatigue du personnel due en partie au traitement judiciaire
du mouvement dit des « Gilets jaunes ». Ce pic d’activité a toutefois été
assuré grâce à l’effort de tous, mais supporté aussi grâce au confort de
travail qu’offre le tribunal de Paris : « Seul l’emménagement dans ce nouveau tribunal
nous a permis de relever le défi et de n’avoir, pour l’heure, essuyé aucune
critique. À ceux qui en doutent encore, je peux affirmer que le maintien du TGI
de Paris au Palais de la Cité ne nous aurait pas permis de faire face. »
Il a ensuite laissé la parole à Rémy
Heitz, procureur fraîchement installé, qui a livré deux constats alarmants :
l’augmentation du nombre de mineurs mis en cause dans les actes enregistrés par
la police de sécurité du quotidien (près de 9 %), la hausse des plaintes pour
violences sexuelles (près de 25 %) et l’accroissement sensible du nombre de
vols par effractions et les cambriolages en 2018.
Enfin, Éliane Houlette, à la tête du
parquet national financier – lequel a récemment fêté ses cinq années
d’existence –, a affirmé quant à elle sa ferme ambition de « lutter contre la délinquance économique et
financière ». Un combat qui nécessite,
selon elle, « d’impliquer un large spectre
du système institutionnel ».
Constance Périn