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La bataille emblématique des éoliennes : une démarche de vérité contre l’alliance de l’idéologie et de la spéculation

La bataille emblématique des éoliennes : une démarche de vérité contre l’alliance de l’idéologie et de la spéculation
Publié le 07/01/2020 à 11:46

Thierry Bernard, président du Cercle des stratèges disparus, a accueilli Denis de Kergorlay en qualité de signataire avec Pierre Dumont de l’ouvrage intitulé « Eoliennes : chronique d’un naufrage annoncé ». L’auteur tient un propos dissonant quant aux avantages de l’éolien communément vantés dans tous les médias. Il invite chacun à conserver son esprit critique et à ne pas se laisser endoctriner par un dogme vulgarisé.




Ni ingénieur, ni haut fonctionnaire, Denis de Kergorlay qui a été vice-président de La Demeure Historique et Président exécutif de Europa Nostra, et qui est président de l’association franco-américaine French Heritage Society et du Cercle de l’Union Interalliée, se présente comme un témoin engagé dans le combat contre la prolifération des éoliennes en France. Il appartient au groupe des individus qui les considèrent comme nuisibles. Notre pays a arrêté des choix cruciaux dans les années 60, note-t-il, notamment un programme nucléaire qui avait pour vocation d’assurer l’indépendance énergétique. Tout a été remis en question par un mouvement politique, celui des écologistes. Le conférencier tient à livrer sa perception des raisons qui nous ont poussés vers cette source d’énergie. Il revendique une démarche de vérité contre l’alliance de l’argent et de l’idéologie, un combat d’envergure planétaire.


Denis de Kergorlay a été un écologiste de la première heure. De retour en France après avoir vécu aux États-Unis, au début des années 70, il se sent proche du mouvement qui prône des idées identiques à celles qu’il a appréciées chez l’oncle Sam. De 1972 à 1976, il milite aux amis de la Terre, association présidée par Brice Lalonde. En 1974, le groupe présente un candidat tiers-mondiste à l’élection présidentielle, René Dumont. à l’époque, les Français ignorent totalement le terme écologie, alors que les Allemands ont déjà leurs Grünen. Le substrat idéologique est alors issu du Club de Rome qui annonce un avenir catastrophique en raison des courbes de la croissance démographique, de la croissance économique, des problèmes environnementaux, ainsi que de la disparition des matières premières.


Pour conjurer ce scénario, les écologistes ultras mettent en avant la théorie de la décroissance. Parallèlement, le programme électro nucléaire de notre pays voulu par Charles De Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, puis hérité par François Mitterrand aboutit à la création d’un parc nucléaire conséquent. Les écologistes de cette période se battent essentiellement contre les centrales nucléaires. Cela relève de l’obsession. Denis de Kergorlay trouve que les militants sont obnubilés par cette unique idée, alors qu’il existe bien d’autres questions à traiter, comme la biodiversité ou la préservation des espèces. Il quitte le mouvement écologiste et rejoint les actions de Médecins sans Frontières dont il sera le Trésorier pendant dix ans.


Par la suite, les écologistes ont augmenté leur influence politique au point d’intégrer le gouvernement de la gauche plurielle de Lionel Jospin. Yves Cochet y est ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement. Il a conçu un rapport sur le développement des énergies renouvelables qui doivent se substituer au nucléaire. Pour en stimuler le déploiement, un principe simple est avancé, celui de payer ces sources d’énergie plus cher que les autres. L’arrêté Cochet du 8 juin 2001 le met en pratique : obligation est donnée à EDF d’acheter l’électricité produite par le renouvelable (principalement l’éolien) au double du prix du marché.


Le prix du marché du mégawatt heure se chiffre à 41 €. EDF est contrainte de débourser 82 € auprès des opérateurs sur des contrats de quinze ans renouvelables. Les marges considérables offertes aux fournisseurs ont effectivement généré un énorme appel d’air qui a accéléré la prolifération des éoliennes.


Les Français sont inexistants dans cette industrie et quelques compagnies étrangères ont bâti des fortunes sur cette aubaine. L’idéologie a créé un business international où les acteurs sont allemands, danois, espagnols et chinois. Les gouvernements français successifs ont élaboré un système d’accueil formidable pour ce marché.


Aujourd’hui, des équipes de commerciaux sillonnent toutes les provinces de notre pays pour démarcher les maires et les propriétaires de terres agricoles. L’argument avancé pour un exploitant est le suivant : « vous gagnez tant par vache, vous allez gagner quatre fois plus avec les éoliennes » ; et pour un maire : « les dotations disparaissent, mais avec nous, vous allez avoir de nouvelles rentrées fiscales ». L’intervenant y voit une forme d’exploitation en abus de faiblesse, celui d’un commerce prospère, puissant, qui convainc des individus fragilisés. Actuellement le parc éolien français dénombre dans toutes nos campagnes huit mille équipements qui sont implantées parfois massivement. Des « beaux coins » ont totalement changé d’aspect. Denis de Kergorlay défend le patrimoine. Il note que des passionnés s’investissent pour préserver des architectures remarquables de nos régions et qu’un jour la pollution visuelle d’un champ d’éoliennes peut venir tout ruiner.


