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Audience solennelle de rentrée et d’installation de la cour d’appel de Bordeaux

Audience solennelle de rentrée et d’installation de la cour d’appel de Bordeaux
Publié le 19/01/2017 à 17:29

« Trois vœux seulement… », c’est à ce nombre très raisonnable que s’est restreint Dominique Ferrière, Premier président de la cour d’appel de Bordeaux, dans son discours de rentrée le 9 janvier dernier, imitant en cela « la sagesse du génie d’Aladin ». Tout d’abord, il souhaite une justice plus sereine. Dans la recherche de la vérité et du juste, stress, précipitation, sensationnalisme et immédiateté sont pour lui des travers à combattre. Que la justice soit douce, tel est son deuxième vœu, ce qui peut sembler surprenant au regard de la mission du juge qui consiste à trancher et souvent condamner. Mais, cette douceur, c’est celle « qui permet l’accueil et l’écoute bienveillants de tous ceux qui viennent vers nous… qui permet le prononcé de jugements qui n’inspirent jamais la lassitude ou la haine ». Du courage enfin, c’est l’ultime souhait de cet homme. Face à la fureur et aux incertitudes des temps  modernes, il faut en effet des juges téméraires qui n’oublient jamais qu’ils sont garants des droits fondamentaux et protecteurs des libertés individuelles.

 

Lucide et n’espérant pas de miracle, cette année Monsieur Ferrière a renoncé à réclamer une augmentation des moyens humains et budgétaires. Et pourtant… la procureure générale, Catherine Pignon, dans un discours plutôt alarmiste a rappelé combien les ressources s’avèrent particulièrement insuffisantes pour les cinq parquets du ressort qui connaissent une  augmentation de 6 % de procédures nouvelles, et un taux de vacances de postes de magistrats de 10 %. Ce décalage entre ambitions et moyens «cristallise les malaises», d’autant que la cour d’appel a dû absorber en 2016 une quantité considérable de nouvelles lois. Quid de la simplification du droit et la rationalisation des normes, peut-on à juste titre se demander. De notables progrès sont tout de même à souligner, particulièrement en termes de déjudiciarisation et d’évolution des méthodes de travail au sein des juridictions. Malgré ces inquiétudes légitimes, les chefs de cour n’ont pas perdu le sens de l’accueil en invitant chaleureusement les deux nouveaux magistrats, Éric Veyssière et Alain Desalbres, à rejoindre leurs rangs.

 

Maria-Angélica Bailly

 

Retrouvez l‘audience solennelle de rentrée et d’installation de la cour d’appel de Bordeaux dans le Journal Spécial des Sociétés n°5 du 18 janvier 2017

 

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