Rouen est capitale de région depuis le Xe
siècle, époque où Rollon, chef viking et premier duc de Normandie, l’a choisie.
Sans doute, l’envahisseur sédentarisé a-t-il importé ses coutumes, et le Thing
(l’assemblée des hommes libres) rendait alors la justice. Aujourd’hui, ce sont
les tribunaux et les cours. Tout change, et, justement, le Premier président de
la cour d’appel de Rouen vient de changer. Marie-Christine Leprince-Nicolay se
substitue à Paul-André Breton.
Le procureur général, Frédéric
Benet-Chambellan, a beaucoup apprécié les trois années de dyarchie en compagnie
de Paul-André Breton. La symbiose de leur pensée et leur action commune lui
laissent un souvenir fort. Le procureur général accueille son successeur dans
une cour où « les relations entre siège et parquet sont solides et
confiantes ». Dans le même esprit, Yves Lottin, président de chambre, a
rendu un hommage appuyé aux qualités et à l’investissement du Premier président
sortant, avant de retracer dans le détail le parcours de la nouvelle cheffe de
cour.
Ce dernier a souhaité la bienvenue à Marie-Christine Leprince-Nocolay qui peut
« compter sur l’engagement » des magistrats et des fonctionnaires.
La Première présidente s’est dite honorée et
émue d’accéder à « ces hautes et délicates responsabilités ». Elle
souhaite écouter, apprendre à mieux connaître la juridiction, et instaurer
« un mode de gouvernance empreint de concertation ». Sa conception de
ses missions se décline en plusieurs points. D’abord être une meneuse, une
protectrice pour les juges, et assurer assidûment l’indépendance de la justice.
Ensuite, gérer au mieux avec le procureur général, de façon « cohérente, juste
et équilibrée » ; exercice complexe à réaliser quand la demande
augmente et les moyens stagnent. Enfin, la Première présidente veut garantir la
qualité. Elle entend faire en sorte que le citoyen comprenne mieux la justice
et veiller au respect de la logique de la jurisprudence pour fournir des
certitudes aux justiciables, de la prévisibilité.
C2M