Majoritairement, l’opinion publique estime aujourd’hui qu’il faut sortir de l’énergie nucléaire qui est dangereuse, et que l’énergie renouvelable constitue la voie à suivre. Celle-ci est présentée comme propre, gratuite, écologique. La publicité s’est d’ailleurs emparée du symbole et les éoliennes apparaissent épisodiquement dans les spots qui exposent les mérites d’entreprises responsables. Cependant, des sceptiques font entendre leurs critiques. Ce sont des défenseurs du patrimoine et de l’environnement. L’impact visuel d’une construction en acier de 250 mètres de haut sur un paysage semble évident, mais ce n’est pas tout. Les fondations en béton et en ferraille pèsent entre 1500 et 2000 tonnes pour chaque éolienne, dont la durée de vie est de vingt ans. Au moment du démantèlement, il est prévu un arasement de ce socle sur un mètre de profondeur. La partie au-dessous de ce niveau restera dans le sous-sol.


Par ailleurs, les terres rares, particulièrement difficiles à extraire, sont indispensables à la production des aimants contenus dans les nacelles. Leur extraction représente une véritable catastrophe environnementale et sanitaire qui a été abondamment dénoncée par le journaliste Guillaume Pitron. De plus le bilan carbone d’une éolienne, entre construction et acheminement, représente déjà au moins l’équivalent d’un an de sa capacité de production, sur les vingt présagés. La faune paie un lourd tribut à cette technologie, notamment les chauves-souris et les oiseaux migrateurs. Enfin, la réglementation impose une distance minimale pour toute implantation de cinq cents mètres avec les riverains. Les instances médicales, elles, préconisent 1500 mètres. Mais ce seuil a peu de chance d’être respecté un jour parce que l’habitat est très parsemé en France. L’appliquer reviendrait à diminuer drastiquement les zones d’exploitation possible et à condamner la filière. L’arrivée d’un champ éolien dans un périmètre fait automatiquement baisser la valeur de l’immobilier. Les riverains se plaignent de nuisances sonores et d’infrasons qui perturbent leur sommeil. Un débat international de santé publique sur les effets des infrasons s’est ouvert.


La Cour des comptes a calculé que l’ensemble des contrats passés de 2000 à 2018 aboutit à un coût de 121 milliards d’euros pour les finances publiques compensé par des taxes type CSPE (contribution au service public de l’électricité) sur l’électricité ou taxe carbone sur l’essence. Lorsque 75% de l’électricité française était d’origine nucléaire, son cout restait inférieur à ceux observé à l’étranger. Mais laugmentation va nécessairement arriver pour financer le soutien au renouvelable.


L’épouvantail nucléaire a été agité devant l’opinion publique pendant des années quand les vertus de l’éolien étaient louées. La population est formatée à ce raisonnement, cependant les médias commencent à s’interroger sur des éléments comme la mortalité surabondante du bétail à proximité des tours ou les problèmes de santé des habitants. L’enjeu tient donc à l’acceptabilité sociale.


Nos voisins Allemands ont toujours été opposés au nucléaire du fait de l’influence des Grünen. Après le tsunami de Fukushima en 2011, Angela Merkel a décidé d’arrêter les centrales. Mais, la production des éoliennes est aléatoire, jusqu’à cinq jours sans vent adviennent régulièrement… Lorsque cela se produit, l’Allemagne achète de l’électricité française et se tourne vers ses centrales thermiques à charbon. De telle sorte que le pays cité en exemple se montre en réalité beaucoup plus pollueur que la France traitée, elle, de mauvaise élève. Dans leur lutte acharnée anti-nucléaire, les écologistes ont fini par faire croire que le nucléaire est mauvais pour le climat. Or le nucléaire a des défauts soit, mais il n’émet pas de CO2. Les productions nucléaires et hydrauliques apparaissent comme les plus admissibles en termes d’impact climatique, ce qui n’est pas le cas de la production éolienne puisqu’au besoin on lui substitue le thermique à l’empreinte carbone dévastatrice. D’autre part notre production éolienne se révèle par moment excessive en fonction de la météo. Pendant ces épisodes, nous revendons notre excédent acheté 82 € le mégawatt heure à d’autres pays, au prix du marché, 42 € ! Les pics de consommation sont constatés au cœur de l’hiver et de l’été. C’est-à-dire à des moments où, souvent, il n’y a pas de vent. Cette industrie semble donc cumuler des inconvénients et l’Allemagne a d’ailleurs commencé à lui tourner le dos. Aux États-Unis 14000 éoliennes sont d’ores et déjà en train de pourrir sur pieds sans être démontées. Les Allemands qui ont un territoire moins vaste souhaitent procéder à des démantèlements. Le processus s’avère cher et compliqué. Les pales sont constituées de matériaux dangereux pour la santé. La seule solution adoptée actuellement consiste à les enterrer, c’est-à-dire opérer comme pour les déchets radioactifs…


Ainsi selon Denis de Kergorlay, les problèmes liés à l’éolien concernent les finances publiques, la santé des riverains, et l’environnement. Néanmoins, ils restent occultes et le discours commun continue de parer cette technologie discutable de toutes les qualités.


 


C2M


 


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